L’exploitation des aides ménagères devient de nos jours un phénomène très fréquent à Ségou. Elles jouent un rôle important dans l’accomplissement des travaux ménagers. Mais force est de reconnaître qu’elles vivent dans des conditions de travail précaires et souvent victimes de violences dans leurs familles d’accueil.
Espérant trouver le bonheur en ville, ces pauvres jeunes filles quittent leur village pour la ville après les travaux champêtres. Diverses raisons expliquent ce phénomène de migration qui cause d’énormes effets néfastes pour ces filles qui deviennent des proies faciles dans nos grandes villes.
Certaines sont poussées vers la ville après avoir vu leurs semblables revenir de la ville avec de l’argent, des habits et surtout le nécessaire pour un mariage. Elles prennent le chemin de la ville pour non seulement gagner de l’argent pour l’amélioration de leur condition de vie, mais aussi pour échapper au mariage précoce.
Une fois dans la grande ville, elles sont butées à une autre réalité. Elles deviennent la femme à tout faire : les premières à se réveiller et les dernières à se coucher. Elles travaillent tous moment, souvent sans mangé à leur faim. Elles sont soumises à des travaux sans repos et avec un salaire mensuel de 7500 à 10 000F CFA.
Parfois, les enfants de leurs patronnes les harcèlent sexuellement les nuits tout en leur menaçant. En cas de grossesse, les patronnes les renvoient sous prétexte qu’elles se prostituent. Et les conséquences sont catastrophiques, car certaines jettent les bébés dans les caniveaux ou dans les WC. Ce qui accroît considérablement le taux de mortalité d’enfants dans les grandes villes. Pis si elles retournent au bercail avec la grossesse ou si elles contactent une maladie, elles sont systématiquement rejetées par la communauté et par les parents.
Les aides ménagères jouent un rôle important dans les familles car les patronnes et leurs enfants ne peuvent rien faire sans elles. Elles font les 90 % des travaux et les enfants des patronnes ne font rien sauf se promener dans la rue, regarder la télé et manipuler leurs téléphones portable.
Il est grand temps que l’on lutte contre cette exploitation abusive des aides ménagères dans les grandes villes.