ADP MALI BA : une rébellion couve contre COD en Commune V

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Une semaine après la dissolution du bureau qu’il dirige depuis décembre 2020, Cheick Oumar Diallo communément appelé COD, non moins Secrétaire général de la section 5  du parti ADP Mali BA était face à la presse  le jeudi dernier pour donner sa version des faits.

« Prévue depuis l’élection du bureau le 12 décembre 2020 mais reportée en raison des restrictions Covid-19 , reprogrammée lors de la réunion ordinaire du bureau de la section tenue le samedi 3 avril 2021. La date a été choisie en l’absence du Segal COD qui s’était éclipsé durant une vingtaine de minutes pour féliciter le nouveau Bureau des jeunes installé le même jour. Le Bureau a adopté à l’unanimité le principe de la rentrée politique pour le 12 juin 2021 au Palais de la Culture.

Le Segal a désigné la secrétaire à l’organisation de la section comme présidente de la Commission d’organisation. Du 3 avril au 16 mai, ladite présidente n’a pas pu fournir le moindre document de préparation de l’évènement ou le document d’organisation et de fonctionnement de sa commission.

Pour palier à cette défaillance, le Segal COD a organisé deux  réunions avec les secrétaires généraux des quartiers pour jauger le terrain. Dès la première rencontre tenue le 20 avril, devant les responsables de quartiers, de la jeunesse et des femmes, dont certains avaient apparemment été concertés, la présidente de la commission d’organisation informe le Segal COD que la mobilisation sera impossible sans acheter les consciences à 2.000 FCFA « minimum ». COD a catégoriquement refusé cette stratégie et rappelé qu’il est censé y avoir au moins 4.000 militants enregistrés et fraichement entrés dans le parti. Voilà où a débuté toute la discorde : le refus de COD de procéder aux achats de conscience.

La première réunion se conclut en demandant aux secrétaires généraux d’oublier les achats de conscience et de fournir la liste des mobilisateurs et des moyens de transport dont ils ont besoin. Tous les participants ont demandé de ne plus faire de réunions durant le Ramadan.

Pour désamorcer l’histoire d’achat des consciences, COD rend visite à la présidente des Femmes et au président des jeunes pour les alerter sur les dangers de remplir une salle par cette méthode. Ils se disent du même avis et disent se ranger derrière COD. Cet acte pousse davantage les responsables de certains quartiers à combattre COD qui veut les empêcher de bénéficier de l’argent des achats de conscience. Certains vont même jusqu’à dire de gonfler le budget avant de le soumettre à qui de droit.

Le 2 Mai, la commission d’organisation n’a toujours rien proposé comme fonctionnement de ladite commission ou comme préparation de l’activité. La commission ne comprend que sa seule présidente à qui COD soumet un calendrier pour visiter les quartiers et préparer la mobilisation. Ledit calendrier est remis à la jeunesse et aux Femmes ainsi qu’au Secrétaire politique. Le document validé est remis aux Secrétaires généraux des quartiers pour dispositions à prendre, mais ces derniers sont déjà en rébellion à cause du refus de COD d’intégrer l’achat de conscience dans le budget.

La deuxième réunion a lieu juste avant la fête. Durant cette réunion, certains Secrétaires généraux viennent avec une liste d’exigences parmi lesquelles figurent encore l’achat des consciences. Entre temps, COD avait compris que certains membres du CE, sentant la brouille, fomentaient à présent une révolte et souhaitaient l’annulation pure et simple de l’évènement pour éviter que « COD se fasse un nom ».

Pour les laisser sans argument COD a accepté toutes les « exigences » et la séance fut levée. Mais malgré tout, les Secrétaires généraux sont restés dans le boycott et ont refusé d’organiser la moindre visite dans un quartier.

A l’occasion d’une réunion extraordinaire de la Section convoquée le 29 mai par  COD pour faire le point, les secrétaires généraux des quartiers et leurs complices au sein du Comité exécutif ont à présent prétexté les évènements du 24 Mai comme motif pour obtenir l’annulation de l’évènement. COD leur a répondu que c’était léger comme argument puisque l’ACRT sortait le 3 juin et le M5-RFP le 4 tandis que l’URD organisait à son tour une conférence régionale à Kayes le 6 juin. Malgré tout, ils ont persisté avec leur refus de tenir la rentrée politique.

La rentrée politique est annulée suite à une deuxième réunion extraordinaire tenue le 31 mai. A l’annulation de l’évènement, les membres du Mouvement Ko Koura qui préparaient leur activité ont demandé de récupérer la salle pour y tenir un meeting pour la paix. Etant donné que la salle était déjà payée, COD a accédé à la requête de la Coordination nationale et octroyé la salle au Mouvement. Dès l’officialisation de cette annonce, certains Secrétaires généraux des quartiers et leurs complices du CE ont accru les menaces pour faire annuler l’évènement qui aurait été, selon eux, « une tribune pour donner un nom à COD ».

Le 4 juin, ils écrivent une pétition qui m’accuse de tous les maux du monde et demande mon « exclusion de la Section ». Sur les conseils du président du CE et du Secrétaire général du CE, la demande est modifiée pour demander plutôt une « Conférence extraordinaire de Section » qui aboutirait à ma destitution.

Comme s’il fallait plus de preuve des motivations politiques derrière la cabale orchestrée, le 8 juin, jour même où Choguel Maiga débute ses consultations pour son gouvernement, COD reçoit un courrier approximatif qui demande une Conférence extraordinaire sans préciser d’objet. Par correspondance du 10 juin, COD leur demande l’ordre du jour. Le 11 juin, ils affirment qu’il portera « sur le dysfonctionnement du bureau de la section et le renouvellement dudit bureau ». Le 12 juin, COD les informe qu’il est d’accord pour la tenue d’une conférence de section, mais que conformément aux textes, elle n’a pas pouvoir pour renouveler le bureau. Il annonce que le processus va débuter lundi 14 juin. Mais coup de théâtre, le 13 juin, une nouvelle correspondance annonce convoquer unilatéralement une Conférence extraordinaire pour le 15 juin. Malgré tout, le 14 juin, j’entame le processus par les jeunes et les femmes. Les jeunes acceptent le courrier de convocation mais la Présidente des femmes se rend indisponible jusqu’au soir du 15 juin.

Entre temps, COD alerte à plusieurs reprises le président et le Secrétaire général du CE qui, visiblement complices refusent de répondre à ses correspondances ou même de l’entendre comme le prévoient les textes. La machine est déjà lancée et il faut non seulement destituer COD, mais également le salir pour empêcher la réussite du meeting du 19 juin 2021 et l’éliminer politiquement. » A déclaré Cheick Oumar Diallo.

Autre fait majeur de la crise a ajouté COD

« Depuis le Congrès, Youba Bâ et son Secrétaire général combattent COD. Ils sont allés jusqu’à encourager une rébellion au sein même du Bureau National des Jeunes.

Lors des législatives, c’est ce même Youba Bâ, le président du parti et son Secrétaire général qui ont tout fait pour empêcher sa candidature. Il est passé par des primaires qu’il a remportés haut la main. Ils ont ensuite dû travailler à constituer une alliance qui l’écartait de fait.

Quand il a été écarté de la liste, ils l’ont littéralement éliminé de la direction de campagne communale en complicité avec un de leurs soutiens et la tendance actuelle qui s’est proclamée nouvelle section.

Lors du renouvellement des bureaux en C5, COD a subi toute sorte d’agression politique. Mais il a tenu bon. Le jour même de la mise en place de la Section, Youba Bâ a formé une délégation qui s’est rendue chez le président d’honneur du parti pour tenter de faire barrage et de faire annuler la mise en place de la section.

La rentrée politique était pour eux la preuve de leur incompétence et ils ne voulaient pas qu’elle se tienne. Ils ont tout fait pour l’empêcher.

La coïncidence la plus troublante : le premier courrier pour demander le départ de COD est déposé le jour où Choguel a débuté ses consultations.

Le Secrétaire général du CE, Abdoulaye Sidibé a une dent contre COD pour une seule raison : il a été terrassé dans sa propre Commune 4 par des proches à COD. Il n’a même pas pu être le secrétaire général du comité de sa rue. COD et Sidibé étaient en concurrence pour le contrôle de la coordination du District de Bamako et COD lui a barré la route démocratiquement à tel point, qu’il a voulu aller militer à Ségou. Là-bas aussi il s’est fait rejeter par la base. Il fallait maintenant trouver le moyen d’écarter COD de la coordination qui s’ouvrait à lui comme un boulevard. Le seul moyen trouvé était de violer les textes. Comment comprendre qu’un avocat puisse agir ainsi.

Pour justifier son soutien aux putschistes, Youba Bâ aurait affirmé que COD l’a traité de « Ministre de 30mn ».

Pour le conférencier,  la dissolution de son bureau est une violation flagrante des textes du parti notamment, les articles 100 et 101 du règlement intérieur.

Selon l’Article 100: La dissolution d’un organe ne peut s’appliquer qu’à des actes collectifs d’indiscipline ou de carence avérée de fonctionnement.

Article 101: Dans le cas d’espèce, l’instance supérieure met en place une commission provisoire comprenant: un Président, un Secrétaire Administratif,  un Secrétaire à l’Organisation, un trésorier, un Secrétaire à la Communication,  une représentante des Femmes, un représentant des Jeunes.

Par contre Les membres de l’organe dissout ne peuvent faire partir de cette commission. Il est procédé à l’installation d’un nouveau bureau dans les six (06) mois qui suivent la dissolution. Tandis qu’un bureau de 53 membres a été mis en place en catimini y compris certains membres du bureau dissout tout porte à croire qu’en plus de la violation des textes du parti,  c’est la personne de COD qui est visée pour freiner sa carrière politique, a souligné Mr Diallo.

En réponse aux questions des confrères sur la réaction du président d’honneur du parti et son avenir politique, il a été très clair. En ce qui concerne la réaction du président d’honneur du parti Aliou Boubacar Diallo, à en croire COD,  il a inventé les uns et les autres au respect des textes du parti. S’agissant de son avenir politique il déclare : « pour le moment ce n’est pas à l’ordre du jour. Je ne suis pas quelqu’un qui se précipite,  je donne du temps au temps. J’ai encaissé pendant très longtemps par amour du parti mais cette unième violation des textes du parti ne passera pas. »  Il a toutefois conclu en disant qu’il n’y a aucun problème entre lui et les membres du Comité Exécutif du parti,  seulement une divergence profonde de vue par rapport à la gestion du parti par le président Youba Bâ et son Secrétaire général Abdoulaye Sidibé.  Pour cela, il a demandé aux membres du Comité Exécutif de clarifier aux maliens, comment son bureau a été dissout en violation des textes.

Affaire à suivre

Mamadou Nimaga

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