Le 8 février dernier, la tension était très forte à Bamako, notamment au quartier de Djicoroni Para, où se trouve le 33ème Régiment des commandos parachutistes, appelés « bérets rouges ». Très tôt le matin, le camp avait été pris d’assaut, encerclé par des militaires armés jusqu’aux dents pour appliquer la décision prise par la hiérarchie : nul attroupement des occupants du camp Para, en cette période d’Etat d’urgence ; les bérets rouges doivent impérativement rejoindre leurs lieux d’affectation à travers le pays et se soumettre au règlement, à la discipline militaire. Contre des manifestants d’épouses et d’enfants de bérets rouges, des tirs ont été entendus, et il y aurait eu deux morts et treize blessés.
Après avoir rappelé à l’ordre ces composantes de l’armée, le Président de la République par intérim Dioncounda Traoré a confié le dossier à son Premier ministre Diango Cissoko pour un règlement définitif de cet épineux conflit au sein de l’armée malienne. Il date du putsch du 22 mars et le contre- putsch du 30 avril 2012.
Huit jours après, le Premier ministre suite à de larges concertations a rendu public les conclusions auxquelles, il est parvenu : appliquer les mesures décidées par la hiérarchie militaire. Il s’agit notamment des décisions de mutations prises par la hiérarchie militaire. Mais il a également prévu de mettre en œuvre une restructuration du 33ème régiment des Commandos parachutistes. A travers ces mesures, les bérets rouges seront repartis entre trois compagnies.
La discipline observée
Ces conclusions vont dans le sens de celles de la hiérarchie militaires. Dans la foulée du message du chef d’état major des Armées, le ministre de la Défense et des Anciens combattants Yamoussa Camara s’était élevé en conférence de presse lundi 11 février contre « l’indiscipline » des bérets rouges. Selon lui plus de 400 bérets rouges ont rejoint leurs postes d’affectation. Il a qualifiés de « déserteurs » ceux qui refusent d’appliquer les décisions de la hiérarchie. Au risque de poser lui-même un acte d’indiscipline au sein du gouvernement, parce qu’intervenant par anticipation au moment où les conclusions du Premier ministre devaient résulter de ses concertations.
Le ministre avait exigé que force revienne à la discipline militaire. Ce message du ministre de la défense n’est pas tombé dans des oreilles de sourd. Ainsi les conclusions du Premier ministre prennent pieds dans les décisions précédemment prises par la hiérarchie militaire. Les propositions faites par le Premier ministre au Président de la République, qui les a approuvées sont claires : « Les décisions de mutation des éléments du 33e RCP, prises par la hiérarchie militaire seront exécutées », indique le Premier ministre.
En outre, « le 33e Régiment des Commandos Parachutistes sera restructuré ainsi qu’il suit: – une compagnie d’Instruction sise au Camp de Djicoroni Para; – deux Compagnies sises, respectivement à Gao et à Tombouctou ». Selon les propositions du Premier ministre, les éléments des deux compagnies de Gao et de Tombouctou seront déployés à Ségou et à Sévaré pour leur mise en condition, avant leur engagement dans les opérations. Le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants veillera à la mise en œuvre de toutes ces mesures qui devront prendre effet, au plus tard le 1er mars 2013.
Avant de parvenir aux présentes conclusions, le Premier ministre a eu plusieurs entretiens, le 14 février 2013, avec la hiérarchie militaire d’une part et les représentants du 33e RCP d’autre part.
Satisfaction des bérets rouges ?
L’affaire bérets rouges avait connu un rebondissement le vendredi 8 février avec des troubles au Camp Para (33ème régiment ou Camp des bérets rouges) et des militaires qui ont tiré occasionnant deux morts et 13 blessés, selon nos sources. Le Président de la République par intérim, Dioncounda Traoré a instruit le Premier ministre Diango Cissoko pour trouver un règlement définitif de cet épineux problème. A cet effet, le Premier ministre a rencontré les représentants des Forces vives de la Nation et la hiérarchie militaire, le lundi 11 février 2013; les représentants du 33e Régiment des Commandos Parachutistes (RCP), le mardi 12 février 2013. Il a rendu compte au Président de la République de ses premières conclusions le mercredi 13 février 2013, tout en estimant que la voie du dialogue n’était pas épuisée.
Avec l’accord du Président de la République, le Premier ministre a poursuivi le processus de dialogue, en tentant à nouveau un rapprochement des propositions de sortie de crise formulées par les deux parties. Contacté, un Colonel qui était membre de la délégation des bérets rouges, ayant rencontré le Premier ministre, s’est dit satisfait des conclusions du Premier ministre et que ses compagnons d’armes adhèrent pleinement à l’esprit de réconciliation au sein des forces armées et de sécurité qu’elles comportent. « Nous respectons et acceptons entièrement les décisions pises dans ce cadre par le Premier ministre qui a joué son rôle en tant que commis de l’Etat », selon notre interlocuteur.
B. Daou
Pour ma part, je trouve la solution idoine. Le régiment parachutistes est une force spéciale qu’il serait difficile de faire disparaître brutalement. Il faut y apporter des reformes. Quant à son redéploiement, c’est juste de les faire regrouper en compagnies de combat hors de la garnison de Bamako où ils posent problème. Laver un affront n’est pas chose aisée. L’ex junte aussi bien que les parachutistes pensent chacun de son côté être victime de l’un et de l’autre. Il faut alors briser ce mur de méfiance avant la réconciliation. Les derniers évènements de Gao m’ont fait penser au rôle et missions des paras commandos. Cette unité spéciale est très utile dans des opérations de nettoyage et de dépollution . C’est pas avec les BRDM, les BTR et le BM 21 qu’on peut faire un combat de rue.
VIVEMENT LA PAIX DES BRAVES .
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