Parmi les agneaux sacrificiels du dernier congrès de l’Adéma/PASJ, on compte, en plus de Mandé et ses partisans, un autre vieux briscard de la politique malienne, en l’occurrence le professeur Bocar Sall, qui se croit contraint aujourd’hui à la retraite politique.
Le cas du professeur Bocar Sall, membre du comité exécutif sortant de l’Adéma/PASJ, contraint à la retraite politique est aujourd’hui préoccupant. En effet, ce transfuge du RPM qui a sa toile bien tissée du côté de Niafunké, a été viré comme un malpropre de l’instance dirigeante du parti majoritaire. Qu’est-ce qui a pu arriver pour qu’il soit mis à la touche au moment où
Nous avons approché l’intéressé pour savoir son opinion. C’est un homme abattu par la déception que nous avons rencontré. Et par rapport à la question de son absence dans le nouveau comité exécutif, sa réponse a été : « allez-y poser la question au président Dioncounda Traoré par rapport à mon éjection du bureau, moi-même je ne le sais pas ».
« De toutes les façons, a-t-il poursuivi, je suis en train de réfléchir par rapport à une retraite politique. Mais quoi qu’il en soit, je ne vais pas quitter l’Adéma/PASJ pour ça ». Des propos qui en disent long le degré de déception de l’homme. C’est vrai que le professeur Bocar Sall a vu Niafunké basculer dans l’escarcelle de l’URD lors des législatives de 2007, avec l’élection de Younoussi Touré et son colistier, mais cela est-il synonyme de sa perte définitive ?
« Chaque fois que l’Adéma/PASJ fait face à une grande épreuve, comme un congrès ou une conférence nationale, les supputations vont toujours bon train par rapport à sa cassure. Des gens vont jusqu’à parler de cataclysme, mais au finish, elle s’est toujours en sortie avec brio », tels sont les propos empreints de grande satisfaction, tenus par l’Abeille en chef l’honorable Dioncounda Traoré, lors d’une conférence de presse après la tenue de leur congrès.
C’était au siège de l’Adéma à Bamako-Coura. Mais ce soulagement cache mal le malaise profond que le dernier congrès a créé au sein de la ruche. D’ailleurs, après avoir tenu ces propos, Dioncounda avait ce jour-là été acculé dans ses derniers retranchements par des journalistes qui ont soulevé des entorses faites à l’ordre des choses dans le traitement de la liste que la section Adéma de Sikasso avait envoyée au congrès où Mandé Sidibé, en tête, a été rétrogradé loin derrière un Tiémoko Sangaré, qui venait en deuxième position. « Le congrès est souverain par rapport au choix des membres du comité exécutif », avait-il lancé.
Abdoulaye Diakité