Le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les institutions, Porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré a visité, mercredi, l’Agence nationale de communication pour le développement (ANCD). Cette visite rentrait dans le cadre de prise de contact du nouveau ministre avec les services relevant de son département.
A son arrivée, la délégation ministérielle a été accueillie dans la salle de conférence de l’agence par la directrice générale, Fatim Sidibé, entourée de ses collaborateurs. L’occasion était bonne pour la patronne de l’ANCD de confirmer que son service est confronté à des difficultés, principalement dues au fait que l’agence a du mal à décrocher des marchés pour générer des ressources propres.
Comme elle, Mme Sangaré Hawa Kane, secrétaire générale du comité syndical, a estimé que la non application de la Politique nationale de communication pour le développement (PNCD), adopte, en conseil des ministres en mars 2017, freine la bonne marche de l’agence. Aussi, a-t-elle pointé du doigt la non signature du contrat-plan Etat-ANCD 2019-2021 qui prend en charge le paiement des salaires du personnel.
Les agents de l’agence en sont à cinq mois sans salaire. Une solution est en passe d’être trouvée à ce problème car, aux dires de la direction, les fonds nécessaires au paiement des arriérés de salaire sont déjà positionnés au niveau du Trésor public. Pour le traitement rapide de ce dossier, les travailleurs ont sollicité l’implication du ministre de tutelle.
Le ministre Yaya Sangaré a répondu que le département est parfaitement informé sur la situation qui prévaut à l’ANCD.
Il a demandé aux travailleurs de serrer davantage les coudes afin de relever les défis pour sortir l’ANCD de ses nombreuses difficultés. Yaya Sangaré a, pour ce faire, exhorté les agents à travailler avec sérénité et responsabilité, avant de leur promettre de faire tout son possible pour résoudre les maux auxquels est confrontée l’agence.
Concernant les autres doléances, le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les institutions, Porte-parole du gouvernement a dit avoir pris bonne note. Yaya Sangaré a annoncé un cadre d’échanges entre tous les acteurs de la communication gouvernementale, afin de fixer le rôle et la responsabilité de chacun dans la recherche de solution.
C’est dans ce contexte que s’est tenue hier la 7è session ordinaire du conseil d’administration de l’ANCD). C’était sous la présidence du ministre de la Communication, chargé des Relations avec les institutions et Porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, en présence de la directrice générale, Fatim Sidibé et des membres du conseil. Les travaux étaient consacrés à l’examen du programme d’activités 2019, ainsi que du budget.
En procédant à l’ouverture des travaux, le ministre Sangaré a rappelé que « l’importance de l’information n’est plus à démontrer pour la réussite de n’importe quel projet de développement humain ». C’est dans cet esprit, soulignera-t-il, que l’ANCD a été créée pour sensibiliser, expliquer et informer correctement le monde rural qui constitue plus de 80% de la population active. Yaya Sangaré a rappelé aussi que la mission de l’agence est de mettre en œuvre la Politique nationale de communication pour le développement, adoptée par le gouvernement en 2017.
Parlant des difficultés qui frappent l’ANCD, le ministre de tutelle a souligné le fait que l’agence peine à mobiliser des ressources propres conséquentes. Les raisons ? Les services de l’Etat préfèrent s’adresser à des agences privées pour leurs besoins de communication et d’information. «Or l’ANCD est créée et mise à leur disposition pour justement faire ce travail», a fait remarquer le ministre Sangaré, ajoutant que le libéralisme économique ne doit et ne peut justifier que le travail de l’Etat soit confié à d’autres, alors que l’Etat a créé et équipé un service pour faire cette tâche.
Pour Yaya Sangaré, la situation est d’autant plus inacceptable que «des membres du conseil d’administration sont les chargés de communication des départements ministériels». Il a ajouté à ce propos que «les membres du conseil d’administration ont l’obligation morale de travailler avec l’ANCD». Le ministre de tutelle n’a pas manqué d’exhorter encore une fois la direction et les travailleurs de l’agence à faire preuve d’imagination, d’ardeur au travail et de sacrifice pour éviter la faillite de la structure.
Amadou B. MAIGA