Adema/Pasj : Suspicieuse conférence d’investiture du candidat

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C’est dans une atmosphère empreinte de suspicion que l’Adéma/PASJ a investi le dimanche 14 avril 2013 son candidat à la présidentielle de juillet 2013.

 

Dramane Dembélé (photo Maliweb.net)
Dramane Dembélé (photo Maliweb.net)

Atmosphère d’après défaite amère pour les autres concurrents ou signe prémonitoire d’une Ruche sur la route d’un cimetière ? En tout cas la salle Djéli Baba Sissoko du Centre international de conférence de Bamako (CICB) était le dimanche 14 avril 2013 loin de l’ambiance des grandes retrouvailles qui était attendue des militants de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma).

Pour un tel événement, le parti nous a habitués à l’ambiance festive des troupes, synonyme de l’engouement et de la volonté populaire que les militants nourrissent vis-à-vis du projet.

Mais de tout cela, le Parti africain pour la solidarité et la justice en était loin lors de l’investiture de son porte-étendard en l’occurrence, Dramane Dembélé, ingénieur de 46 ans et ancien directeur national de la géologie et des mines. La salle de conférence est presque restée douchée pendant toute la journée et les visages étaient apparemment crispés. Même les applaudissements qui ont toujours gratifié de telles cérémonies étaient absentes.

Et le président du parti par intérim, Ibrahima Ndiaye, a dû cadrer ses allocutions d’ouverture et de clôture avec le contexte de l’événement.

“Nul doute que cette conférence de désignation de candidat n’est pas ordinaire ! Parce qu’elle n’obéit pas au schéma habituel des conférences annuelles. Elle n’est pas ordinaire aussi et surtout par l’enjeu qu’elle représente pour le parti et le pays tout entier. Son objet est plus que sensible, délicat et pouvant être périlleux dans certains cas. Choisir un candidat pour présider le parti ou pour assurer le premier rôle à la tête de l’Etat, a toujours été un exercice difficile et très difficile. Souvenez-vous en 1994, avec le départ du président par intérim de l’époque pour créer le Miria ; souvenez-vous du départ du président du parti de l’époque, suivi de la création du RPM en 2000 ; souvenez-vous aussi de 2002 qui verra le départ du 3e vice-président du parti qui sera suivi de la création de l’URD. Trois événements douloureux qui occasionneront de véritables hémorragies. Nous voilà de nouveau en face d’une épreuve similaire mais cette fois-ci dans un contexte plus que périlleux que traverse le Mali dans toutes ses composantes. Notre pays est toujours menacé dans son existence et l’Adéma aussi. A moins de trois mois du 1er tour des élections présidentielles, l’Adéma est encore à ce jour à se demander qui sera son candidat”, disait-il à l’ouverture des travaux.

Est-ce à dire que l’Adéma n’est pas à l’abri d’un clash ? On ne saurait dire pour l’instant non quand on sait qu’une pétition est lancée sur le Net pour remettre en cause le choix opéré par la commission de bons offices.

Ce clash, le président du parti par intérim le craint beaucoup et se dit convaincu que si l’Adéma n’était pas ce parti aux multiples trahisons, il n’y aurait pas match à la présidentielle de juillet prochain, étant entendu que sa formation reste toujours la première sur l’échiquier politique du pays. “Même si certains comme moi sont désapprouvés par ce choix, il faut l’accepter et accompagner Dramane”, disait-il à la clôture de la conférence.

Face à cette situation périlleuse, le porte-étendard doit se révéler un grand rassembleur et il a déjà commencé à appeler sa famille politique au rassemblement : “Cette candidature, pour être dite la mienne, est celle de la Ruche, toutes abeilles confondues. Elle est celle de tous les aînés qui m’ont fait bénéficier de leurs savoirs techniques, de leur expérience politique et de leur attention. De façon particulière, je voudrais saluer la grandeur affichée tout au long du processus de désignation de notre candidat par les aînés candidats à la candidature. Ibrahima Ndiaye dit Iba, Sékou Diakité, Tiémoko Sangaré, Soumeylou Boubèye Maïga, Boubacar Bah dit Bill, Ousmane Sy, Moustapha Dicko, Kassoum Tapo, Adama N. Diarra, Abdel Kader Sidibé… Cette candidature est la vôtre. Je la remets dans vos mains. A tous mes camarades candidats à l’investiture de l’Adéma, je voudrai leur dire que certes le choix s’est porté sur moi, mais il aurait pu être porté sur chacun de vous, tant nous sommes tous de qualité et chacun méritait d’être retenu”, a expliqué Dramane Dembélé dans son discours d’investiture.

Dans tous les cas, le choix de Dramane Dembélé reste un grand défi que le parti est appelé à relever, particulièrement sa jeunesse, qui s’est bien battue pour le changement. Dramane Dembélé le sait aussi et c’est pourquoi il a interpellé la jeunesse Adéma : “Aux jeunes du Mali, femmes et hommes, le choix que vient de faire l’Adéma est celui de la jeunesse. Le défi à relever est donc le vôtre. Il montre que l’Adéma est à l’écoute des aspirations au changement du peuple malien”.

Mais on dit qu’une chose est de rêver, une autre est de pouvoir réaliser ce rêve. L’âge de Dramane n’est pas le handicap, puisque selon des sources, Alpha Oumar Konaré est devenu président de la République à 46 ans, mais l’homme s’était déjà forgé une aura dans la conscience collective des Maliens. Ce qui n’est pas le cas pour l’actuel candidat de la Ruche.

Abdoulaye Diakité

 

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