Amadou Toumani Touré : Les enjeux d’un retour providentiel au Mali

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Cette fois-ci, la fin de son exil sénégalais ne relève pas d’un effet d’annonce. Depuis sa luxueuse villa au centre-ville de Dakar, la capitale sénégalaise où il vit, l’ancien président malien Amadou Toumani Touré est en train de faire ses valises pour un retour au pays natal. Pour son parti ainsi que plusieurs Maliens nostalgiques de l’époque où il était au pouvoir, ce retour au bercail suscite à nouveau des espoirs.

Un retour chargé de souvenirs. Lorsque son avion survolera, ce dimanche 24 décembre l’Aéroport international de Bamako, l’ancien président du Mali se remémorera ce 19 avril 2012. La dernière fois qu’il a posé ses yeux sur ce pays qu’il a dirigé pendant deux quinquennats… ou presque.

Souvenirs d’un retour au pays natal

Ce jeudi-là, Amadou Toumani Touré, démissionnaire de sa charge de président de la République dix jours plus tôt, s’engouffre dans l’avion présidentiel affrété par le Sénégalais Macky Sall pour un exil incertain, après avoir été renversé comme il a renversé en 1991 le régime du général Moussa Traoré. Par un coup d’Etat !

Tout commence dans l’après-midi du 21 mars 2012, à un mois de la présidentielle à laquelle le président sortant ne se présentait. Des soldats du camp Soundiata Kéita de Kati, menés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, prennent la radiotélévision publique et mènent l’assaut sur le palais de la colline de Koulouba.

Depuis des mois, voire des années, la colère gronde dans les casernes contre le manque de matériel et d’armes pour contrer la rébellion touarègue dans le Nord du Mali. La grogne se transforme en colère. Lasse des promesses présidentielles, “la Grande muette” décide de se faire entendre en marchant sur Bamako.

Les négociations n’y changent rien. L’assaut à coup de lance-roquettes et de mitrailleuses sur le palais conduit dans la nuit du 21 mars 2012 à la prise du cœur du pouvoir et à la fuite à pied et à flanc de colline d’Amadou Toumani Touré, aidé par son aide de camp. Le président se réfugie au camp Djicoroni, encore loyal puis plus tard vers la résidence de l’ambassadeur du Sénégal à Bamako. A la date du 22 mars 2012, le nouveau maître du palais de Koulouba, c’est Amadou Haya Sanogo.

Parti sans les honneurs, Toumani Touré décisif pour la présidentielle 2018

Aujourd’hui, après plus de cinq ans d’exil, l’après-midi de son retour va contraster avec ces jours furtifs qui ont provoqué sa chute. L’ancien chef de l’Etat malien devrait fouler, ce dimanche 24 décembre à midi précise, le tarmac de l’Aéroport international Modibo Kéita de la capitale malienne.

Et pourtant, jusqu’au bout, le retour au pays natal de ce natif de Mopti, plusieurs fois annoncé, était incertain. Avec sa chute, ce parachutiste de formation pensait avoir atterri pieds joints pour couler des jours heureux en attendant des lendemains politiques plus favorables.

Un rêve qui a failli être brisé par l’épée d’une mise en accusation du 4e président du Mali devant la Haute cour de justice pour “haute trahison”, sanctionné de 5 à 20 ans de prison. Beaucoup voient dans le dernier mandat du président l’illustration d’une passivité d’Etat face à l’installation sur le sol malien de forces étrangères (Mauritanie, France), mais aussi la destruction ou la détérioration d’outils de défense maliens face à la rébellion et aux terroristes du Nord-Mali.

Mais l’Assemblée nationale malienne a voté à l’unanimité, en décembre 2016, le rejet de la mise en accusation d’Amadou Toumani Touré. Plus que cette levée de poursuites, une entente avec Ibrahim Boubacar Kéita aurait facilité ce retour au bercail, selon la presse locale. L’actuel président du Mali, qui joue sa réélection au prix d’une révision constitutionnelle décriée par les protestations de la rue, compte-t-il exploiter le capital sympathie d’Amadou Toumani Touré pour parvenir à ses fins ?

Difficile de le prédire avec précision. A moins que l’ancien exilé ne nourrisse pour lui-même ou pour les tauliers de son Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) des rêves présidentiels. Les cartes de la succession d’IBK en juillet 2018 sont peut-être rebattues. Avant l’heure !

Ibrahima Bayo Jr.

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3 COMMENTAIRES

  1. ATT n’osera pas soutenir ce crétin. Il aime trop le Mali pour commettre une pareille erreur. Il sera très déçu le dimanche lorsqu’il foulera le sol Malien. Sur son parcours, il constatera par lui même, ce qu’est devenue la belle Capitale qu’il a laissé ravissante en partant. Il lira le désespoir sur les visages de ceux qui viendront l’accueillir. Même si ATT a des choses à se reprocher, il vaut en tout cas mieux, que ce farfelu, qui ne parvient pas, après quatre années, à faire baisser l’insécurité, la pauvreté et la misère dans lesquelles croupissent les Maliens. IBK doit avoir honte de se targuer d’avoir fait montre de magnanimité en envoyant son avion chercher son prédécesseur. Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’il contribue à son retour, il y’ a aussi la récupération politique qu’il veut en faire. Aucun Malien digne du nom, n’acceptera de voir IBK continuer à exercer le pouvoir dans ce pays. Seuls ses courtisans, les larbins, les thuriféraires et les bénis oui-oui, souhaitent sa prolongation pour être à l’abris de poursuites pour les actes spectaculaires de corruption qu’ils ont perpétré sous-couvert de leur mentor. Ils rendront gorge de toutes les manières.

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