Nommé le samedi 5 avril dernier et ayant formé son gouvernement une semaine plus tard, soit le vendredi 11 avril, avant d’organiser son premier Conseil de Cabinet le samedi 12 avril 2014, le jeune nouveau Premier ministre, Moussa Mara, n’a pas du temps à perdre. Il veut aller vite et bien. Afin de marquer de son empreinte le projet du président de la République, IBK, il était hier à l’Assemblée nationale devant les honorables députés à qui il a présenté sa Déclaration de politique générale. Et cela, en attendant leur quitus vendredi prochain.
Rappelons que l’heureux élu de la Primature, Moussa Mara, avait dévoilé le 11 avril dernier la nouvelle ossature de l’attelage gouvernemental. Et juste, le lendemain, c’est-à-dire, le 12 avril, il avait organisé son premier Conseil de Cabinet qui lui a permis de rappeler aux ministres les principes devant encadrer l’Action gouvernementale. Il avait notamment insisté sur : la loyauté envers le président de la République et envers le Gouvernement ; la solidarité entre les membres du Gouvernement, la convivialité et la collégialité des actes posés ; la rapidité et la réactivité dans le traitement des dossiers ; l’intégrité absolue, la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance à tous les niveaux ; l’adhésion et le respect d’un code d’éthique par tous les ministres du Gouvernement ; la priorité absolue à la satisfaction des usagers pour une constante recherche du bien être des maliens ; le chef du gouvernement a demandé aux différents ministres de s’imprégner profondément du programme du président de la République avec la volonté ferme de faire de six axes principaux la référence absolue de toutes les actions de développement.
S’inscrivant donc dans cette dynamique de célérité, hier, devant les Députés à l’Assemblée nationale, Moussa Mara, n’a pas dérogé à la règle selon laquelle tout nouveau Premier ministre doit leur présenter sa Déclaration de politique générale. Et l’on retiendra que le Programme de Mara s’articule autour de plusieurs axes. Il s’agit, entre autres, de la mise en place d’institutions fortes et crédibles ; de la restauration de la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national ; de la mise en place d’une politique active de réconciliation nationale ; de la reconstruction de l’école malienne ; de la construction d’une économie émergente ; d’une politique de développement social au bénéfice des plus faibles et des plus fragiles ; de la reconfiguration du Programme d’action gouvernemental 2013-2018 vers des résultats concrets, notamment en terme des bien-être des Maliens.
Ayant donc «composer dans cette discipline dite Déclaration de politique générale», le Premier ministre Moussa Mara doit attendre 72 heures, plus précisément vendredi prochain 2 mai 2014, pour «passer le grand oral». Une épreuve qu’il va certainement réussir, à travers le vote des députés, étant donné qu’à l’Assemblée nationale, il y a une écrasante majorité qui soutient l’action gouvernementale.
Bruno LOMA
Moussa Mara: Nouveau Pape canonisé “Sursaut National” ou bonimenteur?
Moussa Mara, nouveau premier ministre du Mali, expert-comptable diplômé de formation française, cet “ingénieur des chiffres et des métiers de l’audit” très vite devenu politicien local à Hamdalaye, un quartier de la rive gauche de Bamako, s’essaye aux destinées de la nation en distribuant de manière désordonnée des médailles de “leadership” à qui il veut.
“un grand serviteur de l’Etat qui a dédié sa vie professionnelle à son pays et a développé des qualités de leadership”
Disait-il d’Issiaka Sidibé lors de sa déclaration de politique générale, le beau père du fiston national depuis peu bombardé président de l’assemblée national du Mali.
Je ne sais pas pour vous mais je n’ai pas connaissance de ces “qualités de leadership développés” chez l’honorable Issiaka Sidibé qui n’a même pas daigné nous dire quand est-ce que qu’il fut diplômé de l’ENA du Mali dans son CV de présentation à la nation.
Une fine barbe négligée sur un visage lucide, le ton nonchalant et le regard félin, Moussa Mara égraine des promesses aux maliens à coup de déclarations tonitruantes promettant ciel et terre au travers de
“La politique qui va rendre les Maliennes et les Maliens heureux.”
Poursuit-il et ce n’est pas fini.
“La politique qui va effacer des yeux et des mémoires de nos compatriotes les affres de la honte, de la peur, du désespoir, de l’inquiétude sur l’avenir du pays. La politique qui va redonner à notre pays sa dignité et sa fierté.”
Et je vous jure qu’il était en pleine forme et le meilleur c’est son “sursaut national” qu’il va “réussir” en ces termes:
“Le sursaut national est plus que nécessaire. Tous ensemble, chacun en ce qui le concerne. Nous avons la charge d’amorcer, d’organiser et d’encourager ce sursaut. Sous l’égide du Président Ibrahim Boubacar KEITA, nous allons nous y employer et réussir.”
J’ai retenu mon souffle et j’ai ouvert mes yeux pour voir comment il va y parvenir.
Côté investissement je n’ai pas noté grand chose, un programme d’investissements et une politique macroéconomique nettement moins ambitieux non seulement par rapport au PDES d’ATT mais aussi et surtout par rapport aux programmes économiques en cours dans la majorité de nos pays voisins.
Moussa Mara parle de 15 lycées très insuffisants pour accueillir les suppléments d’enfants maliens en fin de cycles de l’enseignement fondamental.
Il est resté évasif sur les efforts d’investissements dans l’enseignement fondamental (il songe plutôt à l’enseignement préscolaire, aux jardins d’enfants et oublie l’enseignement fondamental en tout cas en terme d’investissements concrets) alors qu’il veut orienter les enfants maliens vers les “sciences et les techniques”.
Cela demande des ateliers, des laboratoires des bibliothèques qu’il faut construire mais combien et comment?
Mystère de Dieu et mystère de Mara.
Idem pour les politiques sanitaires, agricoles, industrielles qu’il compte mener où les investissements concrets sont noyés dans des objectifs généraux sans moyen de voir clair dans les priorités en terme de construction d’hôpitaux, d’aménagements sylvo-agrico-pastoraux (combien d’hectares faut-il aménager où et quand) et d’aménagements de zones industrielles (combien, où et quand).
Pour financer sa politique, Mara écorche les pourcentages du budget d’état (40% pour l’éducation, 15% pour l’agriculture, pour la santé il ne donne aucun pourcentage).
Mais il oublie gentiment de nous dire le montant de ce budget d’état (qui est de 1559 milliards en dépenses pour 2014) et celui du budget spécial d’investissement.
Pour la défense et la sécurité il promet 4% de la richesse nationale qui vaut selon lui 240 milliards contre 175 milliards aujourd’hui consacrés par le budget d’état à la défense nationale.
Ces 240 milliards représentent actuellement 15% du budget d’état de 2014.
Donc 40% éducation, 15% agriculture, 15% défense nationale sans compter la santé, la diplomatie, l’environnement, l’administration, la justice, l’eau et l’énergie, l’entretien luxueux des institutions du pays notamment la présidence de la république, etc.
À ce rythme nous risquons vite de dépasser les 100% du budget national, c’est à dire que la moyenne de la politique de financement de Mara va dépasser le total de la capacité financière de l’état malien.
Alors en bon ingénieur du chiffre, il veut inventer une réforme fiscale mais sans daigner nous dire combien il compte accroître les recettes publiques avec la fiscalité intérieure et de celles issues de la fiscalité de frontières compte tenu des contraintes et engagements communautaires du Mali.
Il est courageux Mara, il est même très courageux et il continue et là le meilleur est ce qui suit.
Il sort de son chapeau, oh plutôt de son bonnet, ces fameux “Diaspora Bonds”.
J’ai pris ma tête dans les deux mains et j’ai prié le bon Dieu pour que ce ne soit pas une “Diaspora Bombe”!
Car Mara veut se lancer sur le financement d’un État corrompu (qu’il reconnaît “malade”) et dépensier par les marchés financiers en créant incognito une obligation d’état (c’est à dire un titre de dette publique) destinée aux maliens de l’extérieur.
En clair, il veut solliciter l’argent des expatriés maliens à travers un emprunt public pour financer les investissements publics.
Le problème est que la rentabilité et la sécurité des fonds investis par l’état malien ne sont pas encore garanties car le niveau de corruption, de laisser aller, de gaspillage de nos ressources publiques diminuent considérablement la rentabilité économique de nos projet d’investissement et sapent du coup la solvabilité de l’état malien.
Alors si la loi contre la corruption annoncée par Mara peut à elle seule garantir cette solvabilité de l’état malien pour sécuriser les fonds empruntés aux travailleurs immigrés sans mesures concrètes de redynamisation de la justice sociale, de l’efficience et de l’efficacité des actions publiques, nous seront là pour voir cela sinon nous sommes dubitatifs pour le moment.
Car pour faire passer un État “malade” à un “athlète” comme le veut super coach Moussa Mara, (le “special one” de la gouvernance en Afrique) il faut du COURAGE, du TRAVAIL et de la RIGUEUR alors que ces mots ne sont pas prononcés plus de deux fois dans le long discours de Mara devant la représentation nationale.
Wa salam!
DÉGRADATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE!
Parce que, face à l’incurie, l’humour reste souvent la dernière des armes, les réseaux sociaux maliens c’est à dire la causerie des grins à bamako résonnent depuis des jours d’une vanne cinglante : La Dégradation de politique générale de Moussa Mara, entendez la fameuse DPG. Autant dire que Monsieur le Premier ministre est le bouc-émissaire tout désigné du grand malaise et marasme malien. Qu’il fait pitié le Comptable des comptables avant l’heure. Tekeda tsointsoin fermez les ban!!!!
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