Après Att en 2012 : Une étape cruciale de consolidation de la démocratie au Mali

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 L’après Toumani Touré se prépare déjà en 2012, au Mali. Cela, à travers des échéances présidentielles cruciales, sur lesquelles reposera, pour beaucoup, l’évolution de la jeune démocratie malienne.

Le Mali s’achemine vers un tournant décisif de son évolution politique avec les présidentielles de 2012 qui pointent déjà à l’horizon. Un rendez-vous plein d’enjeux qui aiguise déjà les ambitions dans les différents états-majors politiques du pays. Premier cercle des prétendants, les proches du président Amadou Toumani Touré, qui comptent s’organiser afin de ne pas mettre en péril les multiples efforts de leur mentor. Mais, c’est moins une guerre de succession que la volonté de préserver les acquis démocratiques dans ce pays. En effet, il s’agira, en 2012, de réussir une belle transition, par les urnes et qui pourra maintenir le pays sur les rails de la stabilité et de la liberté démocratique.

En effet, depuis 1992 avec l’élection d’Alpha Omar Konaré à la présidence du pays, le Mali est entré dans une phase de démocratisation. Une prise en main pilotée par l’actuel président ATT qui a pu se débarrasser du régime dictatorial de Moussa Traoré, en mars 1991.

Le général ATT, maître d’œuvre du processus démocratique au Mali, sera élu en 2002 à la tête du pays, après un retour affiché dans l’échiquier politique de son pays. Cela, après avoir dirigé le Comité de transition pour le salut du peuple (Ctsp), qui mit le Mali dans la voie de la stabilité politique.

Mais, aujourd’hui, les ambitions démesurées qui s’activent déjà au sein de la classe politique, risquent de remettre en cause tous les efforts réalisés jusqu’ici. Pourtant, il conviendra surtout de maintenir le cap de la démocratie, afin de fermer à jamais la parenthèse militaire tragiquement incarnée par le général Moussa Traoré. C’est pourquoi, il importe plus, de sauver, à travers l’étape de 2012, les fondements encore fragiles de la volonté démocratique au Mali. Surtout que la forte propension des partisans d’ATT à conserver le pouvoir, ne doit nullement exclure la présence manifeste d’Ibrahima Boubacar Keita et son parti, le Rassemblement pour le Mali (Rpm), dans le champ politique. Ce dernier avait été arrêté dans sa course présidentielle par la popularité et la force de séduction d’ATT.

Un général exemplaire en Afrique, qui rend le pouvoir délibérément en 1992 aux civils, avant de le reprendre par les urnes en 2002. Mais l’autre aspect qui confère aux présidentielles de 2012, un aspect sensible, c’est l’instabilité qui s’empare de plus en plus du nord du Mali, avec la forte implantation d’une branche d’Al Qaida au Maghreb. Il faudra certainement un homme comme l’actuel président qui s’est grandement investi dans cette question. Cela, au point même de parvenir à obtenir la libération de plusieurs otages occidentaux. Car, aujourd’hui, le Mali est en proie au développement des mouvements islamistes aux actions déstabilisatrices.

C’est pourquoi, cette étape de 2012 ne laisse pas indifférents les pays occidentaux qui ne voudront pas que la ruche soit remuée. Cela, au point de déteindre sur l’évolution d’une jeune démocratie stratégique, en quête de consolidation.

Abdoul Aziz AGNE (Walf Fadjri – SENEGAL, 20 juillet 2010)

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