Amadou trahi par les siens..:Il faut sauver le soldat ATT

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Ne fut jamais au goût du jour l’adage selon lequel, l’on est toujours trahi par les siens. Le président malien Amadou Toumani Touré en est la parfaite illustration au Mali.
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rnIl a juré de ne pas briguer un troisième mandat. Ils ont cependant voulu l’y contraindre. Il a instauré le Bureau du Vérificateur Général, ils ont tenté à deux fois de ridiculiser cette entité. Il a voulu rester humble toute sa vie. Ils lui ont  offert une médaille controversée le mettant en porte-à-faux avec son peuple… Le président malien est décidément à plaindre.
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rnPour un observateur non averti, ATT aurait changé dans le sens pas flatteur du terme. Mais non ! Il serait tout simplement otage d’un environnement sociopolitique contraignant. Quelques rappels historiques s’imposent.
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rnEn 1991, immédiatement après les événements et la prise du pouvoir par le CTSP conduite par le Lieutenant Colonel Amadou Toumani Touré, un opérateur économique de la ville de Mopti a jugé nécessaire de  faire installer un téléphone dans le domicile paternel du nouvel homme fort du pays. Refus courtois mais ferme du récipiendaire. ATT ne se contenta pas de décliner l’offre. Il fit passer le message sur les chaînes nationales question de décourager d’éventuels candidats et surtout, de rappeler à son peuple qu’il n’est pas du genre à se laisser obnubiler par les leurres et lueurs pouvoir. Le message passa.
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rnNul, même parmi ses pires détracteurs, ne saurait dire aujourd’hui que le président ATT manque de modestie et d’humilité. Il donne plutôt la nette impression de se démarquer de certains attributs de luxe inhérents à l’exercice du pouvoir. Remarquez donc son accoutrement vestimentaire. L’on a tous une idée de sa garde-robe. On arrive même à être quelque peu gêner de le voir toujours porter  les mêmes boubous, costumes ou abacosts.
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rnLors de ses tournées dans le pays profond, il lui arrive même d’en avoir après sa garde rapprochée plutôt soucieuse de sa sécurité pendant que lui, se préoccupe plutôt des siens.
rnEt comment diantre vivent  ces ministres et cadres par lui nommés ? Eux,  prennent du poids dès les premiers mois de leur nomination. Ils changent de goût et de choix. Certains en arrivent même à être arrogants et méprisants. Ces personnes sont en clair, tout le contraire de leur employeur. Ils sont tout simplement dangereux aussi bien pour lui que pour le pays.  Quelques faits attestent du risque qu’ils font courir aux deux.
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rnLe cas du VEGAL
rnOn a peut être tendance à l’oublier. C’est bien ATT qui instauré le Bureau du Vérificateur Général, malgré et contre tous. L’opposition, au moment des faits, s’y était opposée. Mais lui, a insisté. Encore, suite à l’incident ayant opposé M Sidi Sosso Diarra à la justice, c’est lui qui a usé de son influence pour aplanir les difficultés et tirer l’accusé d’affaire. Il lui renouvela par la suite  toute sa confiance nonobstant la  pression de ses proches.  Pour ces motifs, l’on ne saurait aujourd’hui mettre sa bonne foi en cause.
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rnQue le gouvernement s’insurge aujourd’hui contre le VEGAL ne saurait être directement  son œuvre ou son initiative. Mais plutôt, d’hommes et de femmes incriminés à tort ou à raison par notre Vérificateur  et ayant souci de leur carrière politique. Ne l’oublions pas. Les proches du Président de la République cités dans le rapport conflictuel ont décidé de faire de la politique. Ils craignent d’être poursuivis par l’image que les différents rapports du VEGAL ont d’ores et déjà engendrée dans l’imaginaire populaire. Légitime défense ? L’on ne peut, en tout état de cause, dénuer à un accusé le droit de se défendre ou de laver un éventuel affront. La question serait plutôt de savoir si l’environnement et le contexte actuels  se prêtent à l’exercice.
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rnMais et ATT dans tout çà ? Son péché serait d’avoir permis aux détracteurs du VEGAL de le prendre officiellement à partie. Peut-être, mais admettons que le VEGAL n’est pas infaillible. Instaurer un débat contradictoire ne pourrait qu’aider à la manifestation de la vérité. Ce n’est pour déplaire ni au président de la République, ni aux observateurs encore moins au citoyen lambda.  Que l’on se contente donc de croire l’homme sur parole lorsqu’il déclare ne soutenir personne et que son seul et unique ami reste le Mali.
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rnLa médaille des oligarques
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rnAinsi naît l’oligarchie ! Cette expression définit un pouvoir détenu par une minorité d’individus généralement très riches et auxquels le gouvernement est assujetti – du grec oligos (peu nombreux) et arkhê (commandement).
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rnDes opérateurs économiques ont toujours et partout rêvé de s’accaparer du pouvoir politique. Les plus modérés se contentent d’être admis dans le cercle très fermé des « opérateurs économiques du pouvoir ». Il existe une étroite corrélation entre le pouvoir, politique et le pouvoir économique. Le cas n’est pas propre au Mali d’ATT. Le premier président feu Modibo Keïta a été durement confronté à cette réalité. L’ADEMA avait bien entendu, ses hommes. Rappelons tout simplement que les opérateurs économiques maliens ont été autant impliqués dans les différentes tourmentes de la République que les militaires et le corps enseignant ce, de 1960 à nos jours…
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rnLa particularité avec Amadou Toumani Touré, c’est qu’ils (les opérateurs économiques) sont à deux doigts de s’emparer du pouvoir. Ils ont habilement su combiner politique et business. Rappelez-vous donc ! L’initiative de la Médaille vient d’hommes, opérateurs économiques  et, à la fois, responsables d’un parti politique à la conquête de la Magistrature suprême du pays. Certains parmi eux sont même cités dans des scandales financiers. Ils restent cependant très puissants et possèdent une capacité de nuisance encore intacte…

Les marges de manœuvre du récipiendaire s’avéraient donc très étroites. Refuser leur satanée médaille et s’attirer leur colère à quelques encablures de la fin de son mandant, ou l’accepter avec les honneurs et la remettre par la suite à une structure publique ? Il opta pour la stratégie du moindre mal. Dans un autre contexte ou circonstance, il aurait rejeté l’offre comme en 1991. Hélas…
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rnOn eut dit que l’homme se sent aujourd’hui désarmé, affaibli et seul face à ces «drôles d’amis», et malheureusement  incompris de son peuple.  Il mérite en somme d’être soutenu par ses compatriotes en cette fin de mandat, une période aussi fragile tant bien pour lui en sa qualité de président sortant que pour le pays tout entier. L’abandonner à cet instant précis s’avère le moyen le plus sûr d’offrir le pays à des aventuriers en mal de reconnaissance. Les partis politiques l’ayant accompagné aux premiers jours de son accession au pouvoir doivent certainement l’aider à en sortir par la grande porte. Mais au lieu de cela…
rnB. Diarrassouba

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