Prévues pour le 20 Novembre 2016, les élections communales risquent de ne pas avoir lieu en commune II du District de Bamako. Le tribunal de ladite commune gomme les listes de certains partis politiques et groupement de partis et leurs militants et sympathisants brandissent des menaces.
Le dépôt des listes de candidatures pour les élections communales en République du Mali a pris fin la semaine dernière et, en commune II de Bamako, plusieurs candidats sont surpris de se voir dans les visées de la justice malienne pour ne pas avoir remplis des conditions dont tout le monde ignore les réelles motivations.
Les listes des plus grands partis ayant le plus grand nombre de conseillers en commune II sont rejetées par le tribunal de premières instances de ladite localité. Il s’agit notamment de l’ADEMA qui a 14 mentors et de l’URD qui dispose de 6 conseillers. A la question de savoir les réelles motivations de ce refus de la part des autorités judiciaires de valider les listes de candidatures de ces partis et leurs alliances, seuls quelques avis des plus divergents apprécièrent.
Des déclarations font croire que des touches de correcteur sur l’acte de naissance d’un candidat et aussi des incohérences sur la tenue des listes qui sont légalisées autre qu’en commune II sont à la base de ces annulations. Une chose que les militants des différents partis concernés trouvent anormale et qui est susceptible de dubitation dans la sincérité des données judiciaires maliennes.
Ainsi pour montrer leur ras-le-bol face à une connivence et une complaisance sans ambages de la justice malienne à l’égard de certains cadres et autorités de ce pays, les militants et sympathisants de ces différents partis « injustement » disqualifiés de la course aux élections de proximité ont fait un sit-in devant le tribunal de 1ère instance de la commune II avant de marcher.
Il est avéré que ces disqualifiés sont les plus représentés dans l’arène politique de la commune. Face à « l’injustice de la justice » comme l’entendent certains, beaucoup de personnalités dont Sékou Diakité, l’ex-ministre du développement social étaient parmi les asservis politiques de la justice malienne en générale et de celle de la commune II en particulier.
Les participants trouvent que la justice malienne devient de plus en plus incrédule parce qu’elle se soumet à des pots de vin des particuliers, des avantages du pouvoir, des opportunismes d’Etat et aussi des pressions de tierces personnes. « Ce qui sous-entend, selon un manifestant, que la justice malienne est corrompue et qu’on ne peut plus la faire confiance ».
Les différents manifestants ont corroboré que ce sont les Honorables Karim Kéïta et Hady Niagandou qui ont sommé le juge du tribunal de première d’annuler les listes ADEMA et URD-PARENA-FARE-JAMAJIGI etc. Les raisons avancées de ces affirmations sont que l’ancien bureau communal n’a pas travaillé et qu’il ne doit pas être reconduit dans les affaires. Le non-débarras des tas d’immondices qui jonchent la commune serait la principale raison avancée.
Pourquoi se substituer à la population qui est censée être la seule juge de l’élection de tel ou tel candidat par la voix des urnes ? Que dire lorsque le parti au pouvoir a peur d’aller en compétition contre l’ADEMA et l’URD qui sont les deux principales forces politiques de la commune et d’autres partis ?
La crédibilité de la justice dans cette commune serait remise en cause par l’immixtion de deux barons du RPM en l’occurrence Karim, le fils du Président de la République et l’intraitable commerçant, non moins député Hady Niagandou dit Djo Walaki dans les décisions de justice. Comme on fait son vin, on le boit, dit un adage et le parti présidentiel n’en dit pas moins. Le RPM donne l’impression par ces actes moins catholiques comme si nul autre parti n’a droit de représentativité que lui et que la justice malienne serait son patrimoine.
En illustre le fait que l’URD a déposé une plainte contre la liste RPM qui a deux frères consanguins sur la même liste. Une chose que la loi électorale interdit car deux frères ne doivent pas figurer sur une même liste. Une plainte que le tribunal de 1ère instance a tranchée en défaveur du plaignant. Alors, le plaignant URD a fait appel à la cour suprême qui n’a pas d’abord tranché.
En tout état de cause l’ingérence des élus dans les décisions de justice prouve à suffisance que les hautes autorités maliennes ne laissent aucun choix d’impartialité à la justice du pays. Il n’y a pas de vraie démocratie sans une sincère indépendance de la justice et cela aura répercussion sur le comportement de population malienne qui se dit ne plus accepter d’être ignorée par les pouvoirs.
Un garçon avorté serait une fille réussie est l’alternative qui se dessine à l’issue de ce choc judiciaire. Les militants et sympathisants des partis dont les listes de candidature sont annulées jurent par tous les sacrosaints de tout faire qu’il n’y ait point d’élections en commune II tant que leurs candidats sont injustement évincés de la course.
Ce qui sous-entend une installation future des fameuses autorités intérimaires dans la commune des Niaré-Niakaté, fondateurs de Bamako. La loi stipulant que les intérimaires seront établis là où les élections n’auront pas pu avoir lieu et « les militants privés de leur droit civique se verront dans l’obligation d’empêcher qu’ait lieu le scrutin communal à l’absence de leurs candidats ».
En attendant de voir quel autre sentiment va animer les électeurs de l’ADEMA et de l’URD qui ont appelé le Chef de l’Etat à s’impliquer pour une saine justice dans le pays surtout dans ce cas-ci, on imagine déjà les mêmes théâtres qu’en 1997 avec l’Adema et le COPPO.
Badara ALOU
Que les manifestants et les leaders mettent une calebassée d’eau sur le feu de leur désunion.
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