Annulations des élections en Commune IV : Les erreurs de jeunesse de Moussa Mara

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Moussa Mara vient de perdre le fauteuil de maire de la commune IV. En fait, ce n’est pas sa première déroute. Après l’avoir propulsé au rang des candidats susceptibles de remporter le scrutin dans la commune, les élections législatives de 2007 avaient fini par accorder la victoire à la liste de Ibrahim Boubacar Kéita.

Moussa Mara, qui était parvenu à rivaliser avec un leader charismatique, était, de ce fait, devenu un symbole pour les Indépendants qui espéraient ravir la vedette aux poids lourds politiques. C’est fort de ce prestige que, dès qu’il fut installé à la mairie de la commune IV, Moussa Mara avait entrepris de courageuses décisions qui, selon nos sources, ont fini par mettre en mal les hommes politiques des équipes précédentes. Ces derniers ont fini par clamer l’absence de concertation et de recherche de consensus de la méthode employée par Moussa Mara.

C’est à ce titre que plusieurs militants de l’Adéma-Pasj qui le soutenaient ont fini par l’abandonner. Il convient de rappeler que la plupart de ces militants de la Ruche l’avaient suivi, au cours des dernières élections communales, contre la décision du Comité exécutif du parti. En effet, Dioncouda Traoré avait donné comme mot d’ordre, d’appuyer le candidat du Rpm, Issa Guindo, pour des raisons partisanes. Ce que plusieurs militants de l’Adéma-Pasj de la commune IV avaient dénoncé, en déclarant que Moussa Mara était l’alternative crédible dans la commune. Malgré ces attitudes contre nature, les réalités politiques ont fini par réapparaître, au grand dam du candidat indépendant, Moussa Mara, qui, d’ailleurs, est en train de faire les frais de la coalition des hommes politiques.

Le porte drapeau des Indépendants, puisqu’il était le seul candidat indépendant à gagner une mairie dans le district de Bamako, a-t-il révélé son immaturité politique ? Toujours est-il que certains hommes politiques lui ont reproché de s’entêter à faire cavalier seul, en prenant des décisions hâtives qui ont fini par atteindre de plein fouet sa popularité. Des dossiers brûlants, concernant, entre autres le foncier et la corruption avaient été retirés des tiroirs et remis sur la table. Si, par exemple, la décision de fermer les bars en commune IV peut plaire à certaines associations religieuses, elle est néanmoins apparue comme une tentative de moraliser une part de la société qui clame sa liberté. Décision qu’un jeune indépendant devrait prendre avec des pincettes, ou du moins, de concert avec des personnes expérimentées, car elle provoque la stigmatisation d’hommes et de femmes qui fréquentent ces espaces de loisir.

C’est dire que Moussa Mara s’est lancé, très tôt- sûrement au nom du changement- vers le bouleversement d’habitudes sociales très ancrées dans notre capitale. Un homme politique est notamment censé connaître son environnement et les mœurs de ses concitoyens. En outre, certains politiciens l’ont jugé ‘’arrogant, pour avoir essayé de prouver que les équipes précédentes de la mairie de la commune IV n’ont rien fait. ‘’ En fait, ces hommes politiques aguerris, puisqu’il s’agit notamment de cadres du Rassemblement pour le Mali et de l’Adéma Pasj l’attendaient au tournant. La Cour suprême est venue, de ce fait, confirmer les plaintes prononcées contre Moussa Mara en annulant les élections en commune IV. Moussa Mara avait, ensuite, introduit un recours en révision.

Mardi dernier, le verdict de la section administrative de la cour suprême sur ce recours en révision a été rendu. Il confirmait le verdict de la Cour suprême qui avait annulé les élections communales en commune IV. Aujourd’hui, Moussa Mara, candidat indépendant, doit donc affûter ses armes pour les futures joutes électorales. Peut-être que ces péripéties ont commencé par lui donner de l’expérience? Toujours est-il que, dans l’arène politique, ce ne sont pas des jeux d’enfants qui sont pratiqués.

Baba Dembélé
 

 

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