Rien ne semble plus bloquer le processus du choix du candidat de l’Adéma à la présidentielle de 2018. Le report des élections régionales et locales doit normalement permettre à la direction de l’ADEMA, si elle de bonne foi, d’avoir un répit pour enclencher le processus de désignation du candidat de la ruche. A défaut, les militants et cadres favorables à la candidature à l’interne vont-ils se compter et imposer leur volonté au Comité Exécutif.
Le parti d’Alpha Oumar Konaré est-il devenu un monstre sans visage ? Serait-on tenté de se poser comme question. Il apparait aujourd’hui pour beaucoup d’observateurs comme un machin entre les mains d’un groupuscule dont le souci n’est pas le devenir de l’Adéma, mais la préservation des dividendes qu’ils peuvent tirer de sa prise de position en faveur du prince du jour. Sinon, comment comprendre que la question de candidature qui a été tranchée par la conférence nationale de ce parti, puisse revenir encore dans les débats au point que certains se demandent si l’Adéma va présenter ou non un candidat. Les militants convaincus, puisqu’il y en a encore, doivent barrer la route à ces hommes et femmes qui veulent mener le bateau Adéma vers une destination incertaine. En tout cas, avec le report, le temps est venu pour l’Abeille de procéder à ce choix pour être au même diapason que tous les partis qui ambitionnent de prendre part à l’élection présidentielle avec un candidat sur la ligne de départ. Toute autre option serait suicidaire pour le parti parce qu’elle créerait une terrible confusion qui désemparerait les militants et les pousserait à faire un autre choix différent de celui de la direction.
En somme, pour l’ancrage même de la démocratie et pour donner une certaine vitalité à la campagne de 2018, il serait bon qu’à côté de ces deux grands partis que sont le RPM et l’URD, qu’il y ait une troisième force qui jouera le rôle d’arbitre pour trancher. L’Adéma, s’il présente un candidat a toutes les chances d’être dans le trio de tête. Dans ce cas, même à défaut d’être premier, il sera le faiseur de roi.
Youssouf Sissoko