Alpha parti… Konaré arrive

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En passant la main, en 2002, à son successeur et ancien élève de l’Ecole Normale Secondaire de Badalabougou, Amadou Toumani Touré, Alpha Oumar Konaré avait promis qu’il sera un ex-Chef d’Etat ; mais jamais un ex-militant. A un an des présidentielles, le plus redoutable des leaders politiques est à la manœuvre. Dans les états-majors politiques, y compris celui de l’Adema son parti, on ne dort plus que d’un œil. 2012, c’est déjà aujourd’hui.

 

Tout débute le 13 novembre 2010. Dioncounda Traoré, à la faveur d’une conférence de presse organisée, dit-on, par le comité exécutif de l’Adema, décoche des flèches empoisonnées contre le Premier ministre, Modibo Sidibé, celui-là même que la rumeur annonce comme le candidat de l’Adema aux présidentielles de 2012. Face à la question d’un journaliste, demandant si Modibo Sidibé sera le futur candidat du parti de l’abeille solitaire, la réaction de Dioncounda Traoré, président du parti, ne s’est pas fait attendre : « L’actuel Premier ministre, Modibo Sidibé, n’est pas un militant du parti Adema et ne saurait être le candidat de l’Adema… Le candidat de l’Adema sera issu du parti et non  d’ailleurs ; nous allons gagner avec ce candidat en 2012, et je ne parle jamais par anticipation !», répond-t-il d’un air agacé.

 

Pour les observateurs avertis de la scène pourritique, la candidature de Modibo Sidibé, au nom de l’Adema aux présidentielles de 2012, est plus qu’une rumeur. C’est une possibilité déjà évoquée dans la ruche.

Chauve qui peut : Konaré est de retour

 

« Quand on a fait son temps, on ne fait pas celui de ses petits-enfants », avait confié Alpha Oumar Konaré, à des journalistes étrangers, à l’issue de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de 2002. Avant de préciser qu’il était prêt à devenir un ex-président de la République. Mais jamais un « ancien militant ».

 

De retour à Bamako, à la fin de son mandat à la tête de la Commission de l’Union Africaine, en avril 2008, Alpha Oumar Konaré s’est, pourtant, enfermé dans un silence de cathédrale. Un silence que son entourage a qualifié de « devoir de réserve ». « Il ne veut pas gêner son successeur (ATT) », disaient ses proches. Si Alpha se garde de se prononcer sur des questions d’intérêt national, il reste actif dans son parti. Du moins à sa manière.

 

Dans sa résidence de Titibougou, il reçoit peu de visiteurs. Seuls quelques privilégiés y sont reçus. Au rang de ceux-ci, on cite l’actuel Premier ministre, Modibo Sidibé. Ce dernier, serait un habitué des lieux. Mais de là à croire que Modibo Sidibé est celui que Alpha veut hisser sur la « colline du pouvoir », il n’y a qu’un pas que la classe politique n’hésite pas à franchir. Mais peut-on croire qu’il veut « imposer » Modibo Sidibé aux membres de sa « famille » politique ?

 

La déclaration d’un cadre du parti, rapportée par un journal de la place, pousse à le croire : « Ce qui se trame est anti- démocratique…On veut imposer Modibo Sidibé au Mali. ATT et Alpha sont en train de tout mettre en œuvre pour que Modibo Sidibé soit le candidat de l’Adema…Ils ont déjà créé un mouvement de soutien pour sa candidature au sein de la Ruche ». A cela, il faut ajouter l’antipathie soudaine de Dioncounda Traoré pour Modibo Sidibé.

C’est la sagesse africaine qui le dit : derrière la fumée, il y a le feu. En 2002, l’Adema a vécu une situation similaire. Ou presque. A la différence que ATT n’avait pas été imposé à l’Adema. Mais, il a bénéficié du soutien des leaders de l’Adema, à commencer par celui du même Alpha Oumar Konaré. Au grand dam du candidat du parti, Soumaïla Cissé.

 

Le même scénario est-il en train de se redessiner ? Quel rôle jouerait l’actuel Chef de l’Etat dans ce scénario ? Quelle sera la réaction de l’Adema ? Une certitude : si Alpha est bien parti, Konaré est de retour. Et les mêmes causes peuvent toujours produire les mêmes effets.

 

Par Babi et Aimé

 

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