Après la formation du Gouvernement Modibo Sidibé : Younoussi Touré met Dioncounda Traoré dans l’embarras

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              Depuis belle lurette, la bataille de positionnements pour la conquête du pouvoir en 2012 fait déjà rage entre l’ADEMA et l’URD. Deux partis omnibilés par l’instinct de conservation, mais deux ennemis politiques contraints de pactiser et de cheminer ensemble pour le contrôle de l’Assemblée nationale, en vue de se tailler la part du lion dans la composition du nouveau gouvernement. Mais il semble que chez l’un et l’autre, le rêve s’est transformé en illusion depuis le 3 octobre 2007.

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                Aujourd’hui, les partis de l’Abeille et de la “Poignée de mains”   paraissent tomber de haut et revenir de loin: ils pensent n’avoir pas été récompensés à hauteur de souhait, entendez de leurs poids et engagement politiques. Et le mécontentement se fait déjà sentir au sein de certains tenors desdits partis.

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                 A croire donc que l’espoir d’obtenir des postes plus stratégiques et privilégiés dans l’actuel gouvernement et les hautes sphères de l’Etat constituait le vrai mobile de leur soutien affiché au Chef de l’Etat.

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                 L’adage nous enseigne qu’il faut ruminer son idée maintes fois dans sa tête avant de la formuler. Mais de ces deux mastodontes politiques, c’est le leader de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) qui semble le moins avoir fait cas de cette sagesse bien connue de chez nous.

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                En effet, ce dernier n’a pas attendu longtemps pour manifester sa déconvenue en fustigeant la  nomination, à la Primature , de celui qu’il avait pourtant vigoureusement soutenu, à savoir, Modibo Sidibé.

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                Le paradoxe est que Younoussi Touré, tout en arguant accepter cette nomination, regrette en même temps que le Premier ministre… ne soit pas issu de leurs rangs, autrement dit, du duo ADEMA-URD. Le président de l’URD accepterait-il donc cette nomination malgré lui?

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                L’aveu paraît donc empreint d’impuissance, puisque l’homme ajoute que nous sommes dans un régime où la Constitution n’impose pas au Président de la République le choix d’un Premier ministre politique.

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                Younoussi Touré avait-il tant besoin d’un tel“lâchage de gâchette”  aussi déconcertant, à un moment où le Chef de l’Etat tient à un resserrement plus étoffé des rangs de ses partenaires politiques -l’ADP- face à une opposition  prête à tirer à hue et à dia sur tout ce qui bouge ?

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                Ne fait-il pas encore preuve  d’amateurisme politique, après sa récente déclaration, jugée malencontreuse, sur les ondes de RFI, par rapport au Perchoir de l’Assemblée nationale ?
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rn                Dans tous les cas, ces imprudentes bourdes politiques du président de l’URD peuvent constituer un obstacle majeur à l’envolée du parti pour la bataille présidentielle de 2012. Et mieux, des observateurs avertis commencent déjà à douter de la sincérité du soutien de l’URD à ATT.

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                En effet, l’on ne pourrait être pour et contre quelque chose, avec un pied dedans et l’autre dehors. En politique, on ne peut se prévaloir d’une confusion somme toute stérile dans ses choix.Et c’est à juste raison que le Chef de l’Etat avait déclaré que l’engagement politique est loin d’être une camisole de force: on y est ou on n’y est pas.

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                Si l’URD se sent aujourd’hui gêné dans sa promesse de soutien au Chef de l’Etat, il peut toujours -et doit du reste- s’assumer en se démarquant de la mouvance présidentielle. L’URD n’est d’ailleurs pas le seul parti engagé dans une logique de conquête du pouvoir: compagnon politique d’aujourd’hui, l’ADEMA, entend aussi se hisser au sommet de Koulouba.

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                Pourtant, pour l’heure, le parti de l’Abeille ne semble pas ni gêné, ni déçu par sa présente situation politique. Mieux, face aux enjeux de 2012, Dioncounda et ses camarades font cas d’une certaine prudence par rapport à ladite situation.

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                 Cette apparente sérénité Des Ruchers relève d’une maturité politique qui semble manquer à l’URD, ou plutôt au président du parti de la“Poignée de mains”  .   Au demeurant, beaucoup d’observateurs pensent qu’à moins d’un miracle, l’URD ne pourrait en aucune manière ravir la vedette à l’ADEMA  en 2012. Younoussi Touré jouerait-il donc  avec le feu?

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                Aussi, des questions brûlantes se posent. Soumaïla Cissé va-t-il cautionner ces maladresses de son poulain politique, ou serait-il déjà en train de penser à la succession du président de son parti? Dans tous les cas, une opposition  au sein du parti, dirigée contre la position inconstante de Younoussi Touré, se dessinerait à l’horizon.

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                Ce qui n’est guère fait pour arranger les affaires d’un parti qui entend conquérir le pouvoir en 2012. Aussi, les cadres et militants URD ne manqueront pas à soulever la question, lors de leur prochain Conseil national qui tarde d’ailleurs à se tenir, bien que programmé juste après les législatives.

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Adama S DIALLO

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