Après la nomination des ministres : des partis au bord de l’implosion

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De l’Adéma au MPR en passant par le CNID, la formation du nouveau gouvernement a provoqué une onde de choc et de tension au sein des partis politiques. ATT et Modibo Sidibé ont tout simplement décidé d’écarter les ministrables désignés par les partis politiques au profit de leurs propres poulains infiltrés dans ces formations. Aujourd’hui c’est la guéguerre entre les camarades d’hier au sein des mêmes partis politiques.

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On épiloguera encore longtemps sur la composition de la nouvelle équipe gouvernementale dirigée par Modibo Sidibé. Il n’y a eu aucune logique dans le choix des hommes et, chose curieuse, ce sont les plus grands zélateurs du régime qui sont passés à la trappe.

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Les responsables des partis politiques qui ont envoyé les CV de leurs ministrables ont été tout simplement floués par le Président de la République et son nouveau Premier ministre. Ils ont tous pourtant été d’ardents artisans de sa réélection et certains ont même poussé le zèle jusqu’à paraître comme des Raspoutine à la cour du tsar.

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Au mépris des partis politiques, le Président  a ajouté un manque total  de respect pour leurs chefs.Tous sont mécontents d’avoir été payés en monnaie de singe. On dirait que leur amitié avec ATT n’a servi qu’à mieux les humilier. D’où amertume, frustrations, colère et indignation dans les états-majors malgré le mutisme des principaux intéressés.

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A commencer par Me Mountaga Tall, président du CNID Fyt, qui s’est courageusement battu pour la réélection du général. Porte-parole de l’ADP, il apparaissait à certains moments comme son directeur de campagne. A ce titre, il méritait beaucoup  plus d’égards de la part du Président qui lui a quand même brûlé la politesse en dédaignant royalement les hommes qu’il avait  choisis. En effet, N’Diaye Bah n’avait pas son curriculum à Koulouba.

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Ce faisant, ATT sème le désordre dans le camp du CNID car on voit mal désormais le secrétaire général du parti s’entendre avec son chef. De mémoire d’homme, Me Tall ne s’est jamais porté candidat à un poste ministériel. Seule la  présidence de la République et l’Assemblée nationale  semblent l’intéresser, du reste il était candidat au perchoir contre Dioncounda Traoré, président de l’Adema .

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Le tigre en chef, Choguel Maïga, ne criera plus sa tigritude. Il vient d’être chassé hors de la forêt. Même s’il ne pipe mot, sa déception est grande. Il aura tout fait pour se maintenir dans l’équipe gouvernementale en envoyant son propre curriculum et celui d’une illustre inconnue. Le réveil est d’autant plus brutal qu’on lui a preféré son propre poulain qui à ses yeux n’était qu’un cheval de Troie , un leurre.

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Après avoir amené son parti à soutenir la candidature d’ATT, il était devenu l’un des plus grands griots du régime. ATT s’est-il rendu compte que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ?

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Plus gloutonnes que l’Adéma et l’URD, tu meurs. Tout comme elles l’ont fait à l’Assemblée nationale, ces deux formations politiques, compte tenu de leurs performances aux législatives, voulaient se partager le butin gouvernemental.

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A défaut d’avoir un Premier ministre sorti de ses rangs, l’Adéma  se consolera  d’avoir arraché quatre postes ministériels mais Iba  N’Diaye ne figurant pas sur la liste de ses ministrables tout porte à croire qu’il n’avait pas besoin de son parti  pour se hisser et en acceptant le maroquin qu’on lui propose. Il crée un malaise au sein de sa propre famille politique à moins que ce soit un calcul pour fragiliser le parti de l’abeille.

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Avec deux fauteuils bourrés, l’URD deuxiè-me parti au parlement  récolte sans doute la portion congrue mais elle a eu la chance de voir maintenu dans l’équipe Modibo Sidibé Oumar Ibrahim Touré, l’un des barons du parti.

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A regarder de près , il y a  comme une sorte d’injustice dans la répartition des postes entre les partis politiques.

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Apparemment ATT n’a pas tenu compte de leur représentativité à l’As-semblée nationale. Sinon comment comprendre que l’URD avec 29 députés ait le même nombre de ministres que le CNID qui n’ en a que sept et que le même CNID en ait plus que le MPR avec ses huit élus.

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Me Tall a-t-il tapé du point sur la table ? D’aucuns le disent. Où alors la représentativité d’un parti politique dans la nouvelle équipe gouvernementale serait-elle fonction du degré d’engagement de ses dirigeants dans la campagne d’ATT ?

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 Même là, aucune logique n’a présidé à la formation de ce gouvernement. De Me Mountaga Tall à Choguel Maïga en passant par Me Hassan Barry, ils étaient tous plus zelés les uns que les autres. Dans ces conditions comment comprendre que l’UDD qui a trois élus n’ait aucun représentant au gouvernement alors que l’US-RDA, qui n’a d’élu qu’un singleton à Bagadadji figure dans l’attelage boiteux de Modibo Sidibé ?

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Me Hassan Barry était de tous les combats pour servir la cause de son mentor. Il est parti jusqu’à Nioro du Sahel  pendant les élections législatives pour contrer la candidature de l’opposition incarnée par le RPM après l’élimination du député aliment bétail. Des amis de cette trempe on ne les lâche pas mais ATT n’en a cure.

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A ceux qui ont été surpris dans leur sommeil par la mauvaise nouvelle, il faut ajouter une longue liste de frustrés et de  désillusionés comptant Marimanthia Diarra, Seydou Traoré (victime des criquets), Oumar Hammadoun Dicko remplacé par son frère ennemi de l’US-RDA, Djibril Tangara, toutes les dames de l’ancienne équipe, la jeunesse ATT etc.

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Certes on ne peut pas les retenir tous mais l’histoire retiendra que ce sont les grands zélateurs du régime qui sont sortis par la petite porte.

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Mamadou Lamine Doumbia
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