Le président fondateur de l’AJDP, M. Moussa Kéïta, après plusieurs années de vie dans le pays de l’Oncle Sam est sorti de l’ombre. De retour au Mali, il a animé une conférence de presse le samedi 14 mai 2011 à
Initiateur de la toute première marche contre le régime dictatorial du Général Moussa Traoré, Moussa Kéïta, ancien membre du CTSP lors de la transition, inscrit sa démarche dans le but de susciter une participation citoyenne plus accrue des maliens et des maliennes au débat politique.
« Je ne suis pas là pour faire des attaques personnelles, ni pour plaire ou déplaire à qui que ce soit. Si certaines interprétations conduisaient à cela, je présente d’office mes excuses à ceux qui se sentiraient visés directement ou indirectement», déclare t-il.
Saluant son collègue du CTSP, ATT pour les grands chantiers réalisés à travers le pays, M. Kéïta annonce qu’il ne saurait passer sous silence les faiblesses et les carences notoires du système à travers l’incapacité de certains des acteurs qui l’animent.
Pour le précurseur du mouvement démocratique, le Mali est caractérisé par une mauvaise gouvernance avec un système corrompu et népotique dont les conséquences sociales graves. Il explique que les corrompus, avec de l’argent mal acquis sur le dos des populations ont créé un Mali des pauvres et un Mali des riches ; une justice des pauvres et une justice des riches (impunité pour les riches et la prison pour les pauvres) et enfin une école pour les riches et une école pour les pauvres.
L’emploi des jeunes qui était et reste selon le conférencier, une demande sociale forte demeure aujourd’hui tributaire du système de la corruption dont les pauvres sont toujours victimes.
Pour Moussa Kéïta, l’impunité a force de loi aujourd’hui au Mali et les carences du système judiciaire sont criardes.
Du statut de l’opposition en passant par la cherté de la vie et les élections de 2012, celui-là qui se réclame être l’un des pionniers du mouvement démocratique n’a pas manqué de mots pour dénoncer les maux dont souffre notre cher Mali, mais sans en proposer des solutions de sorti de crise.
Plus surprenant, de 1991 à nos jours, Moussa Kéïta, précurseur de la démocratie au Mali a brillé par son silence comme s’il n’existait pas.
Les questions qu’on a le droit de se poser est de savoir : pourquoi n’a-t-il pas agit avant préférant rester sous l’ombre dans le silence total pendant près de 20 ans. Pourquoi justement M. Kéïta a choisi maintenant pour réapparaître ?
« Tard vaut mieux que jamais » diront certains. En tout état de cause, cette sortie médiatique aura permis à M. Moussa Kéïta presque oublié ou méconnu de la jeune génération de se faire parler de lui.
Daouda T. KONATE