«Si, en France, des mouvements sociaux peuvent encore manifester la protestation populaire, en Afrique, cette politique peut s’exercer sans frein, appuyée sur des pouvoirs despotiques et arbitraires qui ont tous été confirmés par le soutien sans faille et sans le moindre changement du pouvoir français».
Depuis l’avènement de la démocratie, les Maliens ont adopté un nouveau comportement: la trahison, alors que chez nous le patronyme, la localité d’origine, l’ethnie suffisaient pour connaître le Malien d’antan. Chaque Malien sait qui il est et d’où il vient. Mais avec la démocratie, c’est un autre homme malien qui a vu le jour. L’argent a brisé le socle de notre société. Ce faisant, chacun connaissant ses origines sait ce qu’il est, et sait ce qu’il coûte sur le marché électoral, se vend au plus offrant.
S’il y a cinquante-deux (52) semaines dans l’année, sept (07) millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales ,90% de musulmans sur le territoire, il est impossible aujourd’hui d’avoir sur l’échiquier politique malien cinquante-deux (52) leaders politiques sincères dans la lutte pour le pouvoir. On a vu le Collectif des partis politiques de l’opposition (COPPO) voler en éclat, en 1997. «Espoir 2002» disloqué pour soutenir Amadou Toumani Touré (ATT).
On a vu en 2002, dix (10) barons de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) quitter leur parti pour soutenir une candidature indépendante (ATT). Bien avant ces différentes défections, l’ADEMA-PASJ, le parti au pouvoir, a divisé toutes les formations politiques fondées, entre 1992 et 1997: CNID-FYT, US-RDA, PDP, RDP, RDT, PMDR, BDIA-Fasodjigui, UFDP, UFD (sauf l’UFD). Le PDP et le RDP donnèrent naissance à la CDS, au MC-CDR au PDA au RND, etc.).
Pour la première dans l’histoire politique du Mali, on vu dix (10) barons quitter l’ADEMA-PASJ en 2002, pour soutenir une candidature indépendante (ATT). Dès lors, les Maliens ont compris que la politique est une affaire de «tube digestif» sur un chemin de trahison. Faire la politique est une fonction qui demande beaucoup de fonds. Ceux qui la pratiquent sont des hommes qui ont occupé de hautes fonctions, d’éminents avocats, des banquiers, des hommes d’affaires, des industriels, des footballeurs, des religieux qui coordonnent et mènent de sales besognes pour des chefs de partis. Mais leur dénominateur commun est la trahison.
Au Mali, l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ), la formation du premier président démocratiquement élu avec 26% des voix, en 1992, a divisé et brisé tous ceux qui pouvaient lui être une entorse dans la gestion des affaires publiques à savoir: partis politiques, syndicats, associations, mouvements et même familles. Du coup, on a vu dans une même famille des militants de trois (03) voire quatre (04) partis politiques. C’était le début de l’implantation des germes d’un égoïsme pour et dur au sein des familles. Ces germes, une fois plantés par la ruche, entre 1992 et 1997, ont grandi et donné des fruits d’une haine sociale.
Aujourd’hui Ibrahim Boubacar Kéita et ses amis politiques récoltent ce qu’ils ont semé (Ibrahim Boubacar Kéita, Alpha Oumar Konaré, Soumeylou Boubèye Maïga). La politique de diviser pour régner a eu ses limites, on finit par être rattrapé par ses actes posés. Dans un pays, où les gens se haïssent et se trahissent, c’est le début d’une guerre civile. Alors il faut éviter à la nation, le génocide.
L’auteur du crime qu’est l’ADEMA n’a pas la solution, il revient au peuple tout entier de sauver le Mali, car l’heure est grave. Trois (03) ans, les enfants Maliens ne vont pas à l’école. Au même moment, les attaques meurtrières se multiplient contre les populations et les Forces de défense et de sécurité (FDS). La solution qui vaut aujourd’hui serait la tenue d’une conférence nationale souveraine pour panser nos plaies.
Fatou CISSÉ