Apres les accords et le retour à l’ordre constitutionnel: Les défis qui attendent Dioncounda Traoré

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Dioncounda Traoré

Depuis le coup d’Etat du 22 mars qui a du coup mis fin au pouvoir du Président ATT et au processus démocratique du pays, l’avenir du Mali se joue ces derniers jours temps à Ouagadougou et Abidjan. A défaut d’une victoire militaire ou politique que chacun souhaitait par tous les moyens, la solution de sortie de crise était l’affaire du chef de la junte et des leaders politiques. Grâce à la signature de l’Accord cadre entre la junte et la CEDEAO, de nouvelles perspectives sont ainsi ouvertes pour le pays.

Aussi, le président de l’Assemblée nationale devra sous peu prendre les commandes des affaires du pays. Mais bien des défis  l’attendent dans ses différentes missions.

Passé le moment de doute et de scepticisme, les Maliens  ont observé des avancées notables avec la démission officielle d’ATT.  Après les accords passés entre la junte et la CEDEAO ainsi que la démission du d’ATT, les Maliens s’attendent à que le président de l’assemblée nationale prête serment et forme le plus tôt possible un nouveau gouvernement de mission. Pour son baptême de feu à la tête du pays pour assurer la Transition, le Président Dioncounda Traoré sera confronté à de nombreux défis. Au-delà de l’apaisement du climat politique, les principaux enjeux seront d’ordre institutionnel,  économique, financier et d’unification du pays. A ce niveau, les actions à entreprendre à court, moyen et long termes vont devront  harmonieusement s’alterner pour sortir de la morosité qui s’est emparée de l’économie et des finances publiques après le coup d’Etat.

A court terme, relancer la consommation des ménages

« L’homme qui a faim n’est pas un homme libre. Celui qui est écrasé par les préoccupations matérielles n’a ni le temps, ni la force nécessaire pour s’élever au-dessus des contingences immédiates», disait le défunt premier Président ivoirien Félix Houphouët-Boigny. Depuis le coup d’Etat, les Maliens ne se sentaient effectivement plus libres, notamment ceux du Nord sous occupation des rebelles et des islamistes. A cela s’ajoutent l’absence, ou du moins la « vacance forcée », de l’administration publique car la Cité administrative offerte a été complètement saccagée, la «mise entre parenthèses» des salaires de mars et l’inactivité du mois d’avril, la rareté de l’argent, la pénurie des denrées alimentaires, etc. Au regard de ce tableau sombre, le premier acte fort que doit envisager le Président Dioncounda Traoré, c’est le paiement des salaires des agents de l’Etat et des pensions des retraités en vue de créer les conditions d’une relance des activités productives. Mais cette action à court terme n’aura d’impact fort qu’avec la réunification  du pays, car le Sud est coupé du Nord  où écoles, hôpitaux et autres structures administratives ne fonctionnent plus.

Retour salutaire des bailleurs de fonds

Pour ces cas d’urgence, le financement est en voie de mobilisation grâce à la bienveillance des partenaires au développement et des bailleurs de fonds qui vouent une confiance totale au nouveau Président  investi et garant du respect des textes fondamentaux du Mali. On ose donc croire que ces partenaires se remobiliseront  « au chevet » du Mali pour parer aux plus urgents, surtout qu’aucune activité économique ou financière ne peut prospérer dans une atmosphère d’insécurité. Et dans un tel environnement, les fonctionnaires ne pourront pas travailler dans la sérénité. C’est pourquoi on se félicite des initiatives des nouvelles autorités qui auront pour tâches de rassurer les populations et les milieux d’affaires parce qu’elles vont aider à préparer, à moyen et long terme, des actions qui devront aboutir à une croissance économique forte et durable, et partant, à la réduction de la pauvreté.

Les nouvelles autorités devront le plus tôt possible s’attaquer à la rébellion du Nord pour soulager ses populations et réunifier le pays. Avec l’aide de la CEDEAO et de la communauté internationale, elles devront envisager toutes les options pour arracher le septentrion malien des mains de  ces rebelles, narcotrafiquants, terroristes, intégristes qui règnent actuellement en maîtres incontestés sur cette partie du territoire malien. Mais le Président Dioncounda et son gouvernement doivent faire très vite car plus le temps passe, plus de nouvelles idées naissent dans la tête de ces apatrides et au sein des populations.

Paul N’guessan

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