ADEMA-PASJ : L’Heure de la rénovation

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CE Adema

Des militants, « rénovateurs », ont organisé le samedi une conférence du parti Adéma à la Maison de la presse. Nous vous proposons ici le mot d’introduction de Hamidou Konaté. Le titre est de la rédaction.

 

Merci d’avoir répondu si nombreux à notre invitation à échanger sur l’état de santé de notre parti. Le PASJ qui a eu la charge de gérer le pays pendant les 10 premières années de l’ère démocratique avec à sa tête Alpha Oumar Konaré.

Ce qu’il faut préciser dès le début de notre entame c’est que notre groupe, qui a eu l’initiative de cette rencontre n’est pas une instance du Parti. Nous sommes des militants du parti qui ont toujours eu souci du parti, du pays, le Mali.

En réalité l’idée d’inviter les camarades à une réflexion sur le parti date de décembre 2012-Janvier 2013. Nous avions à l’époque souhaité interroger les militants sur la nécessité d’élaborer des grilles et des portrait-robot des candidats en vue des élections générales de 2013 suite au coup d’Etat de Mars 2012 afin d’éviter à notre parti l’éternel problème de choix des candidats. La rencontre devait avoir lieu le 19 janvier, malheureusement entre temps,  il y a eu l’attaque de Konna par les Djihadistes et l’interdiction de réunion par le Gouvernement.

Aujourd’hui nous sommes heureux de pouvoir discuter entre nous dans la franchise mais aussi dans la courtoisie et le respect qui sont des valeurs essentielles de notre parti issu de l’Alliance pour la Démocratie au Mali qui a joué un rôle de premier plan dans la lutte pour la démocratie au Mali.

Camarades militants si vous le permettez nos discussions porteront sur l’état du Parti : son fonctionnement, son administration, le respect des textes et la tenue des instances, les échéances électorales, les alliances.

Notre Parti Adéma-PASJ a été créé le 25 Mai 1991.

La  quête d’une société démocratique est une tâche permanente du parti pour réaliser les idéaux de liberté, de justice, de solidarité de même que les ambitions du peuple en matière de développement harmonieux.

C’est sur la base de ces grands principes : liberté, justice, solidarité qu’a été élaboré le projet de société de l’Adéma-PASJ et qui aura l’adhésion du peuple malien.

La preuve, aux élections générales de 1992, les premières élections démocratiques du Mali, l’Adéma arrive en tête :

Elections municipales : 15 maires sur 19 que compte le pays, totalisant 214 conseillers municipaux sur 651.

Elections législatives : 40 circonscriptions sur 55 et obtient 76 députés sur 116 élus.

Elections présidentielles : le candidat de l’Adéma Alpha O. Konaré est élu avec 69,01% faisant ainsi de Alpha O. Konaré le premier Président démocratiquement élu du Mali.

Pour le nouveau régime, les tâches étaient gigantesques : restaurer l’autorité de l’Etat, créer de nouvelles institutions démocratiques, gérer l’avènement de la démocratie, restaurer la confiance entre le citoyen et l’Etat, en un mot bâtir un Mali nouveau.

Ce travail était d’autant plus difficile que les conditions économiques et sociales étaient fortement dégradées et des attentes du peuple très grandes.

Malgré cette situation désastreuse, le PASJ a pu relever entre autres défis :

  • Juguler les crises politiques

Au niveau du gouvernement : l’Adéma a usé en moins de 20 mois de juin 1992 à avril 1993 deux Premiers Ministres dont la raison principale de leur départ est la crise scolaire.

Le 3è gouvernement de l’Adéma aura une durée de vie plus longue.

Au niveau du parti : on assistera au départ de militants et à la création du Miria, du RPM et de URD.

La dévaluation du F CFA le 12 janvier 1994.

La crise scolaire

Puisant ses racines dans la gestion calamiteuse de l’Education sous le régime de dictature militaire, la crise scolaire a atteint son paroxysme le 05 avril 1993 avec l’incendie de l’Assemblée Nationale et de plusieurs autres édifices publics et privés.

Ce sont les fondements mêmes de la République et de la Démocratie qui ont été sérieusement menacés, alors même que le mémorandum de l’AEEM, accepté par les autorités de transition a été satisfait à plus de 90% par le régime Adéma :

Les bourses augmentées à 75%.

Rétablissement des bourses dans les établissements secondaires, techniques et professionnelles.

L’octroi de 500 lots d’habitation aux enseignants.

Augmentation de 100% des frais de correction.

Orientation de tous les bacheliers y compris les candidats libres de la session de juin 1992.

Suppression de la 1ère parie du Bac (11è année) etc…

Malgré la satisfaction de la majeure partie des revendications la crise perdure jusqu’en juin 1995.

Le régime Adéma grâce à sa politique de dialogue, de concertation, de fermeté et d’action et au Leadership du Président Konaré aura finalement raison de cette crise.

Le secrétaire général de l’AEEM dira lors du Congrès de juin 1995 « Le Mouvement estudiantin ne sera plus jamais l’instrument de mercenaires politiques ». Sans commentaire !!

La crise scolaire apaisée, c’est alors seulement que le régime Adéma peut commencer à mettre en place son projet de société.

Education : Dans le domaine de l’Education à travers le Prodec, le régime Adéma procéda à la construction et à l’équipement de nouvelles écoles et salles de classes. Le nombre d’écoles au niveau du fondamental est passé de 1943 (en 1992) à 7831 écoles en 2002, les effectifs de 509 469 élèves en 1992 à 1 674 707 en 2002, la création de l’Université, le recrutement de maîtres, la hiérarchisation…

Ce qui a été fait dans ce domaine est impressionnant mais insuffisant face à l’énormité des besoins.

  • Les crises sociales :

L’UNTM a été un acteur important dans le mouvement de revendication du multipartisme et de la démocratie.

Répondre aux attentes des travailleurs frustrés pendant 23 ans de privation de toute liberté et de tout droit était un défi majeur auquel doit répondre le régime l’Adéma.

A la suite de la signature du Pacte Social entre l’UNTM et les autorités de transition en 1992, le régime Adéma à travers quatre (4) importants protocoles d’accord, accordera aux travailleurs et retraités du Mali plusieurs facilités et avantages allant de l’augmentation du SMIG aux exonérations de taxes en passant par la mise en place d’une centrale d’Achat et d’un Cadre de Concertation, la valorisation des indices des salaires, ou le paiement régulier des salaires. Mettant ainsi fin au mois de 90 jours.

Aussi la conclusion d’un Pacte de Solidarité pour la Croissance et le Développement est un acte majeur à l’actif du PASJ de même que la suppression du Minimum fiscal ou impôt a per capita.

 

  • Crise du Nord :

Pour l’Adéma, la crise du Nord ne pouvait se résoudre par une victoire militaire. Seul un régime démocratique pouvait par le dialogue, la concertation et la solidarité venir à bout de ce douloureux problème.

Le Pacte de Réconciliation Nationale a été signé le 11 avril 1992 après d’intenses débats et consultations à travers tout le pays.

Grâce à la vision et à la dextérité des premiers responsables du régime Adéma, le gouvernement a pu juguler la crise du Nord avec l’aide et l’accompagnement du peuple malien, des pays amis et d’autres partenaires.

Pour mieux assurer l’ancrage de la démocratie, la politique de décentralisation a été initiée. Cette importante volonté politique du Président Konaré affirmée pour la décentralisation a été mise en œuvre par la Mission de Décentralisation. D’autres structures furent créées pour accompagner la Décentralisation : Programme National d’Appui aux Collectivités Territoriale (PNACT), l’Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales (ANICT) etc. Acte politique de grande portée, la Décentralisation a été, après le régime Adéma, vidée de tout son contenu pour devenir un acte administratif.

Ce qui explique en partie les résultats mitigés de la Décentralisation.

Alors camarades militants de l’Adéma-PASJ, devrions-nous avoir honte de ce bilan ?

Oui, on dit que le régime Adéma a fabriqué en 10 ans, 20 fonctionnaires milliardaires selon un rapport de la Banque Mondiale. Un rapport que seuls les « ragoteurs » ont eu à leur possession. Si, ces allégations sont avérées, il faut condamner les auteurs de toutes nos forces. Mais, ce rapport, le malien lambda, ne l’a jamais vu ! On dit que l’Adéma est un parti de voleurs. Nous refusons totalement. Peut-être qu’il y a des voleurs dans l’Adéma, mais non, nous ne sommes pas un Parti de voleurs.

Par contre le rapport auquel ont eu accès tous les maliens c’était hier lorsque le rapport du Végal dénonçait 11 millions de francs CFA dépensés en un jour pour l’achat de thé. Le Ministre incriminé n’est pas de Adéma mais du Parti de la Demande Sociale (PDES).

Aujourd’hui, on ne parle plus de millions, mais de plusieurs milliards c’est-à-dire 1000 fois plusieurs millions engloutis dans des surfacturations pour satisfaire des besoins de prestige. Les auteurs ne sont pas de notre famille politique, mais de celle du chef Suprême. La famille de ceux qui jurent au nom d’Allah de défendre notre bonheur et notre dignité. Malgré la diffusion et la désignation des présumés coupables personne n’a daigné rendre le tablier. Et personne ne veut sanctionner. Or sous le régime Adéma on se rappelle qu’il a suffi à un Ministre du 1er gouvernement de voir son nom dans l’affaire dite du Trésor pour que ce dernier démissionne tout de suite.

Pour l’honneur du Mali, on doit pouvoir faire le minimum de sacrifice.

Car notre Mali est aujourd’hui la risée du monde. Les Maliens de la Diaspora ont aujourd’hui honte de décliner leur nationalité. Quel dommage !

Camarades militants pour réussir à relever les nouveaux défis, notre parti doit-il opter pour l’immobilisme ? La figuration ? Notre parti est-il capable dans son état actuel de fonctionnement et d’administration de répondre aux attentes de ses militants ? Oui l’Adéma est (ou disons plutôt était) jusqu’à une date récente le Parti le mieux implanté dans le pays mais qu’en est-il aujourd’hui ? Que fait-on, du respect de ses propres textes.

Quelle est la responsabilité membres de la direction du Parti ?

Camarades militants du Parti Adéma, chers citoyens, chers patriotes, ce dont il est question, c’est l’avenir ou plutôt l’existence même de notre pays comme pays normal, comme pays démocratique.

Alors donnons-nous la main pour sauver le seul bien que nous avons en commun : le Mali. L’heure est grave et nous devons donner le meilleur de nous-mêmes pour sauver le pays alors qu’il est encore temps. Il ne s’agit pas d’accompagner aveuglement le pouvoir mais d’être de véritables sentinelles, donner l’alerte chaque fois que besoin est.

Pour réussir cette mission s’il nous faut, comme la graine pour germer, mourir pour mieux revivre alors, faisons ce choix.

Des patriotes existent bien sûr dans l’Adéma; mais pas que dans l’Adéma. Il y a des patriotes à l’URD, il y a des patriotes au Parena, il y a des patriotes au Cnid. Il y a des patriotes aux Fare. Il y a des patriotes au RPM… Oui il y a des patriotes au RPM. Alors patriotes du Mali, l’heure est grave et nous devons tous redoubler d’effort et de vigilance pour sauver notre Mali. Ce Mali qui a fait de nous ce que nous sommes et qui nous a tout donné.

Nous devons cela à notre peuple meurtri. Nous devons cela aux jeunes du Mali. Aux martyrs.

En démocratie le devoir de rendre compte est une exigence. La sanction aussi. Les prédateurs doivent être dénoncés et mis hors d’état de nuire pour assurer à notre pays une bonne gouvernance. En dix ans de gestion du pays par l’Adéma, le Mali est devenu un pays réconcilié, uni et apaisé.

Au vu des tous ces défis relevés, on peut dire sans risque de se tromper que le plus grand mérite du régime Adéma -PASJ aura sans doute, été d’avoir contribué à sauvegarder le régime républicain de l’Etat ainsi que la démocratie pluraliste pour l’instauration desquels notre peuple a consenti les plus grands sacrifices. Le plus grand mérite du régime Adéma, c’est d’avoir laissé à ses successeurs un pays un et pluriel.

Il nous faut influer du sang neuf à notre parti. Oui du sang neuf. Mais disons-le tout de suite que l’âge n’est pas un critère de compétence… La jeunesse n’est pas une preuve d’intégrité, et la vieillesse n’est pas non plus une preuve de sagesse, de compétence, d’humilité. Il nous faut faire appel aux meilleurs d’entre nous pour sortir notre parti de cette posture de « chauve-souris »  et aider notre pays à sortir de cette situation qu’elle ne devait jamais connaitre.

Il n’y a pas de fatalité. La preuve nous a été donnée de 1992 à 2002. Alors camarades craignons Allah le Tout Puissant et croyons au travail, le travail seul qui peut sortir le pays de cette catastrophe. Le travail créateur de valeur ajoutée et libérateur de l’homme…

Pour le Mali aucun sacrifice n’est de trop. Ensemble pour le renouveau de l’Adéma. Ensemble pour un Mali qui gagne.

 

Hamidou Konaté

 

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1 commentaire

  1. Tous ces rénovateurs sont tous des escrocs ,Samassekou est leader où ?Konate qui organise la rencontre il est militant de quel comite ? Ou il est comme DRA sans base qui veut utiliser les autres comme échelle .Les maiga qui ont leurs bases politiques en milieu senoufo Kadiolo qui sont rénovateurs ,allez faire la lutte à Boureime,ou à Gao

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