A la tête de l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali de 2008 à aujourd’hui, Mamadou Minkoro et son équipe ont su porter haut le flambeau des artisans du Mali. Il était face à la presse le vendredi 23 mars pour faire le bilan de quelques acquis de l’APCMM sur une décennie.
C’était au siège de l’APCMM au bord du fleuve Niger près de Namassadagan en présence des présidents et coordonnateurs des APCMM de plusieurs régions du Mali, des communes du district de Bamako, des membres de différentes Chambres de métiers, d’Oumar Bilal Maïga, directeur des impôts de Bamako accompagné par les chefs de centre des impôts des Commune II, III et IV ainsi que le représentant de Mme la ministre de l’Artisanat et du Tourisme.
A l’entame de la cérémonie, le président a tenu à remercier humblement la présence de toutes et de tous les invités pour la circonstance. Sans plus tarder il s’est montré fier d’avoir la chance que l’APCMM ait pu réaliser un bilan si élogieux au cours de son mandat. A l’en croire l’APCMM a fait des réalisations dans de nombreux domaines tant infrastructurel, administratif, foncier, les impôts et médiatique.
En termes de média, l’équipe dirigée par Mamadou Minkoro Traoré a su donner une visibilité ultime à l’APCMM de 2008 à 2018 à travers une grande campagne de communication, de lobbying et de plaidoyer pour sa visibilité auprès plus hautes autorités du pays, des partenaires techniques et financiers ainsi que des populations. Et cela à travers l’obtention d’un site APCMM, un bulletin électronique “la lettre de l’APCMM”, un bulletin trimestriel “l’Artisanat du Mali”, un magazine sur l’ORTM “la Clé du métier” ainsi que des plateaux radiophoniques sur l’APCMM sur 4 radios privées de Bamako.
En termes de registre des métiers, il a déclaré que son équipe s’est engagée à rendre fonctionnel le Registre des métiers au même titre que le Registre du commerce. Des campagnes d’enrôlement des artisans ont été organisées et ont contribué à augmenter le nombre d’artisans répertoriés. Même s’il reste des efforts à fournir pour que les artisans puissent continuer à se faire inscrire sur le Registre.
De passage, il a exprimé son regret face au fait que sur le fichier des cartes Nina il est indiqué qu’il y a 5 millions d’artisans au Mali, mais malheureusement sur le Registre des métiers il n’y a que 60 000 inscrits pour le moment. Il a exhorté les artisans à aller s’inscrire dans les Chambres de métiers de leurs communes, régions et cercles.
Pendant les 10 dernières années, la formation professionnelle des artisans, aux foires et salons et l’accès aux financements ont été conditionnés à la possession de la carte professionnelle d’artisan en cours de validité (7500 par carte). Il est même possible que l’artisan se connecte et faire sa préinscription via www.apcmmali.org.
En termes de foncier l’APCMM a, au cours des 10 dernières années, entrepris des démarches d’obtention de titre foncier pour les artisans. Parmi ces acquis il y a l’obtention des titres fonciers pour les artisans du marché de Médine, la zone Imacy et autres. A cela s’ajoute l’obtention des titres fonciers des villages artisanaux pour toutes les régions et des maisons des artisans pour tous les cercles du Mali. Selon lui, en termes des infrastructures des résultats optimum ont été enregistrés et continuent encore sur financement de l’Etat malien à travers le Budget spécial d’investissement (BSI).
A profit il y’a la construction et l’inauguration des villages artisanaux des régions de Ségou et Mopti, l’achèvement du Village artisanal de Sikasso qui sera bientôt inauguré, la construction en cours du Village artisanal de Kayes, les Maisons des artisans de Djenné et de Bandiagara ont été aussi inaugurées, la Maison des artisans de San en cours avec l’appui Pacepep. En collaboration avec le Ministère de l’Artisanat et du Tourisme l’APCMM s’engage à suivre le processus de construction des villages artisanaux dans toutes les autres régions et des maisons des artisans dans tous les autres cercles du Mali. L’extension du siège de l’APCMM sur une superficie de près d’un hectare et pour un montant de plus d’un milliard et son équipement estimé à hauteur de 2 milliards sur financement de l’Etat (BSI) constitue un tremplin pour le secteur artisanal malien, a-t-il affirmé, avant de citer que cette extension est composée des pôles suivants : un pôle ressource informatique, un pôle coupe-couture, un pôle diagnostic en mécanique, un pôle laboratoire pour la formation à distance (projet pilote mécatronique), un pôle pédagogique pour la formation théorique, un pôle administratif, un pôle accueil et hébergement.
En termes de formation processionnelle des milliers d’apprentis et environs 18 500 maîtres artisans ont été formés dans les corps de métiers développés sur financement du Fafpa et d’autres partenaires. En formation qualifiante environ 10 000 femmes artisanes ont été formées en activités génératrices de revenus grâce au finance de l’Etat et ses partenaires. Le nombre total des maîtres artisans(es) formés dans le cadre de la formation continue s’élève à 28 500. A ce titre, l’APCMM affirme le renforcement de 28 500 entreprises artisanales en vue d’être compétitives sur le marché intérieur et sous-régional.
En termes de financement, l’APCMM a pu, entre 2015 au 31 décembre 2017, faire de sorte que les artisans bénéficient de financements à hauteur de 322 033 706 F CFA. Pour cette année 2018, il est prévu le financement des artisans pour un montant de 550 millions F CFA et la formation des promoteurs d’entreprises artisanales en gestion de crédit et en technique professionnelle.
En promotion commerciale, l’APCMM a pu ouvrir entre 2008 et 2018 des nouveaux marchés pour l’écoulement des produits artisanaux tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Pendant ces 10 années, l’équipe de Mamadou Minkoro a pu organiser les fêtes de l’artisanat et du tourisme du Mali, le Salon international de l’artisanat du Mali qui fut un véritable challenge pour le mandat. De partenariats féconds embellissent également le bilan des 10 dernières années. Les artisans maliens ont participé massivement à des expositions en France, en Italie, en Chine et en Corée du Sud.
En fin la fiscalité qui constituait une peur pour les artisans auparavant ne l’est plus suite à des démarches amicales et fraternelles que l’APCMM a entreprises avec les impôts afin de réduire les taxes des artisans. Cela a conduit à la réduction des impôts de 50 000 FCFA à 14 700 F CFA et aussi le paiement à travers le système déclaratif qui consiste pour l’artisan à payer les 3 % de son chiffre d’affaire annuel. Et c’était dans le dessein d’expliquer le système déclaratif et ce partenariat amical entre l’APCMM et les impôts que le directeur des impôts de Bamako était présent avec 3 de ces chefs de centres de Bamako.
Dognoume Diarra