4 septembre 2013- 4 septembre 2014, cela fait un an, jour pour jour, que le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a pris fonction. Cette période a été marquée par de grands évènements qui ont fait l’objet, de grands discours dont nous vous livrons quelques extraits.
Une année d’exercice de pouvoir est certes très peu. Mais l’an I d’IBK a été marqué par des grands évènements. A chaque évènement, le Président s’est montré combatif et déterminé à redorer le blason du Mali. Il s’agit notamment de son investiture le 4 septembre 2013 ; les festivités de son investiture le 19 septembre, la fête anniversaire de l’Indépendance du Mali, les grands sommets internationaux sur la crise du nord, la fête de l’armée, les évènements du 21 mai à Kidal, entre autres.
La promesse d’un Mali nouveau
Lors de son investiture, le Président IBK a rappelé les moments douloureux que le pays a traversés avant de rendre grâce à Dieu pour la solidarité internationale dont le Mali a bénéficiée. Il a salué les partenaires et les autorités de la transition pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Pour lui, sa prise de fonction est le début de la gloire. Car cela prouve la maturité du peuple malien qui a retrouvé le chemin des urnes dès lors que ce chemin lui a semblé désormais débarrassé des embûches. Partant, il a salué son adversaire au second tour de la présidentielle. « Le résultat, avec l’apothéose qu’a été la visite en ma résidence de mon concurrent de la finale, Monsieur Soumaila Cissé, a fini de convaincre le monde que désormais, il faudra compter avec le Mali».
Sur ce, le président IBK a pris l’engagement de construire un Mali nouveau, pour l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens ! «La confiance, la grande, la très grande confiance placée en moi ne sera jamais galvaudée.
Je veillerai désormais à sauvegarder notre peuple, en ses personnes et ses biens.
La vie du Malien vaudra désormais son prix inestimable. Aussi voudrais-je ici, solennellement, engager tous ceux qui ont mission et vocation à protéger et sauvegarder notre peuple, à s’acquitter très consciencieusement de leurs missions ».
Sans tarder, le Président a affiché sa volonté à œuvrer pour la réconciliation nationale. «Dès demain, nous enclencherons les actions appropriées pour forger des solutions robustes en vue d’une paix durable afin que nous sortions définitivement de la répétition cyclique des crises dans le Nord du pays », a-t-il indiqué. Il a aussi promis la restauration de l’autorité de l’Etat en faisant de telle sorte que nul ne soit au-dessus de la loi. La restauration de l’autorité de l’Etat se conjuguera avec une lutte sans répit contre la corruption, a-t-il précisé.
Sur le chemin de l’honneur perdu
Dans son message à la nation à l’occasion du 22 septembre (fête anniversaire de l’indépendance), IBK a rassuré que le Mali est désormais debout et en ordre de marche. Avant de rendre hommage aux acteurs de l’accession du Mali à l’indépendance, notamment le Président Modibo Keïta qui avait compris que le temps était venu de nous affranchir des tutelles pesantes et de réaffirmer la dignité de l’Afrique et du monde noir.
Partant, il a réaffirmé son attachement à la fierté et à l’honneur du Mali qui, dira-t-il, ne baissera plus la tête. A un Mali partie prenante de toutes les solidarités pour que cette planète soit celle de l’épanouissement de l’homme sans distinction de couleur, de race, de religion, de sexe, d’âge ou de nationalité. Il a donc placé cet anniversaire sous le signe de la méditation et de la communion. De passage, IBK a rendu hommage aux soldats d’autres nationalités morts pour la défense du Mali.
Il reconnaîtra que le combat pour hisser le Mali à la hauteur est certes difficile, mais possible. Le Chef de l’Etat promettra qu’il le fera de manière méthodique, tangible et sans concession au gaspillage de ressources et à la délinquance financière. Il a également promis que les fonctionnaires absentéistes ou chroniquement retardataires ne seront plus tolérés, que les effectifs pléthoriques et désœuvrés en train de siroter le thé dans un bureau est fini ! Car chaque responsable, au niveau où il se trouvera, sera comptable de l’efficience de ses subordonnés.
Dans ce message, IBK a rassuré le peuple que l’argent de l’Etat restera dans les caisses de l’Etat, ou sera investi à bon escient au service de l’intérêt général.
La lutte sans merci contre la corruption est revenue dans ce message. «S’il faut sortir la main de fer du gant de velours pour le salut, le respect et l’intérêt du peuple malien, je le sortirai sans hésiter», insistera-t-il.
Aussi, l’entente entre les Maliens a été prôné, d’où la création du Ministère de la Réconciliation nationale et du Développement des Régions Nord.
La reconstruction de l’armée engagée
Le 20 janvier, date anniversaire de la création de l’armée malienne, a été l’occasion pour le Président malien de parler de la reconstruction de l’armée et de l’amélioration des conditions de vie des troupes.
Après avoir dressé le tableau sombre d’une armée déliquescente avec les moyens vétustes et insuffisants ainsi que la formation lacunaire qui ont occasionné l’occupation des régions du nord du Mali en 2012, IBK a affiché sa détermination à ne plus faire subir cette humiliation au Mali. Pour ce faire, il annoncera que l’outil de défense nationale est en cours de réhabilitation.
Un grand effort est investi dans la formation, le recrutement, l’équipement et le réarmement moral et psychologique de notre armée désormais réconciliée avec sa nation. «La réforme structurelle est en œuvre. Je veillerai personnellement à sa conduite pour qu’elle atteigne son point d’achèvement. À savoir, cette belle ambition de restructurer les forces armées et les services de sécurité, en vue d’en faire des forces républicaines, respectueuses de l’État de droit, dédiées à la sécurité et à la protection du citoyen malien et de ses biens. D’en faire le rempart de la démocratie, au lieu d’être son ventre mou », expliquera-t-il.
Il s’agissait de la réorganisation opérationnelle et territoriale des forces par une formation de qualité et l’instruction, la préparation opérationnelle des forces entre autres. Cependant, IBK dit privilégier le dialogue qui n’est pas une faiblesse pour un pouvoir, mais une force. À condition que le dialogue vise l’intérêt du Mali.
IBK prône la négociation
Devant les parlementaires sénégalais, le 14 avril 2014, le Chef de l’Etat malien a réaffirmé l’engagement du Mali à privilégier le dialogue avec les groupes armés. Après avoir salué le Sénégal pour son soutien au Mali aux plans militaire et politique, IBK a fait savoir que le Mali n’est pas contre la négociation. «Nous savons ce que légitimement, en vertu des accords et des résolutions passées, la Cedeao et la communauté internationale attendent de nous. Je répète ici solennellement qu’Ibrahim Boubacar Keita n’est pas contre la négociation avec les groupes en rébellion, encore moins, comme le stipule l’Accord Préliminaire de Ouagadougou dans son article 21, avec toutes les communautés du Nord du Mali, car le gouvernement, le parlement et le peuple du Mali n’aspirent qu’à la paix». Et s’est dit pressé de signer tout accord pouvant déboucher immédiatement sur une paix définitive. IBK ajoutera que la négociation était son objectif hier et qu’elle l’est encore plus aujourd’hui.
«Que tous viennent et qu’on parle ! Qu’ils viennent et qu’on construise le Mali ensemble ! Qu’ils viennent et qu’on se mette d’accord, chacun devant accepter de concéder, mais tous d’accord pour la préservation totale et sans équivoque de notre intégrité territoriale » déclarera-t-il.
Après la déroute de Kidal, IBK calme les esprits
Suite aux évènements tragiques occasionnés par la visite du Premier ministre à Kidal, le samedi 17 mai 2014, IBK a expliqué le sens de cette visite. Pour lui, cette attaque de la délégation gouvernementale «n’est ni plus ni moins qu’une déclaration objective de guerre à l’État du Mali, au moment où tout est mis en œuvre pour relancer les pourparlers devant conduire à une paix définitive au Nord, à travers un dialogue inclusif».
Ce jour, il avait dénoncé la passivité des forces internationales présentes. «Comble de l’abjection, l’armée malienne s’étant trouvée en situation d’assurer, seule, la sécurité des déplacements terrestres de la délégation du Premier ministre, les groupes armés ont investi le gouvernorat dès lors dégarni, ont pris en otage le personnel et les agents en place, et en ont froidement assassiné plusieurs». Ceci étant, IBK a fait le serment que ces crimes ne resteront pas impunis. Pour lui, cette attaque est injustifiable après que les auteurs aient adhéré à l’unité et l’intégrité territoriale du Mali.
Malgré les gesticulations de ces fauteurs de trouble, martèle IBK le gouvernement n’exclut pas le dialogue pour résoudre la question.
«Mais personne ne prendra le Mali en otage. Personne !
Élu pour réunifier le pays, recoudre le tissu national fortement éprouvé, consolider la sortie de crise, car notre pays sort à peine de la crise la plus insidieuse de son histoire, je n’ai pas d’autre honneur que de remettre à mon successeur, demain, un Mali debout, uni et un», a déclaré le Président IBK.
«Ceci dit, chers compatriotes, le Mali ne perdra jamais de vue une de ses valeurs cardinales, à savoir le respect de ses engagements.
Nous allons donc au dialogue, convaincus que nous sommes que le salut passe impérativement par là. Le salut si, bien entendu, toutes les parties, le gouvernement du Mali, la communauté internationale, les mouvements armés, s’acquittent de leurs engagements, chacune à son niveau de responsabilité», conclura le président de la République.
Rassemblés par Oumar KONATE