Annonce de nomination de quatre nouveaux gouverneurs : Le gouvernement veut séduire l’électorat des régions non opérationnelles

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Les gouverneurs de Bougouni, Dioïla, Koutiala et Nioro du Sahel seront nommés au prochain Conseil des ministres. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Administration territoriale devant l’Assemblée nationale hier. Le Collectif des régions non opérationnelles qui appelle à voter contre IBK le 29 juillet, dénonce un coup politique à un mois de la présidentielle.

Le ministre de l’Administration territoriale était  interpelé à l’Assemblée nationale le 21 juin sur la non-opérationnalisation des nouvelles régions créées par une loi depuis janvier 2012. Face à Zoumana N’Tji Doumbia, Mohamed Ag Erlaf avait la lourde tâche d’expliquer les raisons du retard accusé dans la nomination des gouverneurs des neuf régions restantes sur onze. Le chef du département de l’Administration n’est pas passé par mille chemins pour convaincre le député. « La loi a été prise peu de temps seulement avant la crise que nous vivons. C’est la seule raison du retard. Aujourd’hui, le gouvernement a fini de rendre opérationnelles toutes ces régions. Mais cela ne pourra pas être fait en même temps pour toutes les nouvelles régions », a expliqué le ministre de l’Administration territoriale.  Face aux critiques de l’élu de la nation par rapport aux promesses non tenues par le gouvernement dans l’opérationnalisation desdites régions,   Ag Erlaf s’est plutôt montré rassurant. Mieux, il a annoncé dans la foulée, la nomination des gouverneurs de Bougouni, Dioïla, Koutiala et Nioro du Sahel au prochain Conseil des ministres prévu le 11 juillet. « Tous les dossiers sont déjà prêts. S’il y avait un Conseil avant la date indiquée, j’aurai nommé les gouverneurs avant de venir ici », a-t-il ajouté.

Mais, pour avoir vécu l’expérience des fausses promesses du gouvernement dans ce dossier, le député interpellateur ne s’est pas glorifié de l’annonce du ministre de l’administration territoriale.

« Son prédécesseur nous avait promis de rendre opérationnelles trois régions avant le 31 décembre 2017. Ça n’a pas été fait. Et quel crédit nous pourrons accorder à ce qui vient d’être annoncé aujourd’hui ? », s’est interrogé Zoumana N’Tji Doumbia, député élu à Bougouni et président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale.

Du côté du Collectif des régions non opérationnelles (Cernop), c’est la surprise, car le ministre de l’Administration territoriale contredit le Premier ministre.

« Nous ne faisons plus confiance à ce gouvernement. Il y a moins de deux mois, le Premier ministre lors de sa Déclaration de politique générale (DPG), a annoncé que nos régions seront opérationnelles à partir de 2019. Aujourd’hui, c’est son ministre qui annonce l’opérationnalisation de quatre dans trois semaines. Faut-il croire à Soumeylou Boubèye ou à Ag Erlaf ? En tout cas, nous exigeons l’opérationnalisation, sans délai, de toutes les neuf  régions. Rejetons la proposition faite par le ministre »,  a protesté Mamba Coulibaly, président du Cernop.

M. Coulibaly dénonce surtout un coup politique du gouvernement à un mois de la présidentielle et cela après plusieurs promesses.

« Le gouvernement a eu peur de notre sanction lancée le 15 mai à Bougouni. Nous avons invité toutes les régions concernées à voter contre le président de la République le 29 juillet si le découpage des neuf régions ne serait pas effectif avant le 20 juin. Cette annonce ne change en rien de notre décision. Nous maintenons notre sanction parce que nos doléances ne sont pas satisfaites en entièreté », a souligné Mamba Coulibaly.

Après Bougouni, Dioïla, Koutiala et Nioro du Sahel le 11 juillet, le ministre de l’Administration territoriale s’est engagé à rendre opérationnelles les régions restantes, au nombre de cinq, avant fin 2019.

Maliki Diallo

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