Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Amadou Ba, accompagné de son questeur, Beffon Cissé, et son vice-président chargé de la communication, Amary Traoré, était face à la presse pour rétablir la vérité sur la brouille qui existe au sein de la structure depuis quelques moments. C’était le jeudi 1er novembre à la Maison de la presse.
Selon le président de la Céni, Amadou Ba, la crise provoquée par certains membres ne se justifie ni en fait, ni en droit. Cette crise, à l’en croire, ne doit pas pouvoir nuire à l’image de l’institution et de notre pays.
Répondant aux questions des journalistes, le conférencier a précisé que la Céni a reçu une mission d’audit du ministère de l’Economie et des Finances sur une période de 45 jours. «Il faut attendre les conclusions de cet audit pour parler de détournement. Tous les budgets de la Céni sont logés au ministère de l’administration territoriale. On n’a pas détourné de fonds. Je ne vois pas ni dans notre règlement intérieur, ni dans le manuel de procédures, ni dans la loi électorale, une procédure de destitution d’un membre du bureau de la Céni. Ce n’est même pas la Céni nationale, mais la Céni à l’intérieur du pays. Je suis surpris que ce débat revienne», a déclaré Amadou Ba.
Il a également cité l’article 12 de la loi électorale qui stipule que «toute contestation par les partis politiques et les candidats en lice aux différentes élections portant sur les membres de la Céni et de ses démembrements est soumise respectivement à l’appréciation de la cour suprême et des tribunaux administratifs dans un délai de 15 jours à compter de la date de publication du décret ou de la décision de nomination. Et lesdites juridictions statuent dans un délai de dix jours». Selon M. Ba, le législateur a fait cela pour stabiliser les organes.
Le président de la Céni, Amadou Ba, a aussi expliqué les procédures d’achat de véhicules qui font polémique. Selon lui, c’est le ministre Boubou Cissé en personne qui a signé le marché d’achat de 17 véhicules, qui a été ensuite ordonné par le marché public. En outre, Amadou Ba a souligné que seuls les coordinateurs n’ont pas encore justifié les fonds qui leur ont été alloués. «Aucun parti politique ne peut me revendiquer», a-t-il déclaré.
Avant de déplorer le fait que son bureau a été vandalisé par ses détracteurs. «Je cherche à apaiser. Je ne cherche à blesser personne. J’ai voulu former une famille pour qu’on soit ensemble. Même si Me Issiaka Sanogo dit qu’il est le président. Il est dans son bureau et moi je suis dans le mien», a conclu Amadou Ba.
Le questeur Beffon Cissé a précisé que sur un budget de 9 milliards de Fcfa, la Céni n’a reçu que 5 milliards. Sur ce montant, poursuit-il, 100 millions de Fcfa étaient réservés à la communication (confection de T-shirts et badges, communication et sensibilisation, etc.).
Dans une déclaration liminaire, Amadou Ba a rappelé que la Céni, chargée de la supervision et du suivi du processus électoral, a joué sa partition dans l’élection du président de la République lors du scrutin du 29 juillet 2018. Elle a déployé sur l’ensemble du territoire et à l’extérieur plus de 23 000 délégués.
Notons que, depuis le 22 octobre 2018, une brouille s’est installée à la Commission électorale nationale indépendante (Céni). C’est suite à cela que certains membres de l’institution ont affirmé avoir destitué le président Amadou Ba et le questeur Beffon Cissé, le 22 octobre dernier, «pour malversations, violation du règlement intérieur et affairisme». Un autre bureau présidé par Me Issiaka Sanogo a été mis en place le 25 octobre.
Diango COULIBALY