Les chantiers de développement envisagés par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, prendraient-ils jamais corps dans ce pays, avec un Premier ministre qui donne plus l’image d’un tourneur en rond que celle qui sied le plus à un chef de l’exécutif inspiré ? En effet, celui qui disait dans sa déclaration de politique générale que “notre méthode se fonde sur la culture de résultats, de résultats en termes d’impact sur le bien-être de nos compatriotes”, semble désormais se perdre en conjectures. Conséquence : le pauvre citoyen malien s’enfonce chaque jour un peu plus, tous ses efforts pour survivre s’évaporant dans les creux de la vague, vie chère et salaire de misère obligent !
Si le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita est pris à partie dans tous les coins de la rue et dans les “grins”, il reste tout aussi évident de celui-ci souffre énormément. Non pas de la disette due à la vie chère, mais du fait que le Premier ministre en qui il a placé sa confiance se montre incapable de donner des suites concrètes aux promesses que le Président avait faites aux Maliens lors de la campagne électorale. Un Premier ministre qu’il aura choisi au forceps, au détriment de sa propre formation politique et de la majorité qui le soutienne, et qui, de par ses turpitudes, a fini par le mettre dos au mur.
Lors du tout premier Conseil des Ministres du Gouvernement Mara, le président IBK instruisait à son Premier ministre la création, dans un plus bref délai, des Agences Régionales de Développement pour un véritable décollage économique partout au Mali. À ce jour encore, rien de perceptible dans ce sens. La restauration de la confiance entre l’Administration et les usagers promise par le Premier ministre lui-même dans sa Déclaration de Politique Générale reste encore au stade d’une simple illusion. En un mot, et pour être clair, le pays est mal gouverné, faute d’un Premier ministre rompu aux rouages de l’Administration d’État.
Une question se pose alors : qu’est-ce que le président IBK va présenter aux Maliens comme cadeau d’anniversaire, lui qui bouclera ce jeudi 4 septembre 2014 l’an un (1) de son quinquennat ? Une question à laquelle lui-même est en train de cogiter certainement, tant ces 12 mois ont été éprouvants. Il est peut-être temps pour lui de songer à se trouver un homme de dossiers pour donner une visibilité plus accrue à ses chantiers de développement. Autrement dit, la solution miracle ne réside pas dans le fait de se cacher derrière la crise que le pays a connue pour faire le black-out sur ses propres lacunes, comme le fait l’actuel Premier ministre… La solution réside plutôt dans le choix des hommes.
Assane Sy DOLO