Animation de la scène politique : Quand la jeunesse malienne entre en politique

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Depuis le coup d’Etat de 2012 à maintenant, l’on constate de plus en plus un éveil de conscience chez la jeunesse malienne qui, petit à petit, commence à se lancer dans la politique. En effet, au cours de cette insurrection populaire, la majorité des victimes était des jeunes. Ainsi donc, beaucoup de jeunes ont décidé d’influer sur le cours des choses au Mali, en s’intéressant activement à la politique.

 Les jeunes occupent 60% de la population malienne. Dans les partis politiques, ce sont eux qui travaillent à la mobilisation des militants. Mais quand vient le partage des postes, ils sont écartés. C’est le constat fait par des jeunes maliens. Pour remédier à ce qui parait à leurs yeux comme une injustice, ils ont fini par prendre conscience et sont prêts à plaider pour une meilleure prise en compte des jeunes dans les partis politiques et même pour les postes nominatifs.
Les jeunes sont les parents pauvres des changements dont ils sont les artisans, pour renverser cette tendance, ils ont commencé via les réseaux sociaux à faire des recommandations. Entres autres : le renforcement des structures de jeunes au sein des partis politiques, l’institution d’un quota de 30% des jeunes sur les listes électorales et les postes nominatifs, la mise en place des programmes d’éducation civiques et politiques et le renforcement de l’autonomisation socio-économique des jeunes.

Pour que ces recommandations soient prises en compte, ils veulent mener une campagne de plaidoyer à travers la jeunesse des partis politiques et de la société civile. D’autres activités sont prévues dans le cadre de cette campagne. Sont de celles-ci les séances de sensibilisation des jeunes dans différentes localités du pays, des conférences de presse, etc.
Le ’’nouveau Mali’’ dont l’érection est partie du coup d’Etat de mars 2012 gagnerait à bénéficier de la contribution effective et active de toutes les couches sociales. Dans ce sens, certains indicateurs présagent déjà d’une implication non-négligeable de la jeunesse malienne. Mais quelle sera en définitive, la place de cette jeunesse dans la gouvernance politique ? Même si le régime actuel essaye tant bien que mal de donner une chance à la jeunesse, beaucoup reste à faire. La remarquable prise en compte de jeunes de moins de 30 ans sur les listes de candidatures aux élections législatives dernier, est à saluer. Du reste, il en a résulté l’élection de jeunes gens comme députés. Ces derniers sont ainsi mandatés par le peuple malien à animer la 5è législature. Ces jeunes députés doivent prouver qu’ils ne sont pas des parvenus. Ils doivent démontrer qu’ils sont de vrais leaders, ou à tout le moins, des politiciens ou technocrates mâtures.
L’une ou l’autre de ces qualités doit être affichée dans la conduite de l’œuvre législative. En effet, l’exécution des missions parlementaires n’est pas que collective ; elle peut également être individuelle. Il en est ainsi notamment avec l’élaboration des propositions de loi, avec les questions (orales, écrites) à l’endroit du gouvernement. Il serait bon que nos jeunes députés se distinguent sur ces questions. Et une telle distinction doit se conjuguer avec une discipline exemplaire au sein de leur groupe parlementaire.
En somme, ces jeunes élus doivent convaincre l’opinion que la jeunesse malienne est effectivement capable d’assumer de hautes responsabilités –politique notamment –et qu’elle mérite qu’on lui fasse davantage confiance quant à l’érection et à la consolidation d’un Mali des lendemains meilleurs.

 

Assi de Diapé

 

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