L’histoire se répète, est-on tenté de dire, en entendant IBK annoncer sa main-tendue avec la même solennité et la même assurance que lors des contestations consécutives à l’élection présidentielle de 2018. C’était au sortir de ses échanges avec le «Cadre d’actions, de médiation et de veille des confessions religieuses et des organisations de la société civile», dont les membres ont proposé leur médiation pour conjurer la crise politique latente et le chaos institutionnel qu’ils disent pressentir.
Une dizaine de jours après la mobilisation géante du 5 juin muée plus tard en M5-RFP, le président de la République a finalement rompu le silence pour aborder les brûlantes questions sur lesquelles se fondent les demandes de sa démission formulées par l’imam Mahmoud Dicko et ses partenaires politiques. Et à l’instar de la thérapie ayant précédemment prévalu avec le FSD et la COFOP, l’offre de dialogue semble être le principal créneau sur lequel repose la stratégie d’IBK, qui, selon toute évidence, ne perçoit les griefs et récriminations autrement que dans la globalité des demandes sociales qui assaillent les autorités d’un pays en crise. La solution aux colères et frustrations qu’elles suscitent – et qu’il dit avoir entendu et suivi avec attention – réside par conséquent dans l’accomplissement des tâches assignées à la prochaine équipe gouvernementale sous la conduite du Premier ministre reconduit. Annoncé par le chef de l’Etat dans les tailles et configuration sur les épaules du gouvernement imminent vont ainsi reposer la foultitude d’aspirations légitimes des Maliens : qu’il s’agisse de l’accès à la santé, aux denrées de première nécessité, à l’emploi ou à l’éducation, entre autres. Aussi sur lesdites priorités, la prochaine équipe n’aura droit à aucune, a assuré IBK toujours fidèle à sa propension à s’exonérer de toute responsabilité propre aux dépens de fusibles. Ainsi, Boubou Cissé sera exclusivement comptable de l’absence éventuelle de solutions à la crise scolaire tributaire des grèves d’enseignants qu’IBK a l’air de dénoncer comme une lacune du seul gouvernement. De quoi, démobiliser quelques grévistes attirés par camp opposé, tandis qu’une autre promesse alléchante a trait à l’amélioration de la santé. Dans un contexte marqué par la pandémie du Covid-19, IBK s’engage à la modernisation de tous les hôpitaux de Bamako et du centre.
Quid des frustrations occasionnées par la gestion des élections législatives et de l’insécurité ?
Sur la première question, le président de la République n’a pu avoir qu’une approche trop superficielle pour ne pas assurer, tandis que pour la seconde aucun remède ne transparaît dans son adresse en dehors de l’affection de ressources dont les résultats restent d’ailleurs peu probants, reconnaît-il au passage. C’est avec ce contrat révisé avec les concitoyens qu’IBK compte recevoir un camp d’en face en droit d’estimer que le président de la République n’a pas suffisamment pris la mesure de ses préoccupations. Le locataire de Koulouba saurait-il s’en sortir avec la même habilité que les artifices ayant débouché un apaisement par l’Accord de gouvernance et l’organisation du Dialogue National Inclusif ? La réponse à la question réside avant tout dans l’aptitude des médiateurs à fléchir le M5-RFP sur une deuxième mobilisation projetée pour vendredi prochain.
A KEÏTA
IBK est un diplomate il sait répondra par une main tendu il est vraiment legitime à la tête de l’état
C’est un grand homme
Il a bon coeur et malgrè tout nous l’aimons
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