ADEMA/PASJ Pr. Tiémoko Traoré et la Ruche

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Ça y est ! Le Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/PASJ) a un nouveau comité exécutif dirigé par l’ancien ministre de l’Environnement et de l’Assainissement de l’ancien président Amadou Toumani Touré, Pr. Tiémoko Sangaré. Il a été élu à la faveur du 5e congrès ordinaire du parti de l’Abeille.  Du moins, les observateurs de la scène politique estiment que ce nouveau bureau doit poser les signaux d’une véritable refondation d’un parti, qui a perdu plusieurs cadres jugés intègres.

 

Une équation à plusieurs inconnues

De façon unanime, l’on s’accorde sur le fait que le nouveau président de l’Alliance pour la démocratie au Mali sera face à une équation dont les inconnues seront multiples puisque dans l’histoire de l’Adéma, la période post-congrès a été toujours fatale au CE.

Tout a commencé par le 1er congrès  ordinaire de 1994 à l’issu duquel Ibrahim Boubacar Kéita a été investi président. Dans la composition du bureau, Mohamed Lamine Traoré a été relégué au second plan. Mécontent du processus, il a lâché ses mots : “Les frelons ont envahi la ruche”. C’est ainsi qu’il a démissionné  avec Tiémoko Sangaré, Mamadou Kassa,  Mohamedoun Dicko… pour lancer le Mouvement pour l’indépendance, la renaissance et l’intégration africaine (Miria).

L’Adéma a persisté dans une allégeance inconditionnelle. Les crises de leadership ont émaillé le parti à l’époque conduisant le président élu au 1er congrès ordinaire, Ibrahim Boubacar Kéita, à jeter l’éponge.  Ce qui a amené certains frondeurs à créer le clan de rénovateurs.

Après la démission d’IBK, Pr. Dioncounda a assuré l’intérim en 2000. Tiémoko Sangaré, président du 5e congrès ordinaire qui avait quitté le navire en 1994 pour fonder le Miria est revenu en 2002 à l’Adéma. Il a justifié sa démission au Miria pour son positionnement sur l’échiquier politique. Le Mouvement pour l’indépendance était engagé dans une politique de soutien à ATT, qui a été qualifiée de rupture avec les exigences par Tiémoko.

A cela s’ajoutent les récentes démissions des militants de première heure. Il s’agit notamment de l’ancien président par intérim, Ibrahima Ndiaye, et le 4e vice-président du parti de l’Alliance pour la démocratie au Mali, non moins membre du CE, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim. Des départs occasionnés selon plusieurs sources par des divergences devenues récurrentes avec Tiémoko Sangaré.

Le départ de ces militants a porté un coup dur à la ruche. Nul n’est indispensable certes, mais les deux personnalités constituaient des maillons essentiels du parti Adéma. Réputés “bosseurs” par les militants du parti, l’ex-président par intérim et le 4e vice-président du parti restent des artisans de la forte plantation du parti dans leurs fiefs respectifs.

 

Le calme qui précède la tempête

Des épreuves redoutables sont venues affaiblir davantage une organisation, déjà fortement ébranlée par les événements du 22 mars 2012, de la gestion de la transition, du choix du candidat au sein de l’Adéma et des élections présidentielles et législatives dernières. Les  départs des cadres de poids de la direction du parti ont été considérés à cet effet comme un des signaux d’une distanciation progressive entre le CE et leurs responsables. Le parti n’est pas pour l’heure à l’abri d’autres crises, puisque Tiémoko ne jouit pas de toute la légitimité populaire auprès d’une frange importante des militants.

Au regard de l’atmosphère qui nous arrive de Bamako-Coura, la tâche ne sera pas facile pour le nouveau président, puisque la tendance dégagée par le CE de maintenir l’ancien ministre Pr Tiémoko Sangaré pour diriger les rênes de cette force politique est contestée par Moustapha Dicko, Boubacar Bah dit Bill, Mme Sy Kadiatou Sow… Ce qui pousse certains à dire que l’équation d’un congrès extraordinaire n’est pas écartée, car la formation est fortement divisée aujourd’hui sur le choix autour de lui. La tendance Tiémoko Sangaré contestée.

Ces huit ans de militantisme au Miria continuent d’être une tache noire sur son chemin. Le ralliement du parti à la majorité présidentielle a également été mal compris par la base qui estime toujours que l’Adema doit rejoindre l’opposition.

Le président est invité à revoir sa copie.

Bréhima Sogoba

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