Après dix sept mois de flou artistique de sa gouvernance… Le pouvoir IBK marque enfin de timides points à son compteur

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Résolution de la crise du septentrion : Ladji Bourama perd les pédales ?
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta

A travers le récent vote des textes de lois portant orientation et programmation militaire, statut de l’opposition politique, la gouvernance IBK, après de regrettables errements, a marqué quelques timides points à son compteur.

Il faut, à présent, au chef de l’Etat et à son gouvernement  poser les jalons de la mise en œuvre effective de ces textes majeurs, dans l’intérêt du peuple malien. A cela, IBK doit tout mettre en œuvre pour un heureux dénouement dans le drame du septentrion malien

Après la phase des scandales avec l’affaire de l’avion présidentiel et du contrat d’équipements militaires, la gouvernance IBK a besoin d’écrire une nouvelle page plus intéressante de son évolution. Le duo IBK-Modibo Kéita y parviendra-t-il ? La question se pose dans le contexte actuel de l'”après la pluie, c’est le beau temps “.

Mais, la véritable grosse épine que IBK a dans le pied est le casse-tête du Nord du Mali. Comment faire pour que cette grave crise politico-sécuritaire soit résolue et se concentrer sur les actions du développement dans un pays parmi les plus pauvres de la planète ? Apparemment, IBK n’a pas encore trouvé la réponse à cette question. Même si l’on croise les doigts pour espérer voir bientôt la fumée blanche du côté d’Alger, nul ne doute que la paix véritable dans le septentrion malien n’est pas pour demain.

Des hésitations

Cette problématique va définitivement entacher la gouvernance IBK. Il faudra gouverner désormais le Mali (du moins durant les prochaines années) en tenant compte de cette difficulté majeure du septentrion, avec son climat constamment insécurisant de ni paix ni guerre.

Les hésitations et tergiversations du début du mandat du chef de l’Etat sont pour quelque chose dans le maintien de cette sorte de volcan aux éruptions séquentielles ou épisodiques qu’est devenue surtout la région de Kidal. Au lieu d’enclencher les pourparlers de paix soixante jours après son installation au pouvoir, comme le recommandait l’Accord préliminaire de Ouagadougou, IBK a préféré souffler le chaud et le froid : “Je ne négocierai pas avec des rebelles, je ne discuterai pas l’arme sur la tempe. On ne me trimbalera pas… Nous sommes prêts pour le dialogue. Notre option, c’est le dialogue … “. Ce manque de constance dans le discours sera aggravé par la visite aventureuse et dramatique que le Premier ministre Moussa Mara a effectuée à Kidal le 17 mai 2014. La suite, on la connaît… Douloureuse et humiliante pour le Mali.

Après donc une poussive entrée dans sa fonction  de premier magistrat de la République du Mali, depuis le 4 septembre 2013, Ibrahim Boubacar Kéita a plus que peiné durant ses dix sept premiers mois de gouvernance à la tête du pays. Au point qu’il a pris, visiblement, et en un temps record, un coup de vieux ou de lassitude sur ses traits physiques. Ce qui dénote des réelles difficultés (des nuits d’insomnies, dit-on)  auxquelles il est confronté au quotidien dans sa lourde mission de diriger le pays. Qui a dit qu’ATT avait déclaré qu’il faut être un malade mental pour aspirer diriger le Mali ? A ce stade, l’on ne peut que prier pour IBK et ses collaborateurs pour que le Tout-Puissant les inspire à sortir le pays de l’ornière en ce qui concerne le casse-tête sécuritaire dans ses régions Nord

Toutefois, l’on doit reconnaître et saluer les timides avancées réalisées par le pouvoir du point de vue de l’arsenal juridique devant permettre au pays de prendre son destin en main mais aussi de renforcer sa démocratie.

Une armée mieux  équipée

Ainsi, à travers le vote, le vendredi 20 février 2015, de la loi de programmation militaire avec une incidence financière de plus de mille milliards F CFA sur 5 ans pour permettre aux forces de défense et de sécurité de  ” parer aux menaces susceptibles de porter atteinte à la vie de la Nation”, IBK aura marqué un point dans l’histoire du Mali. Celle-ci retiendra que c’est sous son magistère que ce texte important, adopté à l’unanimité des députés présents à l’Hémicycle, est entré en vigueur.

Et le ministre de la Défense, Tiéman Hubert Coulibaly, pouvait dire à bon droit que “tout Etat se doit de disposer d’une force capable de défendre sa population et son territoire avec une stratégie de sécurité nationale définissant la doctrine d’emploi des forces et prenant en compte les impératifs de défense, de sécurité intérieure et extérieure et de politique étrangère”. Avant d’annoncer qu’il ne faut surtout pas que l’armée soit ” le déversoir de nos désespoirs familiaux “, déblayant ainsi le terrain des prochains recrutements militaires sur des bases plus… assainies.

La mise en œuvre de cette loi de programmation militaire comporte le volet investissements avec 427 598 785 583 F CFA , celui du fonctionnement pour 442 577 348 718 F CFA et pour le personnel, 360 387 838 048 F CFA, le tout sur les cinq prochaines années. Si ces prévisions sont respectées et effectivement traduits dans les faits, avec la transparence souhaitée  (ce dont on ne doute pas avec le rigoureux gestionnaire qu’est le ministre Tiéman Hubert Coulibaly), IBK aura comblé une longue attente du peuple à disposer d’une armée digne de ce nom.

Renforcer la démocratie malienne

De même, par le vote de la loi portant statut de l’opposition, le jeudi 19 février 2015, les parlementaires ont donné quitus au projet de loi qui institutionnalise presque le contre pouvoir de la gouvernance IBK.

Ce texte confère à l’opposition un porte-parole, “le chef de file “ un rôle important de veille lui donnant la latitude d’être consulté par le président de la République et le Premier ministre. Et, à travers d’autres dispositions, ce leader légal et légitime de l’opposition devrait permettre à la gouvernance d’être à mille lieues d’éventuelles dérives porteuses d’instabilité politique. Toute chose qui renforce la démocratie malienne bien mise à mal un 22 mars 2012 de triste mémoire par une escouade de militaires aux ordres du capitaine-général Amadou Haya Sanogo.

A titre d’exemple, le chef de l’opposition et même d’autres responsables de l’opposition peuvent être consultés sur les grandes préoccupations nationales sur lesquelles ils peuvent se prononcer. Et, dans l’expression de leurs opinions, ils doivent faire des critiques objectives et constructives et ont accès aux médias d’Etat au même titre que les partis politiques de la majorité. Ils ne peuvent faire l’objet de discrimination, de sanction administrative ou d’emprisonnement en raison de leurs opinions.  Ils “peuvent également recevoir ou être reçus par les membres des missions diplomatiques, consulaires et des organisations internationales accréditées au Mali ainsi que les personnalités étrangères en visite régulière au Mali”.

A cela s’ajoute le fait que le chef de l’opposition doit adresser au président de la République et au président de l’Assemblée nationale un rapport annuel (à publier au Journal Officiel) sur l’application des dispositions de cette loi.

Comme on le voit, à travers l’adoption de ces textes auxquels l’on ne peut s’empêcher d’ajouter la loi portant répression de l’enrichissement illicite, celle récente créant l’Ecole supérieure de journalisme et de communication du Mali sont des éléments à saluer et à encourager. Sauf qu’une chose est de voter des textes de loi, une toute autre est de veiller à leur application à travers l’adoption des décrets de mise en œuvre. C’est cela qui impactera la dynamique du mieux-vivre des Maliens quand on sait que celui-ci n’est pas seulement lié à la marmite de la ménagère.

Sur ce plan, du reste, le gouvernement a encore des efforts à fournir par rapport au prix des denrées de première nécessité, aux délestages paralysant l’activité économique, au chômage endémique, l’école dans la gadoue avec des enseignants menaçant d’aller en grève, bref le front social agité. Sans oublier les questions d’environnement (des efforts viennent  d’être faitsavec la société marocaine Ozone), d’assainissement et les autres préoccupations majeures du peuple malien.

 

 

Bruno D SEGBEDJI

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3 COMMENTAIRES

  1. LE PEUPLE MALIEN REJETES ET DETESTES LES CRITIQUES INFINIS 😛 ON NA PAS BESOIN DE AUCUN DETRACTEURS IN MANIPOLATRISE ICI 😉 ENTRE NOUS MALIENS ————-AHAHAHAHHHHHDEH NE MA MOGO -TOGO-FODEH————————-NE-BIYEREDON :mrgreen: VIVEVIVEVIVE IBK -ET NOS DIRIGEANTS POUR UN MALI MEILLEUR ———–VIVEVIVEVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVIVEVIVEVIVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVIVEVIVEVVVVVVVVVVVVVV 😉 -MARA 😉

  2. Objectivement, je crois que cet article est impartial. Certes, il faut reconnaitre de erreurs mais la crise était profonde. Qu’ALLAH bénisse le Mali!

  3. Ces vaines tentatives de journaleux-griots qui visent à tenter de “refaire une image” ou un semblant d’image 🙄 à Ibk, sont aussi saoulantes à la longue que… parfaitement INUTILES! 😈

    Nous ne sommes ni idiots, ni sourds, ni aveugles! 👿 👿 👿

    Cela fait 16 mois (SEIZE MOIS, pas 16 jours ou 16 semaines!!!!!!!!!!!!!!!) que nous observons impuissants les errances lamentables d’un pouvoir HISTORIQUEMENT amateur et incompétent dans TOUS les domaines, et les journaleux peuvent toujours tenter de nous parler de “sursauts”, de “progrès”, de ceci ou de cela, NOUS NE SOMMES NI IDIOTS, NI SOURDS, NI AVEUGLES! 👿 👿 👿

    Que les Chahana (tiens, on ne l’entend plus!?! 😯 ) les Bruno, ou tous les griots de service cessent de se fatiguer en pure perte, nous observons et…. NOUS VOYONS! 😥

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