« Temps de souffrance, pas d’amis », aiment écrire sur leurs véhicules les chauffeurs de transport en commun à Bamako. Ils ne croient pas si bien dire : il s’agit d’un comportement généralisé dans notre pays, notamment dans le monde politique, où les alliés vous tournent le dos à la première difficulté. Le président de la République sait désormais quelque chose de ces politiciens volages qui ne sont jamais là quand les choses se corsent ou même prennent simplement une mauvaise tournure. Ainsi, ses alliés de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès ont décidé de faire le vide autour de lui au moment même il a le plus besoin d’eux pour entreprendre des réformes nécessaires qui ne feront certainement pas l’affaire de tout le monde.
rn
Pourtant, ce n’est pas faute de leur avoir expliqué et partagé avec eux les grandes lignes des- dites réformes et cela avant, pendant et après l’élection présidentielle d’avril dernier à l’issue de laquelle il fut quasiment plébiscité par les Maliens qui approuvaient ainsi les résultats de son premier mandat et adhéraient au projet du second. Il est allé jusqu’à leur laisser souvent la parole pour expliquer le contenu de son projet de développement économique et social pour le présent quinquennat, histoire de renforcer leurs liens en vue d’affronter unis les problèmes surgiront sur leur chemin. C’était mal les connaître et mal décoder leur réel dessein qui était seulement de pouvoir partager le pouvoir avec lui en accédant à des postes qui leur permettront de s’enrichir et de régler des comptes. Si certains ont pu tirer leur épingle du jeu, d’autres ont vite déchanté quand ATT a refusé de pactiser avec eux au moment de l’élection du bureau de l’Assemblée et de la formation du gouvernement. En privé et dans son dos, les plus prétentieux le maudissent et s’allient avec les adversaires, laissant le président de la République seul au front. Ainsi, il est désormais seul pour affronter les pseudo-islamistes conduits par le président de l’UNPR Modibo Sangaré, qui, pour des causes politiciennes inavouées, s’opposent à l’abolition de la peine de mort non appliquée dans notre pays depuis août 1980 et à l’adoption du nouveau code de la famille dont le contenu n’a pas encore été définitivement élaboré. D’ailleurs, à l’initiative du président de la République, une commission ad hoc comprenant toutes les composantes de la Nation devra se pencher sur le sujet pour prendre en compte la préoccupation des uns et des autres. Cet effort d’ouverture et de recherche de compromis se trouve occulté par les ragots de la bande à Modibo Sangaré qui fait l’intox sur une intention du gouvernement d’autoriser le mariage homosexuel. Il est surtout inconnu du grand public à cause du silence coupable de la majorité présidentielle composée des 43 partis de l’ADP et des indépendants. Parce que leurs ambitions personnelles n’ont pas été satisfaites, des individus à l’instar de Seydou Traoré, Choguel Kokalla Maïga voire Me Mountaga Tall et Oumar H Dicko jadis prompt à défendre les idées du président de la République, sont désormais muets comme pour donner raison à ceux qui pensent qu’ils ne sont plus avec ATT, car ne disant rien dans le débat, ils consentent aux actions des opposants. En tout état de cause, cette volte-face ne saurait étonner : :on savait d’eux qu’ils étaient opportunistes, donc de vrais faux amis à on ne peut et ne doit jamais se fier. Donc ATT était averti, ainsi que les Maliens qui lui ont très majoritairement fait confiance.
rn
Dramane Aliou
rn
“