L’UDD qui, autrefois constituait l’une des forces politiques de la commune VI, agonise en attendant de mourir de sa belle mort. L’un des rares cadres valeureux que comptait la section VI du parti de la colombe blanche vient de claquer la porte avec armes, bagages, compagnons, militants et soutiens. Il s’agit de l’ancien député Kalifa Doumbia. Une perte dont le parti de Moussa Balla Coulibaly mettra du temps à combler.
Au Mali, le nomadisme politique a vraiment de l’avenir surtout que nous sommes dans un pays où l’opportunisme politique est en train de faire place à la prostitution politique. Où les intérêts particuliers et sordides priment sur les intérêts du pays et de la conviction politique. Ce fut le cas lors des législatives avec les alliances contre nature de toutes sortes, auxquelles les populations ont assisté.
C’est ce qui est à la base de cette situation au niveau de l’UDD, un parti autrefois populaire, surtout en commune VI du district de Bamako où il constituait l’une des forces politiques avec lesquelles il fallait compter. Mais l’héritage cédé par Moussa Balla Coulibaly à son fils Tièman Hubert Coulibaly ne semble pas avoir été laissé entre de bonnes mains.
Tièman Hubert Coulibaly, un ministre d’un parti mourant !
Les militants de l’UDD se trouvent aujourd’hui désemparés et désappointés par les prises de positions de leur président, en la personne de l’imperturbable TièmanHubert Coulibaly.
Du temps de son père Moussa Balla Coulibaly à la tête du parti, l’UDD s’était toujours engagée dans les joutes électorales même si elle a parfois récolté des maigres scores.
Mais depuis que les rênes du parti ont été confiées à son fils Tièman Hubert, le parti connait des difficultés, les militants désemparées par le trouble jeu de leur leader a fini par obstruer tout nouvel horizon devant eux. Les militants se font rares et peu sont les sections et sous-sections du parti qui peuvent aujourd’hui faire une mobilisation de taille. Dans certains quartiers, nos sources indiquent d’ailleurs que les sous-sections n’existent plus.
L’homme par ce que prêt à tout pour son strapontin a laissé tourné en eau de boudin le parti de son père. Pour rappel, pendant les préparatifs des élections de 2012, l’homme avait été aperçu aux côtés de Pr Dioncounda Traoré alors candidat de l’ADEMA aux élections présidentielles de 2012 comme l’un des soutiens de première heure. Du coup, les chances de son parti ont été sacrifiées lors de ces joutes électorales.
Après le coup d’Etat du 22 mars 2012, cela lui vaudra d’être nommé ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale sous la transition. A cause de ses gymnastiques au sein du FDR (les antis putschistes).
Sachant que Pr Dioncounda Traoré ne pourra plus se présenter aux élections présidentielles, il va mettre ses talents de « communicant »à ses profits pour se rapprocher du camp d’IBK. Très vite, il va se créer des amitiés dans les instances de décision du RPM.
Une fois de plus, il devient l’un des soutiens de première heure du « Kankéletigi ». Mieux, l’homme ne va pas se présenter à l’élection présidentielle. Il préfère mobiliser ses quelques militants et cadres derrière IBK lors des deux tours de l’élection présidentielle en les mobilisant pour battre campagne pour IBK.
IBK passe au second tour, ce qui lui vaut un poste de ministre dans ce gouvernement avec une autre cadre de ce parti qui a battu campagne pour lui dans sa ville natale à Koutiala.
Cette prise de position des responsables du parti n’a pas eu l’unanimité au sein de l’UDD où certains cadres n’avaient pas caché leur colère.
Les raisons du départ de Kalifa Doumbia
Selon nos sources, c’était le cas de l’ancien député Kalifa Doumbia qui vient d’ailleurs de claquer la porte au parti avec ses associations de soutiens, ses compagnons de route. Direction l’Union pour la République et la Démocratie (URD) de SoumailaCissé où il a été accueilli à bras ouverts et dans une ferveur totale.
En effet, Kalifa Doumbia et les siens n’auraient pas apprécié la décision prise parTièman Hubert et d’autres responsables du parti de ne pas aller à l’électionprésidentielle. Mieux de suivre IBK comme du bétailélectoral.
Aussi, sa prise de position après le coup d’Etat serait à l’origine de cette décision de claquer la porte.
En effet, Kalifa Doumbia fait partie de ceux qui se sont battus pour le retour à l’ordre constitutionnel normal et l’organisation des élections. Aussi, nos sources nous indiquent que l’homme n’était pas du tout d’accord que l’UDD suive ainsi IBK lors de la campagne. Dans cette position, nombreux sont les militants et cadres du parti qui partageaient l’avis de Kalifa Doumbia.
Mais, Tièman Hubert, pour sauvegarder son poste de ministre n’écoutera pas cette opinion des militants et cadres de l’UDD qui n’étaient bas d’accord avec cette décision du CE du parti de suivre IBK.
Ensuite, arrive l’étape des législatives où beaucoup ont aussi été frustrés lors du choix des candidats dans plusieurs circonscriptions électorales du fait de l’alliance entre le parti, le RPM et Sabati.
C’est d’ailleurs pour cette raison que Kalifa Doumbia n’a pu être député à nouveau. Ce qui aurait motivé son départ avec les siens qui n’en pouvaient plus des agissements de Tièman Hubert.
En plus de Kalifa Doumbia, d’autres départs et pas des moindres se profileraient à l’horizon en représailles au comportement du président et de quelques responsables du parti qui gèrent le parti au gré de leurs intérêts personnels sans tenir compte du point de vue des militants à la base.
Surtout que d’autres cadres de l’UDD et un ancien président intérimaire du parti a été aperçu aux cotés de Kalifa Doumbia lors de cette cérémonie. C’est certainement le début d’une longue agonie pour l’UDD en commune VI avant que mort s’en suive si les dirigeants ne reviennent pas sur leurs convictions politiques.
Georges Diarra