Afric Actu : L’Afrique francophone ou la mauvaise gouvernance !

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 Si 2011 a été l’année du printemps arabe avec le renversement de régime dans trois pays de la région, 2012 qui vient de s’achever reste pour l’Afrique subsaharienne celle de la résurgence de rébellions armées devenues le lot quotidien dans trois Etats francophones.

C’est le Mali qui a ouvert le bal, conséquence de la mauvaise gouvernance  pratiquée par des présidents qui ont œuvré ces 20 dernières années à affaiblir plutôt l’armée régulière. Différents accords ou pactes ont contribué à la démilitarisation de la quasi-totalité de la partie septentrionale du pays et à la création de milices locales arabes ou touaregs, supplétives d’une armée régulière désormais abandonnée, réduite à des soldats mal recrutés, mal formés, par conséquent indisciplinés et non motivés.

L’assassinat du Colonel Kadhafi et la dislocation de son armée ont servi de terreau aux bandes armées touaregs issues de sa légion étrangère, appuyées par certaines puissances occidentales et sous-régionales, qui en ont profité pour déserter avec des armements sophistiqués pour s’installer dans ce no man’s land qu’était devenu le septentrion malien sans que les autorités s’y opposent.

Nous continuons de vivre les conséquences de cette mauvaise lecture de nos décideurs à tous les niveaux car, l’an 2012 a consacré la plus grande humiliation de notre histoire politique contemporaine. Les 2/3 du pays sont occupés par des terroristes islamistes, narcotrafiquants et preneurs d’otages,  qui ont poussé l’armée régulière à la débâcle sans aucune résistance.

Ainsi, cette armée malienne qui passait théoriquement pour l’une des meilleures armées de la sous-région a vite montré ses limites. Le coup d’Etat le plus insensé de notre ère survenu le 22 mars y aura contribué pour beaucoup.

Examinons à présent le cas de la République Démocratique du Congo (RDC. Depuis la chute du régime dictatorial de Mobutu par une rébellion venue du Rwanda voisin, appuyée à l’époque par les USA, ce pays vit une déstabilisation continue et croissante, sans alternance démocratique ni armée républicaine digne de ce nom.

Ainsi, à la fin de l’année écoulée les forces du M23 ont pu occuper Goma, la plus grande ville du Nord Kivu, sans combat car les soldats de l’armée régulière mal formés et non motivés, à l’instar de l’armée malienne, ont préféré simplement prendre la tangente que de livrer bataille.

Savez-vous que dans ce pays, l’un des plus grands de l’Afrique considéré comme scandale géologique, car riche en minerais de tous genres, les populations demeurent parmi les plus pauvres du continent ?

Enfin, idem pour la République Centrafricaine (RCA) où les forces de la coalition « Seleka », composées uniquement de petites formations militaires hétéroclites (en partie déserteurs de l’armée régulière et de coupeurs de routes), ont marché en quelques jours pour occuper les ¾ du pays sans  affronter les forces armées régulières qui n’ont fait que se replier, fuyant les combats. Là encore, il est établi que les soldats de l’armée centrafricaine sont mal formés, moins équipés et non motivés.

A cette sombre liste, on ne pas oublier la Côte d’Ivoire qui n’arrive pas à solder sa décennie de guerre civile et sa crise politico-militaire postélectorale. Des raids de commandos militaires censés être proches de l’ancien Président Gbagbo persistent en  y semant la terreur et le chaos. Des actes de nature   à torpiller toute chance de réconciliation entre les anciens frères ennemis.

Heureusement (!!!!!) le seul bémol en Afrique francophone nous est fourni par le Sénégal, même si ce pays a frôlé la catastrophe à l’occasion de l’élection présidentielle où beaucoup d’observateurs avaient prédit la guerre civile. Il a pu au contraire connaitre sa deuxième alternance démocratique et même un signal fort pour la paix avec les rebelles casamançais, désormais favorables à la solution négociée de leurs revendications.

Cependant l’Afrique anglophone est demeurée stable et reste la seule sphère où l’ancienne puissance coloniale n’est jamais intervenue pour enlever, sauver ou imposer un quelconque régime au gré de ses intérêts. Ses pays   connaissent la croissance économique et l’alternance démocratique. En Afrique de l’Ouest, le Ghana en est devenu le meilleur élève de la démocratie et de la croissance économique. Puisqu’il ne saurait exister de développement économique sans stabilité politique, l’Afrique d’expression française ne parvenant toujours à se défaire de son ancienne tutelle et n’arrivant pas à circonscrire par elle-même ses nombreuses crises, a évidemment du chemin à faire. Puisse l’an 2013 apporter à ses dirigeants plus de clairvoyance !

Gaoussou Madani Traoré

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3 COMMENTAIRES

  1. l’Afrique ,qu’elle soit francophone ou anglophone ,c’est la mer.de de toute façon . un continent pourri jusqu’à la moelle avec une mentalité d’esclaves et de mendiants ,que peut on attendre des africains ??????????? Finalement les seuls noirs qui arrivent a s’en sortir sont les descendants d’esclaves aux Etats Unis 🙄 🙄 🙄 ……..prenez Haiti ,c’est encore pire que l’Afrique ,si c’est possible !!

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