Allocution du premier ministre, Moctar Ouane, à la clôture du 21è forum de Bamako

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Bamako, 22 mai 2021
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs
Mesdames et Messieurs
Mes chers amis

Même dans le feu de l’action, il y a des lieux qu’il faut fréquenter et des moments qu’il faut marquer de sa présence. Même happé par les exigences de l’urgence, il existe des événements qu’il ne faut pas se faire raconter. L’endroit où il faut être et les instants à vivre se trouvent dans cet espace plein de sa densité intellectuelle.

Ici, la pensée et l’action se relaient dans une cohabitation dialectique. Ici la réflexion nourrit le réel en vue de la transformation du monde, grâce à des universitaires de renom, des hommes politiques d’expérience, des économistes célébrés, des ambassadeurs chevronnés et des journalistes de talent.

Tous réunis par le leadership discret, l’opiniâtreté—si l’âge permettait j’aurais dit l’entêtement– d’un homme, armé de sa vision et de ses convictions altruistes. Il rapproche les gens de tous les horizons et fait la fierté de l’humaine condition. Si je le nomme, sa modestie va souffrir, si je le présente sous forme de charade, vous le reconnaitrez. Je salue Abdoullah Coulibaly, Président du Forum de Bamako.

Non content de nous rendre fiers, il nous rend intelligents. Voilà pourquoi, il faut être présent au forum de Bamako, symbole de régularité, de fidélité et d’enrichissement. Le Forum a gagné le pari de la durée sans devenir une routine, bien que rendez-vous annuel fort attendu depuis plus de deux décennies.

Voilà pourquoi, ayant été empêché d’ouvrir votre rencontre, j’ai tenu à être là pour vous remercier d’être venus et d’être revenus chez nous, au Mali. Vous montrez que nous sommes dans un pays où l’on vient à la rencontre de l’autre pour apprendre de lui et lui donner. Un pays que les défis ont éprouvé mais qui reste debout sur des fondements immémoriaux, une nation hospitalière où l’hôte est roi, je suis sûr que vous vous en êtes rendu compte déjà. Je devrais dire, encore une fois, car certains parmi vous ont vu le Forum de Bamako naître et grandir et l’ont accompagné dans sa marche dans le calendrier international.

Sans les charges de l’Etat, j’eusse fait partie de vos auditeurs avec l’embarras du choix dans des panels aussi riches que variés. Le thème central du Forum « développement durable et capital humain: bilan et priorités opérationnelles » vous a permis de couvrir une large palette des problèmes du Mali, de l’Afrique et du monde.

Pendant ces trois jours, vous vous êtes attachés à fournir des pistes de solutions aux problèmes concrets du Mali. C’est un autre mérite de votre cercle de réflexion qui aborde l’actualité avec un éclairage du passé pour préparer l’avenir. Chez vous, les urgences n’écrasent pas la pensée car elles ouvrent des perspectives pour des lendemains meilleurs. Il en est ainsi parce que l’homme est au centre de tout ce que vous entreprenez. Le capital humain est une notion mais surtout une réalité transversale. Elle est dans ce que nous faisons. Elle est ce qui nous fait.

Forts de cette approche, vous vous êtes attachés à proposer des pistes de solutions aux problèmes qui assaillent le Mali de manière urgente et plurielle. Il s’agit de s’attaquer, notamment aux questions sécuritaires, de productivité, sans oublier la COVID19
En cela, nous sommes partenaires car vous défrichez ce que parfois nous effleurons, emportés par la nécessité de faire face à une multitude de sollicitations ici et maintenant. Vous expliquez pour nous permettre de comprendre et d’améliorer notre monde et préparer celui de demain. C’est pour cette raison que ce 21è forum tombe à point nommé. Les conclusions de vos travaux dont je salue la richesse et la diversité, nous aideront à avancer dans l’élaboration et la mise en œuvre des réformes institutionnelles et politiques qui sont au cœur de la Transition.

Ainsi, nous sommes les bénéficiaires du recul que vous prenez face au quotidien sans perdre de vue la réalité du terrain dont nous sommes esclaves. Vous nous aidez à faire le tri entre ce qui est dit et ce qui est fait, entre ce qui est attendu et ce qui est possible. Vous contribuez surtout à faire comprendre que les possibles sont la règle quand la détermination est notre guide.

Au cours des trois jours, vous avez discuté de toutes les questions liées au capital humain. Nous attendons impatiemment d’étudier toutes les recommandations et propositions issues de vos échanges marqués du double sceau de l’esprit et du cœur, car on ne peut pas parler du capital humain sans une once de passion nécessaire à accompagner l’ambition de tout homme. Je me félicite que vous ayez exploré tous les champs pour offrir votre contribution à une Transition réussie.

Je vous souhaite un bon retour dans vos pays et foyers respectifs et déclare clos les travaux du 21è Forum de Bamako.
Je vous remercie de votre très aimable attention

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