La contestation du projet de réforme constitutionnelle est rentrée dans sa phase active. Les Associations à caractère politique, les organisations de la Société civile et les Syndicats de l’UNTM rejettent en bloc ledit projet qu’ils jugent inopportun et dangereux pour notre démocratie. C’est pour cette raison qu’ils ont décidé, à la faveur d’une conférence presse animée le mercredi 24 août 2011 à la Bourse du travail, d’ouvrir une nouvelle guerre à ATT, le principal initiateur de cette réforme.
«Notre réaction n’est pas épidermique. Nous sommes partis des constats clairs et nets. Du président de la République jusqu’au dernier responsable, en cas de crise socio-politique majeure, ils répondront non pas devant l’histoire, mais devant le peuple malien. La Constitution de 1992 n’a jamais été appliquée. Donc, on ne peut plus parler de limites, à plus forte raison de réformes». C’est avec cette déclaration que Daniel A. Tessougué a interpellé le président de la République sur les dangers qui guettent notre pays avec cette volonté d’ATT de doter le Mali d’une nouvelle Constitution.
Cette alliance sacrée contre le projet de réforme constitutionnelle est le résultat des échanges de la Société civile sur l’avenir politique de notre pays. Il s’agit pour elle d’empêcher le président de la République de remettre en cause les acquis de Mars 1991 à travers ce projet. C’est pourquoi, au cours de cette conférence de presse, les différentes organisations de cette alliance ont tenu à clarifier leur opposition par rapport au projet, avant de mettre en d’avertir l’initiateur dudit projet de la naissance d’un bras de fer entre lui et la Société civile. Ce regroupement estime que les Associations à caractère politique, les organisations de la Société civile et les partis politiques ne peuvent pas manquer de s’interroger sur le bien-fondé de ce projet.
La première chose que l’on reproche à cette réforme, c’est son opportunité qui ne s’impose pas au regard des urgences électorales. Selon les membres de cette alliance, aujourd’hui, la priorité est la bonne organisation des élections de 2012. La deuxième chose qu’ils reprochent à ce projet de réforme constitutionnelle, c’est ce que le fond même du texte propose. Avec cette révision, le président de la République n’aura plus de contre-pouvoir.
Le Secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité, a invité les différents acteurs à agir sans perdre de vue les valeurs qui fondent notre République et l’Etat de démocratie. En tant que actrice majeure de la démocratie et de la paix sociale, l’UNTM a exprimé son opposition au projet. «Nous le jugeons inopportun dans la mesure où il est pratiquement possible de tenir trois élections la même année. Ce projet conduit le Mali à une 4ème République. Nous invitons le président de la République à sursoir à la promulgation de ce projet», a-t-il affirmé. Selon lui, cette mobilisation est loin d’être politique, «c’est plutôt une action citoyenne pour sauvegarder notre démocratie».
De Siaka Diakité à Daniel Téssougué en passant par Aly Nouhoum Diallo et le président du Forum des organisations de la Société civile, Adama Diakité, c’est la plus grande détermination à tout mettre en œuvre pour bloquer la volonté du président de la République.
Selon certaines indiscrétions, les acteurs de cette alliance ont décidé de prendre la rue, juste après le mois de ramadan. Cette manifestation sera soutenue par des meetings et des conférences-débats pour expliquer les dangers qui peuvent découler de ce projet constitutionnel.
Nouhoum DICKO