Depuis quelques jours un véritable jeu de ping-pong se passe entre l’actuel PM Dr Choguel K. Maiga et l’ancien premier ministre, Moussa Mara en tournée hors du pays. Cette histoire tourne autour du retrait du véhicule affecté à l’ancien PM Mara depuis 2015 par l’Etat. Selon lui, le cabinet de défense de la Primature a intimé l’ordre à son chauffeur de rendre le véhicule. Une information démentie officiellement par la cellule de communication du Premier ministre Choguel. Dans cette affaire, il y a des noms dits selon les esprits avisés, car l’ancien premier Mara en tournée politique en Europe affiche une opposition farouche à la transition. En attendant son retour à Bamako la clarification voici la réaction des deux parties.
Selon le communiqué du cabinet du Premier ministre Choguel…
Le Cabinet du Premier ministre informe l’opinion nationale de ce qui suit.
Il nous est revenu de lire sur les réseaux sociaux une information sur le prétendu retrait, par la Primature, du véhicule affecté à l’ancien Premier ministre Moussa Mara.
Le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, s’inscrit en faux contre cette désinformation qui n’a d’autre but que de nuire à son image.
Le Chef du Gouvernement n’a jamais instruit à qui que ce soit de procéder au retrait du véhicule d’un ancien Premier ministre.
Après recoupement auprès du chef du parc auto de la Primature, celui-ci a expliqué que le chauffeur de Monsieur Moussa Mara a effectivement ramené le véhicule, de son propre gré, à la Primature.
Le responsable du parc auto lui a demandé de retourner avec le véhicule puisqu’il n’avait reçu aucune instruction pour reprendre ledit véhicule, encore moins le garder. Contre son avis, le chauffeur a décidé de garer le véhicule et de s’en aller pour des raisons qu’il est le seul à connaître.
Pour sa part Mara se défend…
Les Faits
Le Mardi 29 octobre au soir, mon garde du corps a reçu un coup de fil du chef de cabinet Défense du Premier Ministre, le colonel Mohamed SAMAKE dit MAO, l’invitant à se rendre le mercredi 30 au matin à la primature.
Le Mercredi 30 octobre au matin, mon garde du corps, de la Primature, a appelé mon chauffeur et lui a demandé de venir le rejoindre au cabinet défense du Premier ministre, ce qu’il fit séance tenante. Arrivé la bas, le chef de cabinet défense lui intima l’ordre d’amener le véhicule mis à ma disposition et de le garer auprès du responsable du parc auto. Le chauffeur m’a appelé à l’étranger où je me trouvais et je lui ai donné mon accord pour la restitution ainsi demandée. La voiture a ainsi été déposée ce mercredi 30 octobre auprès du responsable du parc auto avec une indication à lui de la source de la requête. Evidemment, le responsable du parc auto n’a jamais demandé au chauffeur de retourner avec le véhicule car il sait la source de la requête.
L’analyse
S’il apparait, au vu du communiqué du Premier ministre qu’il n’a pas donné d’instruction de retrait de ce véhicule, il apparait tout aussi évident que l’ordre est venu de son cabinet de défense. A lui donc d’identifier l’origine réelle de cette instruction et d’en tirer les conséquences qu’il lui semblera logique de tirer.
Pour ma part, j’ai évité et j’éviterais toujours d’apparaitre comme un obstacle à la mise en œuvre d’une décision prise par une autorité. C’est pourquoi, bien que sachant les entorses aux procédures de comptabilité matières que l’acte du chef de cabinet défense causait, j’ai instruit au chauffeur de rendre le véhicule. Le contexte du pays ainsi que le statut de fonctionnaire de mon chauffeur et de mon garde du corps ont également pesé dans ma décision.
Les Maliens savent qu’il est simplement inimaginable que le chauffeur ou encore moi-même, ait décidé de notre propre chef de rendre le véhicule et d’essayer d’en tirer un quelconque bénéfice politique ou communicationnel. Cela ne fait pas partie de nos habitudes.
Attendons de voir la suite de ce dossier.
A.B.D