Dans la mouvance de la célébration des 54 ans de l’accession de notre pays à l’indépendance, l’association « Repères » a secoué un grand baobab, Amadou Traoré dit ‘’Amadou Djicoroni’’, un des artisans de l’indépendance avec le parti US-RDA. A cette occasion, ‘’Amadou Dicoroni’’, comme à ses habitudes, n’a pas été tendre avec la France. Il n’a pas manqué de fustiger l’attitude de l’ancienne puissance coloniale qui a tout fait pour priver le Mali de débouchéeà la mer. Révélations.
Ancien Soudan Français, le Mali est aujourd’hui un pays enclavé qui n’a aucune ouverture sur la mer. Cette situation, selon Amadou Djicoroni est l’œuvre de la France qui a mis en place tout un système. Le Mali, aux dires du conférencier a changé 7 fois de frontières. Au départ le Soudan formait ce que l’on a appelé le Haut- Sénégal – Niger. Et, cet ensemble s’étendait jusqu’au Rio de Oro, actuel Sahara Occidental (provinces du Sud pour le Maroc). Pour empêcher le Mali de pouvoir accéder à la mer, la Mauritanie est inventée de toutes pièces. La première capitale du Soudan a été Kankan. C’est dans cette ville que la première boutique de toute la zone a vu le jour. Après avoir étudié le Malinké, la France procède à un autre réaménagement territorial en créant cette fois la Guinée, toujours dans le souci de priver le Mali de débouchée maritime. Mais les Maliens ont vite compris qu’il ya une autre solution qui n’est pas les armes, la création d’une entité composée du Mali et du Senegal sous l’appellation de « fédération du Mali ». Et Marcus Garvey, un grand leader Afro-Américain initiateur du ‘’Come Back To Africa’’ va même adresser un manifeste à la France dans ce sens, qui porte sur la libération du Sénégal et du Soudan. Des révélations de Amadou Djicoroni, il ressort que l’Hexagone s’est appuyé sur Léopold Sedar Senghor par le truchement de son ambassadeur à Dakar pour disloquer cette, pourtant bien partie que d’autres pays s’apprêtaient même à y joindre. Ase dires, c’est le congrès de 1957 de l’USRDA qui a préconisé la création de cette fédération. Mais malheureusement, c’est suite à un coup d’Etat orchestré par la France que l’éphémère fédération du Mali va éclater.
« C’est nuitamment que le complot est monté. Les militaires Français stationnés à Dakar procèdent à l’arrestation de tous les leaders Soudanais y compris le président Modibo Keita. Après le coup de force, l’ambassadeur interpelle Senghor pour lui dire que tous les Soudanais sont en Etat d’arrestation, afin qu’il proclamer l’indépendance du Senegal, Senghor alors hissa d’abord le drapeau Français ensuite le drapeau du Senegal. Mais les Sénégalais avaient beaucoup d’admiration pour Modibo Keita au point qu’au cours d’une visite de ce dernier à Saint Louis les femmes ont étendu leurs pagnes au sol comme tapis rouge pour que Modibo puisse passer. Mais en bon Soudanais respectueux de la femme, il a marché à côté. Cette attitude des femmes à l’égard de Modibo était plein de symbole » rappelle l’écrivain Amadou Djicoroni. Avant d’ajouter qu’à la même année, plus précisément le 20 Août, après l’éclatement de la fédération du Mali, les leaders Soudanais prendront soin d’associer l’ensemble des forces vives de la Nations pour discuter de l’orientation à suivre, c’est ainsi que le Mali va opter pour l’option socialiste. Les concertations dureront du 22 septembre 1959 au 22 septembre 1960.
La SOMIEX, le CMLN et le chemin de fer Bamako-Konakry !
Il indiquera qu’après la proclamation de l’indépendance, les réactions de la chambre de commerce et d’industrie du Mali qui était composée essentiellement de Français et de Libano-Syriens n’ont pas tardé : « ils ont décidé de déchirer la France nous allons les faire chanter ». A l’en croire toujours, le lendemain matin aucune boutique n’a ouvert ses portes. Toute chose qui a amené le gouvernement d’alors à prendre les 100millions de francs, qui étaient la totalité du fond du budget national pour acheter de la nourriture. « C’est Sory Tatam Ly, l’homonyme d’Oumar Tatam Ly qui sera chargé d’aller en Chine pour payer de la nourriture. C’est, ce qui est à l’origine de la naissance de la SOMIEX (société Malienne d’import export) » dévoile le conférencier. Avant de poursuivre que le président Modibo Keita a fait en sorte que les prix soient les mêmes sur l’ensemble du territoire national. A l’époque, à l’en croire, le prix du litre d’essence ne dépassait guère les 43 francs. Pour lui, c’est le régime militaire qui a stoppé le bond en avant du Mali. « Les premiers actes de détournement apparaissent. L’hôtel de l’Amitié, qui devait atteindre 17 étages s’arrêtera finalement à 13 étages, l’argent des 4 étages restant ira droit dans le tube digestif des militaires. Pire le gouvernement de l’URSS enverra une délégation avec la somme de 10 milliards de Rouble pour aider le Mali. Mais les militaires diront que nous n’avons pas besoin de l’argent des communistes, et ceux-ci sont retournés avec ». Ce n’est pas tout, l’ancien compagnon de Modibo Kéita dira qu’un autre grand projet aura été mis dans les placards par les bidasses. Il s’agit de celui du chemin de fer Conakry-Bamako, un rêve de feu le Président Modibo Keita et d’Ahmed Sekou Touré président de la République Populaire et Révolutionnaire de Guinée. Que ce projet remonte au 25 mai 1965 et la Chine avait à son temps accepté de le réaliser. Ce qui est d’ailleurs d’actualité, car suite au voyage du président Ibrahim Boubacar Keita au forum économique mondial de Tianjin, la partie Chinoise a donné son accord de principe pour la réalisation de ce projet, qui permettra au Mali d’accéder au port de Conakry.
Toujours par rapport aux agissements de la puissance coloniale contre le développement du Mali, Amadou Djicoroni a révélé que, le Professeur Mamadou Dia, un grand leader Sénégalais qui est devenu aveugle en détention à Tambancounda sous le régime de Senghor dira ceux –ci « Il est grand temps de battre les tam-tams du renouveau pour que les nons dits sur l’éclatement de la fédération soient étalés au grand jour ».
Badou S.Koba
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« Les intellectuels Maliens sont à l’origine des rebellions au nord », dixit Amadou Djicoroni
Au cours de la conférence débat organisée par « l’association repère », le samedi, l’un des pionniers en vie de l’indépendance du Mali, ‘’Amadou Djicoroni’’ n’a pas usé de la langue de bois pour s’en prendre à certains intellectuels Maliens qui , selon lui, sont en partie responsable des différentes vendettas qui secouent le Mali septentrional.
L’argument avancé par Amadou Traoré est d’autant plus convaincant, que pertinent. Car, pour lui, les intellectuels Maliens n’ont pas suivi la ligne édictée par feu le président Modibo Keita qui a toujours souhaité une société où tous les Maliens se reconnaitront, autrement dit une Nation Unique, la Nation Malienne. Pour Amadou Djicoroni, il fallait remettre en cause le système colonial qui était fondé sur le régime de l’indigénat. Un système dans lequel même sur les pièces d’identité, il y avait le nom de l’ethnie. Le moins que l’on puisse dire, est que même si les premiers développements de la rébellion sont survenus aux premières heures de l’indépendance, le président Keita était parvenu à les maîtriser. Mais tout bascule après le coup d’Etat militaire du 19 novembre 1968. Cependant, c’est surtout à la faveur de la démocratie que le problème de régionalisme s’amplifie avec son corollaire de floraison d’associations à base ethnique et régionaliste. Le hic qui fait tilt ce qu’il ya même des partis politiques à base ethnique. A titre illustratif, lors des dernières élections générales des leaders politiques en mal de popularité ont essayé en vain de déplacer le débat sur le champ ethnique, mais heureusement cette culture n’existe pas chez nous depuis la nuit des temps. Pour Amadou Traoré, cette situation machiavélique est l’œuvre de certains intellectuels qui ne se soucient que de leurs casseroles. Collectif des Ressortissants du nord, Association Taputal Pulaku, ces associations ne sont pas de nature à consolider une Nation. D’ailleurs c’est l’une des causes des révoltes Touarègues. Avec le système de biennale artistique et culturelle, il y avait un brassage entre tous les fils du pays. Mieux, les fonctionnaires du sud étaient envoyés au nord et ceux du nord venaient au sud. Ces facteurs d’unions ont tendance à disparaitre avec la décentralisation poussée. Il faut revoir la copie, a enfin plaidé le doyen Amadou.
Badou S. Koba
Merci doyen pour ce cours d’histoire, les faits sont la mais nos dirigeants actuels ne sont que des opportunistes, des corrumpus et des malmenes. Il y a toujours des mains invisibles occidentales et nationales a la base de toutes nos crises. Soit en changement de comportements et mettre les interets de la Nation en avant, soit la politique de diviser pour mieux reigner continuera et Nous et ferons que de Nous entre tuer aux profits de ces mains invisibles hypocrites.
le Doyen a bien dit qu’aux premières heures de l’Indépendance, il y a eu des rebellions qui ont vite été maitrisées.
Quoiqu’il en soit les intellectuels sont les premiers responsables de tous les maux du Mali!!!!, c’est une vérité indéniable.
Il faut que les maliens puissent aimer le Mali, c’est le vrai problème. Les maliens ne cherchent que leurs propres et intérêt personnels et ceux du Mali; IL faut combattre cela.
Doyen, je salue votre courage de dire la vérité.
Nous avons toujours dénoncé les associations à caractère ethnique. Mais comme on est dans un système ou les gens ne voient que leur intérêt, l’unité ou la stabilité du pays leur préoccupent peu.
Nous savons tous qu’on ne peut pas avoir une chose et son contraire à la fois, parler de l’unité du pays et militer dans des associations de nature régionale ou ethnique fragilise la cohésion et l’unité nationale.
Je suis très troublé par cet article! Voici ce que je lis sur la fédération du Mali (voir wikipédia) : “À la Conférence de Bamako des 29 et 30 décembre 1958 initiée par Gabriel d’Arboussier, les représentants du Sénégal, du Soudan français, de la Haute-Volta (futur Burkina Faso) et du Dahomey (futur Bénin) écrivent l’acte de naissance de la Fédération du Mali, suivi le 14 janvier 1959 au palais du Grand Conseil de l’AOF, par la tenue de l’Assemblée constituante de la nouvelle fédération. Celle-ci est ouverte par le discours du sénateur-maire de Dakar, Lamine Guèye. Mahamane Alassane Haïdara prend ensuite la parole au nom du Soudan, suivi de Maurice Yaméogo, président de l’Assemblée constituante de Haute-Volta, et du Sénégalais Léopold Sédar Senghor, qui évoque un Commonwealth à la française”. (lisez la suite sur wikipédia)
La première rébellion du Mali indépendant, date d’entre 1962 et 1964.
SVP! Arrêtez de transformer l’histoire du Mali sans raison valable.
Merci doyen pour ces rappels historique,à pros d’intellectuels Malien, nous devons de regarder nos voisins pour faire mieux.
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