L’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA) a fait un grand pas, samedi dernier, dans la discipline et la responsabilité, en choisissant un candidat unique, en vue de sa marche vers Koulouba en 2012. En optant pour Dioncounda Traoré actuel président de l’AN comme candidat du parti à la présidentielle de 2012, le parti rouge et blanc aura prouvé son unicité et sa maturité politique pour la reconquête d’un pourvoir perdu en 2002. Cette union sacrée autour de la candidature de l’enfant de Nioro est un désaveu pour Modibo Sidibé lui qui avait mis les bouchées doubles pour s’accaparer la machine électorale qu’est l’ADEMA. Si la candidature de Dioncounda se maintient, et, si d’ici le jour J aucune fissure n’est constatée dans la Ruche, l’ADEMA sera très difficile à déboulonner.
L’ADEMA est avec le CNID l’un des plus vieux partis politiques du Mali démocratique (26 mars 1991, date du renversement de la dictature militaire). Le parti présente une spécificité rare en matière politique car le chef est susceptible d’être contesté sans que l’épée de Damoclès ne plane sur la tête du contestataire pour le menacer.
Samedi dernier, le Comité exécutif de l’ADEMA a retenu des critères comme le parcours politiques, le militantisme du candidat, sa responsabilité morale… pour faire un choix. Pour les besoins de la cause, une commission de bons offices avait été mise en place.
Dans son intervention, Dioncounda Traoré a déclaré : « Je m’engage avec vous, avec l’ensemble du peuple de l’ADEMA pour qu’en 2012, le parti gagne les élections ». Le président de l’ADEMA se dit guidé par l’intérêt supérieur du parti.
La confirmation de la candidature de Dioncounda met Modibo à genou, lui qui est animé d’esprit de suffisance. Lors de la réunion ayant consacré Dioncounda Traoré comme candidat du parti, le consensus a prévalu car les autres candidats sont intervenus pour dire qu’ils sont d’accord avec la candidature du président de l’Assemblée Nationale.
La candidature de Dioncounda est le couronnement des actions de ce politicien hors pair qui a su rassembler les Abeilles autour de l’essentiel. Grâce à lui, la Ruche a évité l’implosion. Dans la diversité et la contradiction, il a su diriger avec brio le navire battant pavillon ADEMA. Cela est d’autant plus vrai que le cas Abdel Kader Sidibé retient l’attention, lui qu’on avait annoncé sous d’autres cieux notamment au PDES.
Les chances de Dioncounda ? C’est d’avoir été plusieurs fois ministres, président de l’Assemblée Nationale, d’entretenir de bonnes relations avec Alpha Oumar Konaré (l’ancien président du Mali) puisqu’il n’y a pas d’animosité entre les deux hommes et d’être en parfaite symbiose avec Amadou Toumani Touré le président sortant qui n’a jamais été mis mal par le chef des députés. Toute chose qui ouvre un boulevard royal pour le président du parti majoritaire à Hémicycle dans sa marche vers Koulouba.
La candidature unique de Dioncounda prouve la grande maturité des Abeilles, la capacité du parti à se transcender nonobstant des clans à l’intérieur de la formation politique.
Oumar Ouattara , Stagiaire