Notre pays est cité en exemple par plusieurs pays parce que sa commission nationale de lutte contre les armes légères est rattachée à la présidence de la République. Pendant que ces pays se battent pour que leur commission nationale soit rattachée aujourd’hui à leur présidence de la République, on décide au Mali de rattacher la commission nationale au ministre de la Sécurité, qui est lui-même membre de cette commission.
Face à cette situation considérée comme un recul pour notre pays, après plusieurs années d’efforts dans la lutte contre les armes légères, le président du Réseau d’action sur les armes légères au Mali et en Afrique de l’Ouest (Rasalao/Waansa), Amadou Maïga, a tiré la sonnette d’arme, au cours d’un point de presse qu’il a animé le samedi 3 décembre 2016.
D’entrée de jeu, Amadou Maïga a rappelé que son organisation est une organisation de la société civile qui s’est beaucoup battue et qui a fait beaucoup de campagnes de sensibilisation, de lobbying dans la lutte contre les armes légères à travers des fora dans le monde. Il dira que la convention de la Cédéao, qui crée les commissions nationales, stipule que celles-ci doivent être logées à la présidence de la République ou à la primature.
Le président du Rasalao/Waansa a aussi rappelé que son organisation a fait une campagne de sensibilisation avec plusieurs partenaires pour que le Mali ratifie toutes les conventions relatives à la lutte contre les armes légères. Selon Amadou Maïga, le Rasalao était cité parmi les sociétés civiles à l’avant-garde du combat de la lutte contre les armes légères. À l’en croire, la commission nationale du Mali était citée comme une référence, d’autant que le pays a été champion dans ce combat. «Des pays de l’espace Cédéao enviaient le Mali dans les fora parce que non seulement sa commission nationale était logée à la présidence de la République, mais aussi et parce que l’histoire des armes légères a commencé au Mali avec le président Alpha Oumar Konaré», a déclaré le président du Rasalao.
Et d’ajouter : «Les autres pays se réfèrent au Mali pour que leur commission nationale soit logée à leur présidence de la République. Je ne comprends pas pourquoi on décide aujourd’hui que la commission nationale du Mali soit rattachée au ministre de la Sécurité. C’est un recul pour le Mali. Le président IBK a lui-même signé le traité sur les commandes des armes en juin 2013. Peut-être qu’IBK n’est pas au courant de cette décision. En tout cas, moi je ne connais pas les raisons de cette décision. Nous, Rasalao, nous voulons que la commission nationale du Mali reste toujours à la présidence de la République. Le fait que cette commission soit rattachée à la présidence de la République a fait que le Mali a été pris en exemple pendant plusieurs années», a déclaré Amadou Maïga.
Et de poursuivre : «vu tous les efforts que le Mali a fournis et la place qu’il occupe en Afrique dans la lutte contre les armes légères, nous ne voulons pas que la commission nationale quitte la présidence de la République où elle est logée depuis sa création. Nous pensons que la présidence de la République peut trouver des astuces pour régler le problème».
Diango COULIBALY