L’un des acteurs majeurs de la scène politique malienne, l’expert-comptable Moussa Mara, a procédé, le jeudi 2 décembre, au lancement de son nouveau livre «L’Etat au Mali». C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animée à la Maison de la Presse.
C’est devant un parterre de journalistes de notre capitale que Moussa Mara a présenté le Tome I de son nouveau livre «L’Etat au Mali». Il s’agit, selon lui, dans cette première partie, d’une présentation objective de l’Etat malien et de son fonctionnement. Alors que la seconde partie de l’ouvrage sera consacrée à une analyse de l’Etat dans ses différentes missions, sans rien éluder des défaillances des citoyens maliens, de l’inadéquation de certains cadres réglementaires, ni même des insuffisances de l’administration publique.
Ainsi, le premier chapitre, consacré à l’histoire, s’ouvre sur l’Etat précolonial, où l’auteur passe en revue les grands empires et leurs particularités en termes d’organisation étatique. Ensuite, Moussa Mara a su bien traiter de l’histoire coloniale, de la conquête à l’assise du pouvoir colonial, avec une prédominance pour l’autorité et l’ordre, l’assimilation des indigènes, l’organisation coloniale au profit de la métropole, la mise en place d’un embryon d’administration et de quelques équipements. Il termine ce chapitre par un bref aperçu sur les grandes remises en question de l’ordre colonial: sur les plans politique, économique et social, mais également en termes d’organisation administrative et de gestion des fonctionnaires.
La deuxième partie, qui se consacre à la présentation de l’Etat, traite de la gouvernance, des politiques, de l’administration du territoire, des questions humaines et des services publics.
Rien n’est laissé au hasard. L’auteur, dans sa présentation des insuffisances de l’Etat a abordé les causes profondes de ce qui ressemble à un échec collectif, selon lui. L’inefficacité de l’Etat a des racines qu’il convient de ne pas confondre avec ses manifestations, en commençant par la démission du citoyen.
Pour Moussa Mara, le citoyen façonne l’Etat et le renforce. Il décide du choix de ses dirigeants et accompagne ceux‑ci dans leurs mandats. De son engagement et de son organisation dépendent l’efficacité et l’organisation de l’Etat. Or le citoyen d’aujourd’hui n’est que le lointain descendant du Soudanais, le fier, le désintéressé, l’engagé, celui qui préfère sa patrie et qui a des valeurs autres que matérielles.
«Nous avons égaré l’esprit d’Etat, la morale et la conscience. Nous sommes devenus matérialistes, individualistes, illégalistes et, par nos actions, nous affaiblissons notre organisation sociale et notre nation. La démission du citoyen est l’une des principales causes du recul de l’Etat dans notre pays» écrit le Président du parti Yelema.
Les autres chapitres, tout aussi intéressants, traitent de l’inefficacité des fonctionnaires, des déficits en matière de gouvernance, de l’administration relative du territoire, des services publics, qui desservent plutôt, et des partenaires au développement.
L’Etat au Mali, Tome1, est un recueil de 369 pages et une véritable mine d’or pour tous ses lecteurs, qu’ils soient étudiants, chercheurs, responsables de secteurs publics, acteurs du secteur privé et de la société civile, ou, en particulier, fonctionnaires et politiques.
Pierre Fo’o Medjo
