À quelques mois de l’élection présidentielle, la précampagne électorale s’installe petit à petit au Mali. Les leaders d’opinion, d’associations, de mouvements et partis politiques, chacun, de son côté, cherche la direction du vent. Si les défections sont nombreuses dans les rangs du président sortant, certains poids lourds de l’opposition enregistrent de nouvelles allégeances. Il s’agit principalement de l’Urd de l’honorable Soumaïla Cissé, du Mouvement populaire plateforme du changement de Moussa Sinko Coulibaly et de l’ADP-Maliba de l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo.
IBK perd son échelle pour remonter sur le toit
L’élection du candidat du Rassemblement pour le Mali (Rpm), Ibrahim Boubacar Keita, en 2013, avait été possible grâce à la grande mobilisation des religieux et des putschistes. Quelques mois après sa prise de fonction, les militaires putschistes sont vite trahis par IBK. Ils sont tous arrêtés et mis en prison dans l’affaire dite «bérets rouges». Et depuis aucun d’entre eux n’a été jugé malgré l’expiration du délai légal de détention provisoire en République du Mali.
Deux ans après, son principal bailleur de fonds Aliou Boubacar Diallo et son mentor le Chérif de Nioro du Sahel sont à leur tour trahis. Selon M. Diallo, le fiston national aurait tenté de le déposséder de sa société de production d’or (Wassoul’or). Et du coup, l’ADP-Maliba a quitté la majorité présidentielle pour rejoindre l’opposition politique.
En fin 2017, le président du Haut conseil islamique du Mali, Mohamoud Dicko, laisse entendre que les religieux suivront les consignes du Chérif de Nioro du Sahel lors de l’élection présidentielle à venir. Cela, pour ne pas tomber dans les mêmes erreurs qu’en 2013.
Quelques jours après cette déclaration, Mohamoud Dicko et Chérif Ousmane Madani Haïdara boudent la cérémonie de présentation de vœux du chef de l’Etat à la société civile. À cette liste, s’ajoutent les autres mécontents du régime. Il s’agit des ministres révélés ou ayant démissionné, et des cadres insatisfaits qui ont fini par claquer les portes de la majorité présidentielle. Avec toutes ces défections, IBK a très certainement perdu l’échelle qui lui avait permis d’accéder à la magistrature suprême du pays. Et pour remonter sur le toit, les choses ne s’annoncent pas aisées pour le président sortant.
À qui profite cette situation ?
Le PDG du Wassoul’or non moins président d’honneur de l’ADP-Maliba, M. Aliou Boubacar Diallo, pourrait être le grand gagnant. D’autant qu’il peut bénéficier de la confiance des religieux à travers le Chérif de Nioro du Sahel. Il est le candidat que le Chérif de Nioro du Sahel prépare, depuis quelques années, pour briquer la magistrature suprême du pays. Et, si c’est lui qui doit désigner le candidat des religieux, Aliou Boubacar Diallo pourrait alors être soutenu par les religieux. Comme en 2013 avec IBK.
Par ailleurs, son parti travaille à mettre en place une large coalition regroupant les adversaires du président sortant pour lui barrer la route de Koulouba. Sur le plan financier, Aliou Boubacar Diallo serait prêt à mobiliser des moyens colossaux pour la circonstance.
Son rapprochement avec le général démissionnaire pourrait aussi lui être bénéfique. Et plusieurs sources indiquent que l’entourage de M. Diallo travaille sans relâche afin de profiter de cette situation qui leur est favorable.
Les mécontents du régime se retrouvent
Le général démissionnaire Moussa Sinko Coulibaly est à la tête du regroupement des mécontents du régime. Lui-même qui était le ministre de l’Administration territoriale, donc chef d’orchestre des élections générales de 2013.
Trahi par IBK, il se bat aujourd’hui pour l’alternance en 2018. En lui, plusieurs mécontents du régime se reconnaissent. C’est pourquoi, ils ont ensemble créé un mouvement populaire dénommé plateforme du changement. Le lancement de cette plateforme a eu lieu samedi 20 janvier sur le terrain de Magnabougou Bamako, en présence de milliers de ses sympathisants. Les victimes du régime sont aussi avec Moussa Sinko Coulibaly. Leur objectif est d’amener une nouvelle équipe aux affaires pour changer la gouvernance du pays.
L’Urd ratisse large
Depuis quelques mois, l’Union pour la République et la démocratie enregistre de nouvelles adhésions. Le parti de Racine Thiam, ancien directeur de la cellule de communication de la présidence de la République, s’est confondu en l’Urd. L’ancien ministre N’Diaye Bah, un des cadre du PDES, a aussi renforcé les rangs du parti de l’honorable Soumaïla Cissé.
La sous-section de Badalabougou et 26 sous-sections du Rassemblement pour le Mali (Rpm, parti au pouvoir) de Kita ont déposé leurs valises à l’Urd. Selon nos informations, une large partie de l’Adéma-Pasj est aussi attendue dans les prochaines semaines à l’Urd.
Selon des analystes politiques, aucun de ces trois candidats ne soutiendra IBK. Même au second tour ! Et celui d’entre eux qui sera au second tour, pourrait compter sur le soutien des deux autres.
André Traoré
Le PDG Diallo Aliou est tres intelligent.Il a le soutien de tout le monde.
Comments are closed.