Le Parti de l’abeille est malade. Cela parce que cet ex grand parti n’est plus géré que par des responsables pour qui démocratie et patriotisme sont des mots d’emprunt. Conséquence : l’Adéma a amorcé sa descente aux enfers suite aux raclées qu’elle a prises lors des dernières élections présidentielles et législatives.
Le parti est également malade de ses contradictions et querelles internes. Que se passe t-il quand un parti rassemble en son sein toute la gamme humaine et toute la panoplie politique ?
Il se passe des luttes intestines où chaque tendance cherche à prendre le contrôle des choses. L’Adéma Pasj n’a pas échappé à la règle. Au fil des années, on a assisté à un lent mais inexorable glissement de la direction du parti vers l’oligar-chisation, la nomenklaturisation et la baronnisation, avec un élargissement croissant du fossé entre cette direction et sa base. L’esprit du 25 mai 1991 a été dénaturé. C’est bien la raison pour laquelle beaucoup de militants éprouvent aujourd’hui un sentiment d’abandon, voire de trahison.
Le parti est aussi malade de ses faiblesses, et surtout de sa faiblesse à mener un vrai débat politique qui soit accessible aux populations. Résultat : l’Adéma Pasj, ex parti majoritaire se retrouve aujourd’hui en position de retranché, de traqué, de coupable ! Le moins qu’on puisse dire est que l’état des lieux n’est pas reluisant.
A cause de ses difficultés internes, des coups (hauts et bas), les pièges et chausse trappes, le Pasj n’est aujourd’hui qu’une coquille vide. Au pays des aveugles, les borgnes deviennent donc des rois.
Le formidable espoir né le 25 mai 1991 a été largement entamé. La tâche essentielle du parti dans les mois à venir sera de ranimer sa flamme moribonde.
Les échéances futures (élections communales) lui offrent cette occasion. Sa propre survie en dépend.
Malick Camara