Alternance générationnelle dans les hautes sphères de l’état : Une baguette magique. Vraiment !

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Le Palais de Koulouba

Depuis un certain temps, l’on entend dans les salons feutrés et autres « grins » de la capitale et des grandes villes du Mali, que le salut du pays ne sera réalité qu’en procédant à un changement générationnelle de l’élite qui gouverne le pays. Car les vieux ont trop déçus, et de toute façon, ne jurent que par leurs intérêts personnels. Mais, puisque ces vieux ne sont pas immortels et que l’heure de la jeunesse sonnera, l’essentiel est ailleurs.

Le débat fait la Une des différentes causeries : Les jeunes, qui constituent la frange importante de la population malienne, ne peuvent rester en marge de la vie politique et publique. Mieux, il est grand temps qu’un jeune accède à Koulouba pour le bonheur de tous. Il apporterait des idées nouvelles et un nouveau souffle à la machine politique du pays. Voilà donc, en somme, les idées émises par les partisans du renouveau de l’élite politique du Mali par l’alternance générationnelle. Des idées qui peuvent paraitre comme la solution idéale pour le Mali Kura. Sauf, qu’à l’analyse, elles sont assez simplistes.

Les problèmes récurrents qui minent le Mali depuis au moins deux décennies sont assez complexes pour que leur résolution se fasse uniquement par un changement générationnelle à Koulouba. Les déboires de la gouvernance au Mali ne sont que le reflet d’une certaine mentalité malienne qui érigea le bras long et la gabegie au-dessus même de la loi fondamentale. Et, il est clair que les jeunes enclins à un réel changement de mentalité pour le bonheur de tous sont une espèce assez rare. En majorité, ils s’accommodent des pratiques peu orthodoxes. Si changement, il doit y avoir au Mali, c’est surtout un changement de mentalité pour un changement de gouvernance qui renforcera forcément la place du pays parmi les nations souveraines de ce monde. Peu importe la tranche d’âge de celui qui tient les rênes du pays, pourvu qu’il soit animé d’une volonté inébranlable de combattre la corruption et la délinquance financière au Mali ; et qu’il soit, bien sûr, porteur d’un nouveau souffle et d’idées nouvelles pour le pays. Malheureusement, il est à craindre que des hommes politiques jeunes surfent sur cette vague de jeunesse pour plaider leur propre chapelle. Vigilance donc doit être de mise.

Un changement de mentalité ? Oui, mais comment ?

Le déclic qu’il fallait pour tout remettre en question sur le plan de la gouvernance semblait trouvé en 2012. Le Mali faisait face à la pire crise depuis son indépendance. Il ne récoltait que plus de 20 ans d’une gouvernance aux antipodes de la transparence. L’occasion était toute trouvée pour refonder l’appareil étatique avec en ligne de mire, une rééducation du peuple sur le plan civique. Malheureusement, avec l’instauration d’un régime légale en 2013, les bonnes questions ont été occultées. Et le pays semble, encore une nouvelle, retomber dans ses travers. Mais, dans le cas où les autorités peinent à mettre en place une gouvernance juste et vertueuse, c’est à la société civile de l’y contraindre. Là encore, avec une société civile émiettée, à forte coloration politique et partisane, l’idée d’alerter le gouvernement sur les tares de sa gouvernance sera très difficilement une semence virile qui pourra germer.

Que faire alors ? Sans doute, il faudra attendre que la parenthèse IBK s’achève, avec on l’espère, le moins de dégâts possible, et pourquoi pas, avec des résultats plus que louables. Et ne pas oublier que la corruption en cours dans toutes les couches du pays, est venue du sommet de l’Etat. Donc, c’est du sommet de l’Etat que devra souffler une nouvelle vague de transparence et de gouvernance qui viendra balayer la petite corruption à la base.

Un devoir d’exemplarité incombe aux autorités qui devront poursuivre tous les hauts cadres soupçonnés de délinquance financière et d’autres pratiques criminelles. De telle sorte, que chacun sache que l’époque de l’impunité est révolue. In fine, des jeunes valeureux au Mali, il y en a. Mais que peuvent-ils faire face à un système qui les oblige à ne point contredire les princes du jour ?

Ahmed M. Thiam

thiam@journalinfosept.com

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