Alliance RPM-Pids : Une enveloppe vide qui accompagne IBK

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Après moult tractations avec les partisans de l’ancien premier ministre à qui, ils avaient donné leur accord en vue de soutenir sa candidature lors de la présidentielle du 29 avril, le PIDS et son président Daba Diawara viennent de se contredire. En effet, à la grande surprise de ses militants et militantes à la base et partout à l’intérieur du pays qui ont déjà battu la campagne pour Modibo Sidibé, il serait difficile pour Daba Diawara et son bureau politique de convaincre les uns et les autres dans leur choix. Le fait de déclarer, le 22 janvier dernier leur soutien à la candidature d’Ibrahim Boubacar Kéita, le bureau politique du PIDS a sans doute semé de la zizanie dans les cœurs de ses militants et militantes à la base.

Certains parmi les militants et militantes de la base du PIDS n’ont pas caché leur mécontentement quant au choix du bureau politique. Il apparaîtrait que le choix du bureau politique du PIDS a surpris la quasi-totalité des militants et militantes du parti, à telle enseigne que certains leaders locaux, régionaux et nationaux, parmi lesquels des élus auraient déclaré, qu’ils quitteraient le PIDS dans les tous prochains jours. Ce, disent-ils, pour la simple raison que Daba Diawara croit que le parti est sa propriété familiale.

Un choix qui n’est pas sans conséquence néfaste !

C’est le cas des militants et militantes du PIDS de plusieurs localités des régions de Koulikoro, Ségou, Sikasso et Kayes, qui n’ont rien compris dans ce changement de décision du bureau politique. D’aucuns croyaient à l’annonce de la nouvelle, que la journaliste qui présentait « le journal Télé » s’était trompée. Des polémiques, ils y en auront encore. Nul doute que l’erreur commise par le bureau politique du PIDS pourra servir de leçon en cette veille d’élection présidentielle, à plusieurs autres formations politiques. Car, on le sait, le même bureau politique du PIDS qui vient de déclarer son soutien à IBK avait instruit « depuis déjà de longs mois » à ses militantes et militants de la base de battre campagne pour le candidat indépendant et candidat de la Nation : Modibo Sidibé. C’est pourquoi, les uns et les autres voient mal comment les membres du bureau politique du PIDS pourraient convaincre à nouveau leurs sympathisants, militants et militantes sur le terrain, de changer à nouveau de veste et de casquette et de battre campagne pour Ibrahim Boubacar Kéita alors que ses mêmes militants et militantes avaient déjà fait le plein de la pré/campagne pour Modibo Sidibé.

Et ce vieux et sage de la société africaine, qui dit ceci : « un homme a beau trompé sa femme tout le temps, finira un jour par se piéger lui-même ». Nombreux sont des élus communaux et municipaux du PIDS qui expriment leur désarroi vis-à-vis du bureau politique et disent n’avoir rien compris dans ce changement de décision de Daba Diawara et de ses complices au sein du bureau politique national. D’aucuns disent qu’ils allaient mieux comprendre le parti dans son raisonnement, s’il donnait quartier libre aux militants et militantes à la base de voter pour le candidat de leur choix lors de la présidentielle à venir. Car pour eux « Le parti PIDS a perdu son danbé ». Ils se posent la question suivante : à quoi se livrent le PIDS et son président Daba Diawara ?

Un homme, dans la vie, doit se méfier du double langage a soutenu le vieux enseignant Mamadou Karamoko Sangaré. Seule en politique on voit couramment ces genres de changement de costume et de casquette. « Le PIDS a perdu son danbé » a-t-il confié. Notre interlocuteur ne semble pas être seul dans son aventure. Plusieurs autres militants et militantes du PIDS, parmi lesquels des leaders et des élus soutiennent qu’ils garderont leur position initiale à savoir : suivre le premier mot d’ordre du parti et soutenir la candidature de Modibo Sidibé lors de la présidentielle à venir. Ils sont nombreux parmi les leaders locaux, régionaux, nationaux, ainsi que des militants et militantes à soutenir ceci : « Nous ne sommes pas prêts à nous faire humilier aux yeux de nos militants et militantes et dans nos localités respectives. Si Daba Diawara et ses complices n’ont pas mesuré l’ampleur de leur changement de décision, nous militants et militantes de la base nous avons conscience, qu’en les suivant, nous risquerons de perdre de part et d’autres nos électorats. Alors qu’après la présidentielle, il y aura les législatives et dans deux ans les municipales». 

Comment peut-on comprendre qu’après avoir déjà battu campagne auprès des militants et militantes pour un candidat depuis des mois, que l’on nous demande de venir dire à ses mêmes sympathisants, militants et militantes de changer de veste et de battre campagne pour un autre candidat, cela n’est-elle pas une humiliation s’interroge un militant ? En tout cas, au vu des choses, il semblerait que cette alliance est une enveloppe vide qui accompagnera IBK à la présidentielle.

Par Mahamane Touré et Kassoum Mariko

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