AN II D’IBK : Quand les acteurs politiques et les électeurs n’ont plus la même appréciation sur la gouvernance actuelle de leur pays

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Son Excellence Ibrahim Boubacar Keita
Son Excellence Ibrahim Boubacar Keita

04 Septembre 2013- 04 Septembre 2015, le président de la République du Mali a deux ans au pouvoir. Que de chemins parcourus, que de défis relevés, mais aussi que d’attentes non comblées et que d’aspirations déçues. Voici à quoi ressemble le bilan de deux années d’exercice du pouvoir d’IBK. Les Maliens de toutes obédiences  se prononcent. Une seule question a été posée à tous nos interlocuteurs à savoir : QUE PENSEZ-VOUS DE DEUX ANS DE GOUVERNANCE DU PRESIDENT IBK ? Et voici leur réponse :

 

M. Timoré Tioulenta, secrétaire Général adjoint de l’ADEMA-PASJ et membre de la coordination de la majorité Présidentielle :

Pour M. Tioulenta il faudrait plutôt parler du bilan du Mali parce que c’est 77 %  des Maliens qui ont voté pour Ibrahim Boubacar Keita à cause de sa vision et de son parcours politique élogieux. Le secrétaire général Adjoint du CE- ADEMA a aussi parlé du soutien de son parti à IBK parce qu’étant un ancien camarade, défendant les mêmes valeurs  et  se reconnaissant dans le projet de société du candidat, le parti n’a pas hésité  à lui apporter son soutien. M. Tioulenta  n’a pas manqué de féliciter son frère Soumaila Cissé pour son geste hautement républicain qui n’a pas attendu la proclamation officielle des résultats définitifs pour aller féliciter son challenger. Pour ce qui est du bilan des deux ans, notre interlocuteur dira qu’il y a des voix plus autorisées au sein de la CMP pour le faire de façon exhaustive. Il a surtout mis l’accent sur la pleine et entière participation de son parti, au gouvernement comme à l’hémicycle, à la gestion des affaires publiques. De Moustapha Dicko au ministère de l’Enseignement supérieur à Abdel Karim Konaté du Commerce et de l’industrie, en passant par Dramane Dembélé, ministre de l’urbanisme et de l’habitat, tous ont été à  hauteur de mission, selon notre interlocuteur. M. Tioulenta reconnait tout de même qu’il y a des insuffisances et que certains fléaux comme la corruption et la délinquance financière sévissent toujours, mais qu’il a  bon espoir que d’ici peu avec l’accompagnement de tous le Mali s’en sortira.


M. Boulkassoum Haidara, Président du Conseil économique social et culturel, Président par Intérim du Parti Majoritaire : propos extraits de la déclaration du RPM à l’occasion du 2e anniversaire de l’accession d’IBK au pouvoir :   

En deux ans, dans un contexte caractérisé par de grandes incertitudes et d’immenses défis, avec une grande modestie dans l’appréciation des différents jalons posés dans le sens du développement de notre pays, le Rassemblement Pour le Mali affirme haut et fort que le cap fixé est bon. A ceux de nos compatriotes, sans doute pressés de voir des progrès dans plusieurs domaines, le Rassemblement Pour le Mali rappelle que le Camarade Ibrahim Boubacar KEITA a été investi à un moment où l’Etat était en péril et la Nation plus que jamais menacée dans son existence en tant que communauté de destin historiquement et géographiquement constituée au fil des âges. C’est pourquoi, le Rassemblement Pour le Mali apprécie fondamentalement les progrès accomplis  dans plusieurs domaines. Certains de ces progrès sont en rapport avec la survie même de note pays. Tel est le cas de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, signé le 15 mai et le 20 juin 2015. Les efforts déployés par le Président de la République en faveur des paysans, à travers l’octroi des intrants agricoles subventionnés, les équipements hydro-agricoles et les tracteurs sont à saluer

 

Ibrahima N’Diaye, deuxième Vice-président de l’URD, ancien ministre et ancien maire du District : Le bilan de deux ans du Président Ibrahim Boubacar KEÏTA pour tout observateur attentif est un échec sévère

Le bilan de deux ans du Président Ibrahim Boubacar KEÏTA pour tout observateur attentif est un échec sévère. En termes de perspective, l’optimisme des Maliens par rapport au pays est, aujourd’hui, fortement ébranlé. Pour revenir au bilan, toutes les questions essentielles demeurent cruciales et pires : l’insécurité, la rébellion au nord, la corruption, l’impunité, la pauvreté….

Sur tous ces fronts, nous enregistrons plutôt des reculs et de détériorations inquiétantes. L’échec même grave peut être compris lorsque les raisons qui l’expliquent, ne mettent pas en cause l’honnêteté, l’intégrité et la sincérité du 1er responsable du pays et ses soutiens. L’échec du Président IBK, est indéfendable et condamnable : car sa sincérité, son honnêteté et sa capacité sont, aujourd’hui, décriées par la plupart des Observateurs maliens et étrangers. S’il ne changeait pas de cap dans les meilleurs délais, il n’aura plus d’excuses ni de circonstances atténuantes. Rien n’est cependant perdu si les mêmes autorités se ressaisissaient par une prise de conscience et une volonté farouche d’apporter d’autres réponses différentes de la gouvernance en cours.

Sans développement, je citerai notamment entre autres idées :

1°) la relecture de l’Accord d’Alger qui ressemble déjà à un mort-né ;

2°) le respect du bien public par l’arrêt de la gabegie et l’accaparement effréné des ressources et des services publics ;

3°) la mise en place d’une série de réformes vitales pour le pays, au plan institutionnel, socio-culturel, économique et politique sans oublier la coopération  internationale et sous régionales;

4°) le respect des Partis politiques de l’Opposition et de tous les maliens qui ont une appréciation différente de celle du pouvoir. L’Opposition, depuis l’arrivée d’IBK, a fait l’objet de plus d’insultes, de mépris et de rejet que les rebelles qui ont pris les armes contre leur propre pays : ceci est révoltant!

Il nous reste encore trois ans pour un mandat qui s’est révélé chaotique sur ses deux premières années. Gardons malgré tout l’espoir que d’ici l’horizon 2018, pointeront à l’horizon les premières lueurs d’espoir d’une sortie de crise et d’un nouveau départ pour le Mali.

 

Fousseyni Camara, Malien de l’extérieur basé à Paris : Pour lui, le Bilan est tout sauf reluisant :

Cela fait deux ans, jour pour jour que la jeunesse et l’armée sont dans l’attente des promesses de campagne et les Maliens sont fatigués. Lorsqu’un Président s’octroie un avion pour son confort personnel, rénove son palais et son domicile privé et envisage de rénover aussi le salon d’honneur de l’aéroport à coup de milliards sans oublier (comble de l’ironie) l’inimaginable surfacturation à hauteur de 20 milliards sur les équipements destinés à une armée en guerre sans armes, dès lors il n’était pas étonnant qu’IBK se trouve comme seule solution d’engager un grand peuple comme le Mali dans la voie de la partition du pays.
J’ai le droit de le dire et j’invite ses proches de le supplier de changer de cap pour que certains ne nous prennent pas pour des gueux car nous sommes un grand peuple fier de son passé. Malgré ce bilan cauchemardesque l’homme semble heureux et trouve même du temps libre pour aller applaudir le chanteur Davido au milieu d’une jeunesse (60 000) tout aussi insouciante dont le tiers n’est pas capable de descendre dans la rue pour rappeler à IBK président les promesses d’IBK candidat. Le pire ennemi d’un dirigeant c’est l’inertie du peuple qui l’a élu. J’ai encensé l’homme pendant la campagne car j’estimais qu’il était l’un des rares candidats à nous remettre dans nos frontières et à nous remettre au travail pour nous mener dans le club très fermé des pays émergents. Je me disais que pourquoi ce qui a été possible au Rwanda, au Ghana et en RCI ne serait-il pas possible chez nous. J’ai presque honte de mes écrits de l’époque. Mais qui sait un réveil brutal du peuple le pousserait peut-être à mettre ses promesses à l’ordre du jour. C’est tout le mal que je souhaite à mon pays.

Malado Diagayété, malien de l’extérieur basé à Malabo en Guinée Equatoriale  sur Malilink:

Il est très vite apparu que IBK n’avait aucune conception générale, ni une stratégie ne serait-ce  que semi-élaborées pour affronter la situation de crise aigüe. Au vu de certains actes posés par IBK, l’impression est qu’il ne mesure pas la gravité de la situation. Par exemples: l’achat de l’avion présidentiel,  la totale obscurité dans les marchés d’armement des Famas, les voyages interminables sans impact réel  sur la résolution de la crise et surtout  aucun déplacement notoire dans les zones en  crise (Tombouctou, Gao, etc. pour ne  citer que les moins dangereuses). il est peut-être de l’euphémisme et inutile de mentionner que la justice a fait cruellement défaut en libérant et gratifiant continuellement des criminels, c’ est à dire  des fauteurs de guerre et auteurs de tant d’ exactions contre les populations du Nord (exode massif, exactions physiques, etc.) qui ne sont autres que les dirigeants de la Coordination. On peut négocier pour  que les tueries cessent et pour une solution politique. Mais la justice doit être épargnée de ces négociations purement politiques, si l’on veut avoir une justice indépendante et qui rend justice aux victimes de la guerre et à l’État sérieusement endommagé. Il n’a  Aucun programme de développement social et économique cohérent  pour le  Mali n’est visible La corruption et  la concussion de biens publics ont considérablement augmenté. Et tout porte à croire que ces fléaux ont des beaux jours devant eux. En un mot c’est la déception qui m’a envahi dès la fin des fameux 100 jours de grâce du régime d’IBK  installé il y a deux ans, jour pour jour. IBK doit faire mieux, peut-être qu’il peut le faire. C’est à prouver. Les occasions ne manqueront.

 

Aliou Ouattara, administrateur Social sur Kenedougouforum : 

Deux ans d’inquiétude, d’incertitude, de vie au ralenti voire de régression sur tous les plans. Restriction budgétaire en restriction budgétaire les services publics sont presque à l’arrêt, très peu ou pas d’activité.  Que de brimades et de frustrations au sein de cette administration? Peu de vente et d’achat sur les marchés, l’aisance d’hier tend à devenir un luxe aujourd’hui comme l’a chanté Daouda “Le sentimental” viande il est chère, pomme de terre il est cher, céréales, fruits, bref toutes les choses. Heureusement que les menaces des centrales syndicales ont porté quelques maigres fruits. Sur le plan sécurité, c’est le K.O. Nulle part sur le territoire le citoyen n’est en sécurité. Nous vivons la peur dans le ventre.  Que de scandale! Achat d’équipement militaire, achat d’avion, histoire de Tomy, rénovation de  palais, etc. Heureusement que c’est  le Mali d’abord et avec les bénédictions, inchalahou et soubahana ouatala. Le Mali sans Kidal même ne pas arriver à Anéfis, impossible de rallier Tombouctou, Goundam, Tombouctou ou Ber et dans ces conditions organiser des élections municipales. Comparé à l’espoir fondé sur IBK, on peut dire que la montagne a accouché d’une souris. Que dieu sauve notre Mali.

 

 

En définitive le Bilan de deux ans de gestion d’iBK est mitigé à plus d’un titre et le constat général est l’insatisfaction des citoyens qui ont fondé un grand espoir à l’homme qui a promis une grande rupture d’avec le passé tumultueux. Vivement une prise de conscience du président pour enfin insuffler une nouvelle dynamique à la gouvernance peu reluisante du Pays.
                                                                                                                        Youssouf Sissoko  

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  1. Ibk Traitre voleur lache en prison pour haute trahison il a tromper le peuple Mali pour son propre intérêt Ibk est un apatride sans fierte ni de dignité un ivrogne incapable

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