L’Adema, jadis parti majoritaire ayant exercé le pouvoir pendant une décennie se trouve à la croisée des chemins. Depuis le second mandat de l’ancien président Amadou Toumani Touré, le fait que l’Adema n’ait pas présenté de candidat à la veille de la présidentielle a contribué à faire baisser sa popularité au sein de la clase politique et de l’opinion publique nationale.
L’Adema aurait pu se ressaisir après cette décision, mais hélas, les querelles en son sein, notamment au sujet du choix du candidat à la présidentielle ont fortement influencé négativement sa cohésion. Le parti, depuis, n’a cessé d’enregistrer des départs et, à tous les coups, on s’évertue à minimiser ces départs.
Ainsi, ceux qui pensaient que l’Adema aurait pu prendre sa revanche à l’occasion des élections présidentielles passées n’avaient pas bien compris que le climat en son sein était défavorable à cela. Pire, le climat politique dans le pays après le coup d’Etat était défavorable à tous les partis politiques ayant en l’opportunité d’être au pouvoir, de l’ouverture démocratie à cette date.
Après les élections de 2013, le moment est venu pour les ténors de l’Adema de se ressaisir, de se restructurer et de mieux se positionner pour les compétitions électorales futures. Les élections communales et régionales qui se profitent à l’horizon pourraient être une opportunité pour le parti de se racheter. Les ténors actuels du parti travaillent-ils à cela ? Rien n’est moins sûr, que cela quand on sait que les batailles de positionnement font rage au sein du parti. Tiémoko Sangaré où Dramane Dembélé ou Abdel Karime Konaté alias Empé s’agitent ?
Les responsables du parti qui sont aujourd’hui, plus nombreux dans les instances du pouvoir avec trois ministres contre deux auparavant vont-ils continuer à œuvrer en sorte que l’Adema soit la risée des autres partis politiques ?
Ils ont tout intérêt à revoir leur approche et à travailler au retour de la cohésion toute fois s’ils espèrent un jour reconquérir le pouvoir politique. Leur parrain d’hier, l’ancien président de la république va-t-il être indifférent à ce qui se passe au sein du parti qui l’a porté au pouvoir ?
La personnalité d’Alpha qui a su unir autour de lui les différentes sensibilités du parti pourrait avoir une influence décisive sur les perspectives politiques du parti. C’est aujourd’hui ou jamais pour l’Adema de faire le ménage, si jamais les ténors actuels du parti veulent sortir la tête du gouffre. Ils ont des atouts qu’ils pourront capitaliser et exploiter pour la reconquête du pouvoir politique. Un parti politique n’a pour vocation principal que la conquête du pouvoir ; le moins qu’on puisse dire, c’est que les responsables de l’Adema joue leur avenir politique en cette veille d’élections communales.
Sinaly