Aucun obstacle, ni juridique encore moins politique, n’entrave désormais la marche de Gouagnon Coulibaly vers le fauteuil présidentiel de l’Union pour la République et la Démocratie, URD. L’arrêt confirmant l’élection de M Coulibaly vient d’être rendu par la Cour d’Appel et il a été signifié à Salikou Sanogo de passer la main au Président légitimement élu afin que ce dernier puisse conduire le bateau du parti de la poignée des mains dans la légalité. Ce dernier geste juridique loin de clore le débat, est une précieuse victoire pour le camp de Gouagnon qui pourra désormais diriger l’URD en attendant la procédure suivante qui est le pourvoi en cassation. Le 3ième Président de l’URD pourrait-il faire mieux que ses prédécesseurs ? Quels sont les grands chantiers qui l’attendent ?
Alors que les rumeurs avaient fait état d’une remise en cause par deux de trois juges qui auraient rendu la décision en faveur de Gouagnon Coulibaly, Il n’en est absolument rien. La preuve c’est cet arrêt confirmant la victoire de M Coulibaly et qui a été approuvé par le Président et ses conseillers. Il demande en substance à Salikou Sanogo de procéder à la passation du pouvoir à Gouagnon Coulibaly à la tête de l’URD. Aujourd’hui aucun obstacle, qu’il soit juridique ou politique ne saurait empêcher Gouagnon Coulibaly de s’installer dans le fauteuil de Président de l’URD. Qu’il soit dit en passant d’autres voies de recours existent et le camp Salikou ne se priverait pas d’user de ces voies de recours afin de remettre le compteur à zéro. Un communiqué signé du secrétaire général de l’URD et proche de Salikou Sanogo, avait circulé sur les réseaux sociaux faisant état d’un pourvoi en cassation qui serait fait dès la notification de la décision de justice. Ce pourvoi n’empêcherait nullement l’exécution de l’arrêt rendu par la Cour d’Appel. Selon nos informations le nouveau Président de l’URD sera investi dans ses nouvelles fonctions dans les jours à venir.
Le 3ième Président de l’URD pourrait-il faire mieux que ses prédécesseurs ?
La légitimité qui est la sienne, est un atout et une arme efficace pour recoller les morceaux en lambeaux. Gouagnon Coulibaly, puisque c’est de lui qu’il s’agit serait élu avec 95 % des structures de l’URD et l’innovation majeure au cours de ce congrès extraordinaire a été la mobilisation des élus URD et des secrétaires généraux des sous sections, pour donner plus de légitimité à Gouagnon Coulibaly. Après cette étape place est maintenant au travail pour redonner espoir aux militants, cadres et sympathisants de l’URD qui sont désemparés. En tout cas fort de sa légitimité M Coulibaly doit non seulement faire autant que le Président historique Soumaïla Cissé, sinon plus que lui, bien que le contexte est totalement différent. Gouagnon Coulibaly a été élu dans un contexte de crise, comme il fallait s’y attendre après le décès du charismatique Président Soumaïla Cissé. Sans aucun triomphalisme, le nouveau Président doit plutôt se vêtir du manteau de rassembleur pour suivre la voie tracée par M Cissé. Il a déjà les moyens politiques qu’il s’arme maintenant de stratégies pouvant lui permettre de convaincre les faucons du camp adverse pour qu’ils intègrent le rang.
Quels sont les grands chantiers qui attendent le nouveau Président de l’URD ?
C’est d’abord le chantier de la réconciliation des cœurs et des esprits. Gouagnon Coulibaly ne doit guère se lasser d’entreprendre toutes démarches pouvant lui permettre de faire revenir dans la demeure commune de tous les militants URD, les opposants à sa présidence. Il doit user de toutes ses forces en mettant en contribution les sages du parti afin d’aboutir à un large rassemblement pour espérer gagner les prochaines joutes électorales. Unis le parti de la poignée des mains a toutes les chances de remporter des victoires aux différents scrutins qu’ils soient municipaux, régionaux, législatifs et même présidentiel, mais désunis toutes les tendances perdront. Après le chantier de la réconciliation, viendra celui de l’animation du parti afin d’informer, de sensibiliser et de mobiliser les militants autour des objectifs de l’URD. Le dernier chantier serait sans nul doute celui de la réflexion et surtout de l’élaboration des stratégies pouvant permettre au parti de faire les choix politiques les plus judicieux. Un parti qui a connu la mort brutale de son emblématique chef ne se remettrait pas de sitôt de cette décapitation. Donc un travail de reconstruction s’impose pour recoller les morceaux.
Youssouf Sissoko