Alpha Oumar Konaré et l’Adema-Pasj :Le dernier serment trahi

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Quelques jours avant de passer la main à son successeur, r à Jean Ping, à la tête de la Commission de l’Union africaine, Alpha Oumar Konaré a promis dans l’émission de Juan Gomez sur RFI « Appel sur l’actualité » qu’il continuera son combat au sein de son parti, l’Adéma-PASJ car ne voulant pas devenir « un ancien militant ». Trois ans plus tard, ce serment semble être trahi puisque l’ancien président de la République n’a plus de contact avec ses anciens. Une prise de distance qui inquiète les militants en cette phase importante du choix du candidat du parti à l’élection présidentielle de l’année prochaine.

A son retour au pays après un mandat bien rempli à la tête de la commission de l’Union africaine, le 1er président de l’ère démocratique au Mali a confié sa détermination de continuer le combat politique. « Je me battrai pour que les valeurs de Justice, de Solidarité et de Panafricanisme que je partage avec mes camarades de l’Adéma et d’autres qui sont dans d’autres parties soient répandues » a assuré Alpha Oumar Konaré quelques jours avant de passer la main à son successeur, le Gabonais Jean Ping sur les antennes de la Radio France Internationale, précisément dans l’émission « Appel sur l’actualité » de notre confrère Juan Gomez. Il ajouta ceci : « Mon épouse et moi, nous allons témoigner parce que nous avons entendu tellement de contrevérités sur beaucoup de choses ces dernières années ». Bref, l’ancien président de l’Adéma-PASJ sonnait alors l’heure des mises au point et des règlements de comptes. Un retour aux actions qu’il avait toujours annoncé quand il mettait en garde quelques années plus tôt qu’il ne sera jamais « un ancien militant ». Un serment que des camarades croient trahi aujourd’hui puisque depuis son retour au bercail, Alpha Oumar Konaré a pris ses distances avec son ancien parti et déclinant toutes les invitations à lui adressées à l’occasion de différentes manifestations. Pis, de l’avis de plusieurs personnalités du parti de l’Abeille, aucun baron ne peut justifier actuellement un contact avec l’ancien maitre du pays. « Aucun baron ne peut dire aujourd’hui qu’il peut voir Alpha quand il veut. Sa porte semble désormais fermée à nous tous, mais jusqu’à quand ? Personne ne le sait » nous expliquait un ancien ministre et membre du comité exécutif. Si certains comprennent son attitude et l’explique par un devoir de réserve, d’autres dénoncent plus tôt ni plus ni moins une « ingratitude vis-à-vis du parti qui a fait de lui ce qu’il est devenu ». Ces détracteurs rappellent les coups portés par l’ancien président déjà ses deux présidences. « Alpha n’a jamais eu ni de respect, ni de considération pour l’Adéma. Il n’a jamais tenu compte des vœux du parti quand il s’est agi de remaniement ministériel. Nos listes ont toujours été ignorées et pendant les congrès, il a toujours manipulé dans le sens des intérêts à lui. Le coup de grâce a été son soutien à un candidat extérieur à notre pays », se rappelle un proche de l’actuel président de l’Adéma-PAS dont il a imposé le choix en 2000, mais qui ne serait plus dans ses grâces.

Il a été écrit que l’ancien président Alpha Oumar Konaré avait conditionné son soutien à Dioncounda pour accéder à la présidence de l’Assemblée Nationale à ce qu’il quitte la direction du parti rouge et blanc. Une condition acceptée par le député élu de Nara qui, une fois élue, a refusé de démissionner. Donc le fait de n’avoir pas obtempéré aux ordres d’Alpha, j’allais dire au principe d’accord mutuel de C’est cette trahison qui vaut à Dioncounda de ne pas être soutenu par l’ancien président à qui on attribue des intentions d’imposer une nouvelle candidature extérieure au parti, notamment celle de l’ancien Premier ministre. Ce qui est aujourd’hui sûr et certain, Alpha Oumar Konaré divise l’Adéma-PASJ et pour une fois, des anciens camarades sont prêts à lui faire la guerre. Advienne qui pourra.
Abdoulaye Diakité

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