Le retrait du parti de la balance (ADP-Maliba) qui a suspendu sa participation au sein de la CMP a animé les débats ces derniers temps. L’arrivée des rebelles dans le 5ème gouvernement et les ratés de la gouvernance d’IBK expliquent cette position.
Depuis 3 ans , la CMP existe bien, que ce soit de nom que dans les faits. Parmi la soixantaine de partis qui l’animent, celui du député Amadou Thiam, en l’occurrence l’ADP, a claqué la porte. Une première depuis qu’IBK occupe Koulouba. La formation politique créée en 2013 ne se reconnaît plus en la gouvernance actuelle du Mali et tire la sonnette d’alarme.
Si la position du parti de la balance a été annoncée dans la foulée du remaniement gouvernemental, l’APD dément être frustrée de n’avoir pris part à la nouvelle équipe de l’exécutif. Les cadres, à l’image du Secrétaire général, Sory Ibrahima Traoré, révèlent que depuis le 1er gouvernement en début 2014, l’ADP a été sollicitée, mais a décliné l’offre. Pour la simple et bonne raison que ” l’engagement de l’ADP n’est pas lié à un poste”.
Rappelons qu’une frange de militants de la formation dirigée par l’élu Thiam en Commune V est à l’origine de ce changement de cap. L’ADP met en avant les tournées présidentielles de Sikasso et Bla où le chef de l’Etat a désavoué la majorité et fustigé le fait de ne pas être informé, comme il se doit. C’est pourquoi, une tournée nationale a été effectuée pour échanger avec la famille ADP et mettre tout un chacun au même degré d’information.
Parmi les griefs retenus contre IBK, la nomination des ministres issus des mouvements armés a été la goutte d’eau qui a débordé le vase. Surtout que des communiqués indiquant ne pas se reconnaître en ceux qui siègeront au gouvernement en leur nom ont compliqué la donne.
Le parti ADP qui dispose de 4 députés exige des sanctions à l’encontre des présumés coupables de détournements de derniers publics publiés par le Vérificateur général. Si l’ADP est dans une logique de divorce après cette séparation de corps, les responsables du parti se veulent clairs : «Nous n’irons pas à l’opposition». Ils restent ouverts à cette éventualité : intégrer le Centre ou créer leur plateforme à l’image du ministre Tiéman Hubert Coulibaly.
Les événements de Gao n’ont pas laissé la famille de vague bleue-jaune indifférente. Invitant les autorités à mettre en place un système de prise en charge des familles des personnes disparues ainsi que des blessés, l’ADP-Maliba a appelé à l’ouverture d’une enquête dans les meilleurs délais, afin de situer les responsabilités dans la tragédie qui est survenue.
Et par rapport à Nampala le ton est plus ferme : «L’ADP-Maliba invite le président de la République et le Gouvernement à accélérer le processus de Réforme du Secteur de la Sécurité au Mali. Cette noble ambition est un aspect incontournable, si nous voulons réussir à reconstruire un Etat fort et crédible».
Avant la fin de l’année, une Conférence nationale aura lieu pour définir la ligne future du parti. D’ici là, tous les responsables du parti sont les «clients» préférés des médias, afin d’avoir d’amples explications sur ce tournant du parti. Reste à savoir si l’ADP ira à l’opposition, au Centre politique ou avec sa propre Plateforme de soutien à la majorité. Les spéculations vont bon train….
Idrissa KEÏTA