Adoption de la feuille de route de la transition : Les députés donnent leur onction à l’équipe Diango Cissoko

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Les députés n’ont pas tari d’éloge au Premier ministre et son Gouvernement pour la promptitude et le caractère participatif dans l’élaboration du document. Le vote a eu lieu le mardi 29 janvier 2013 à l’hémicycle à la fin de la journée : 139 voix pour, 0 contre, 0 abstention. Lors des débats, les députés ont marqué leur intérêt par les amendements et réserves qui ont permis à tous les groupes parlementaires de faire des remarques pertinentes et surtout des contributions allant dans le sens de l’enrichissement du document dont ils ont salué la qualité.

Cette session extraordinaire de l’Assemblée Nationale portait sur un seul ordre du jour : examen de la feuille de route du Gouvernement. C’est avec un calme olympien, un ton modeste mais convaincant que le document a été présenté par le Premier ministre Diango Cissoko. C’était en présence de plusieurs membres du Gouvernement et des collaborateurs du Premier ministre.

 Les éléments de la feuille de route découlent de la mission assignée au Gouvernement de transition par l’accord cadre du 06 avril 2012 : le rétablissement de l’intégrité territoriale du pays par la reconquête du Nord, l’organisation d’élections générales transparentes et crédibles.

Ils concernent aussi les autres défis auxquels le Gouvernement doit faire face. Il s’agit du bon fonctionnement des institutions sur l’ensemble du territoire ; l’établissement d’un climat de paix et de sécurité dans la zone sous contrôle gouvernemental et la sécurisation des institutions ; la restauration de l’Etat de droit par la lutte contre les exactions et autres arrestations extrajudiciaires  et le traitement judiciaire diligent de toutes les violations de la loi ; la lutte contre la corruption, le népotisme, l’exclusion et l’impunité ; la préparation de l’après-guerre et du retour des déplacés et réfugiés; le rétablissement de la cohésion sociale et de la concorde entre les communautés.

Des progrès significatifs ont été réalisés en ce qui concerne le rétablissement des institutions de la République et leur fonctionnement régulier. A ce propos, Diango Cissoko a lancé un appel aux partenaires techniques et financiers à reprendre la coopération avec le Mali. “Les actions prévues dans la feuille de route font l’objet d’inscriptions dans le budget d’Etat 2013. Cependant, il convient de signaler que ces inscriptions ne couvrent pas la totalité des besoins. Le financement de la feuille de route sera tributaire du budget de l’Etat et des appuis extérieurs ” ;a-t-il déclaré. Et le Premier ministre d’expliquer que face à l’ampleur des besoins et à l’insuffisance des ressources propres du Mali, le gouvernement envisage la tenue d’une table ronde des bailleurs et amis du Mali, afin d’obtenir le financement de la réhabilitation des infrastructures administratives, économiques, sociales et culturelles, l’aide au retour des réfugiés et déplacés ainsi que la réinsertion socio-économique des personnes affectées par la crise et la relance des activités économiques. La feuille de route indique, en outre, les objectifs poursuivis et le calendrier indicatif des activités que le Gouvernement entend  mener dans le cadre de l’accomplissement de ses missions. Ainsi, si la reconquête du territoire est en phase d’achèvement, le retour de l’administration et les mesures de relance économique, qui viennent de commencer, doivent prendre fin en mai prochain ; alors que les élections présidentielles et législatives doivent avoir lieu au plus tard le 31 juillet de cette année.

L’examen du document a pris toute la journée du mardi 29 janvier 2013. Pendant six heures d’horloge, les députés, dont Mahamadou Hawa Diaby Gassama, Belco Bah, Baba Haïdara, Aliou Aya, Mme Dicko Fatoumata Dicko, Bréhima Béridogo, Abdramane Sylla, Me Kassoum Tapo, Lanceni Balla Kéita, Fily Kéita, Yaya Sangaré, Daouda Kanouté, Cheicknè Diarra, Alassane Abba, Me Mountaga Tall ont évoqué diverses préoccupations. Pour les uns, la manière dont la partie introductive de la feuille a été formulée n’est pas bonne ; car elle semble justifier le coup d’Etat. “L’occupation des 2/3 du territoire n’est pas la cause de la mutinerie des 21 et 22 mars 2012 mais plutôt la conséquence “, a rectifié Me Tapo, qui a suggéré au gouvernement de prendre le temps nécessaire pour organiser de bonnes élections plutôt que de se précipiter et faire face à une crise post-électorale. Il a aussi suggéré  le couplage des élections. Plusieurs députés ont mis l’accent  sur l’impérieuse nécessité d’éviter l’impunité et de veiller à donner des suites judiciaires aux actes d’exactions perpétrés contre les populations par les terroristes.  C’est finalement à l’unanimité des 139 votants que les députés ont voté le texte.

                                     Bruno Djito SEGBEDJI

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Que faire avec une classe politique débilitée qui s’en prend à toute expression patriotique. Ici en Europe toute la presse bruisse de la “question touareg”. Elle fait les titres des journaux devant le silence des Maliens face à cette mythologie sur les Touaregs, les « hommes bleus », ces esclaves des « hommes blancs du Sahara ». L’affaire rapporte gros à la presse, aux agences de tourisme, aux politiques toutes tendances confondues. Tous brodent sur cette mythologie, toutes sortes de niaiseries ethnicistes, rétrogrades, sans réaction malienne. Les Touaregs seraient des victimes ; aussi à la fête de l’HUMA cette année on les a montré sans référence au Mali représenté par des vendeuses de riz gras. Or nous savons tous que la faillite de l’Etat néocolonial au Mali, n’est pas une question ethnique. C’est une ruine économique imposée par la dette, le FMI et la corruption. Une ruine dont souffrent toutes les régions et ethnies du pays.Pas seulement les ethno-sécessionnistes Touaregs.

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