ADEMA-Pasj : L’heure du changement

Désigné, le 11 avril, candidat de l’Adema –PASJ à l’élection présidentielle de juillet prochain, par la commission de bons offices et investi, le 14 avril, à l’issue de la 2^e conférence nationale du parti organisée au Centre International de Conférence de Bamako, Dramane Dembelé apparaît, à maints égards comme le candidat de la rupture. Avec un mot –clé, un seul : le changement.

 

 

D’abord, par son mode de désignation. C’est la première fois depuis la création de l’Adema –PASJ, il y a 24 ans, que le président du parti n’a pas été désigné candidat de facto à l’élection présidentielle. Même si, jusque –là, il l’a été à l’issue de primaires, qui ont fini par obéir à cette règle.

 

 

Un candidat qui défie toutes les lois de la pesanteur… politique

En effet, après la validation des candidatures, le Comité Exécutif de l’Adema –PASJ : rapprocher les 19 candidats à la candidature en vue de la désignation d’un candidat consensuel.

 

 

Pour ce faire, la commission de bons offices a élaboré 21 critères auxquels doivent obéir le candidat consensuel. Entre autres, n’avoir jamais été cité dans une affaire de détournement de fonds public ; être de bonne moralité ; être jeune ; n’avoir jamais été maire, ministre ; être de bonne moralité etc….

 

 

Mais la commission de bons offices n’a pu aboutir à un candidat consensuel à bonne date, c’est-à-dire le 1^er avril ; lequel lui a renouvelé sa confiance pour poursuivre ses travaux. Du moins, jusqu’au 10 avril 2013, dernier délai. Aussi, un engagement sur l’honneur a été signé par tous les candidats pour le respect du choix opéré par la commission de bons offices, président par Mr Oumarou Ag Ibrahim Haidara.

 

 

C’est à l’issue de ce processus, que Mr Dramane Dembelé a été choisi par acclamation. Un choix entériné par la 2^e conférence nationale du parti, tenue le 14 avril au Centre International de Conférence Bamako.

 

 

« Cette conférence de désignation de candidat n’est pas ordinaire. Parce qu’elle n’obéit pas au schéma habituel des conférences annuelles. Elle n’est pas ordinaire, aussi et surtout, par l’enjeu qu’elle représente pour le parti et le pays tout entier. Son objet est plus que sensible, délicat, et pouvant être périlleux dans certains cas », indique Ibrahim N’Diaye, président par intérim de l’Adema –PASJ, à l’ouverture des travaux de la 2^e conférence nationale.

 

 

Une « affaire », qui n’en est pas une

Vient, ensuite son âge. Ingénieur de formation, membre de la direction du parti et proche du Pr Dioncounda Traoré, Dramane Dembelé devra, à l’âge de 46 ans seulement défendre les couleurs de l’Adema –PASJ, face à d’autres candidats qui auront dépassé le cap de la soixantaine.

 

 

Après avoir ravi la victoire aux 18 candidats à la candidature –dont certains sont âgés de 73 ans –Dramane Dembelé n’entend pas rester en si bon chemin. Il entend mettre toutes les chances de son côté pour assurer la victoire de son parti en juillet prochain.

 

 

Pour le freiner dans cet élan, ses adversaires évoquent son interpellation, il y a quelques mois, dans une « sombre affaire d’or ». Une affaire qui n’en est pas une. Car Dramane Dembelé, faut –il le rappeler, a bénéficié d’un non –lieu vérifiable ; mais aussi vérifié.

 

 

Enfin, son « inexpérience politique ». En dépit de ses 20 ans de militantisme au sein de l’Adema –PASJ, ses adversaires le considèrent comme un « novice » en politique. Car, contrairement aux « Eléphants » du parti, Dramane Dembelé n’a jamais été ni ministre, ni maire.

 

 

Aux âmes bien nées…

Pourtant, le parcours de cet ex-leader estudiantin (il a été membre du bureau de coordination de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) de 1991 à 1992) au sein de l’Adema –PASJ a été honorable. Entre 1994 et 2004, il a été secrétaire général de la sous –section Adema –PASJ de Faladié, dans le district de Bamako. Un an plus tard, il est élu membre de la section –Adema de Ségou où, il est chargé des Relations Extérieures.

 

 

Il a fallu attendre 2008 pour qu’il devienne membre du Comité Exécutif du parti, comme secrétaire chargé des Mines et de l’Industrie.

C’est cette même année qu’il fonde le réseau « Alternative pour un Mali Debout ».

C’est dire qu’en dépit de son jeune âge, Dramane Dembelé est loin d’être un « novice » en politique.

« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années », disait le poète.

 

 

Mais la conviction de Mr Dramane Dembelé est ailleurs. « Nous devons nous engager dans une démarche participe, qui rassemble nos compétences pour bâtir un Mali vertueux pour son peuple, son environnement et ses ressources », écrit –il dans sa profession de foi. Avant de conclure, la main sur le cœur : « Je crois que je suis porteur de solutions alternatives pour le changement ».

 

 

Oumar Babi

 

Un candidat pas comme les autres

 

Il cultive, volontiers, le mystère. Il est calme. Il parle peu. Très peu. Même au sein de l’Adema –PASJ, son parti, il n’en demeure pas moins un homme de l’ombre. Un homme effacé. Mais surtout, un homme d’une fascinante simplicité. Tant en public qu’en privé.

 

 

Dramane Dembelé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été désigné, le 11 avril, comme le candidat de l’Adema –PASJ à l’élection présidentielle de juillet prochain.

 

 

Ingénieurs –géologue, diplômé de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Bamako (ENI) où, il avait comme professeur un certain Dioncounda Traoré dont il est resté proche, il a occupé des postes prestigieux.

 

 

D’abord, comme géologue d’exploration dans des compagnies privées comme CMC, Barick Gold, Pangea Goldfield… Ensuite, comme chef de projet du Fonds minier où, il était chargé de la mise en valeur des ressources en pierres précieuses et semi –précieuses. Enfin, comme directeur national de la Géologie et des Mines, entre 2005 et 2010. Avant de redevenir consultant minier.

 

 

Autres formations subies par Dramane Dembelé : un stage, en 1996, au ministère des Ressources naturelles du Quebec sur le projet d’inventaire minier, dans les monts fermonts ; une formation en gestion des ressources humaines à l’institut de Management d’Abidjan (IMA) ; une formation en gestion de finances à l’IMA et un stage au laboratoire de Géologie de Montpellier II, en France.

 

 

Aussi, il a publié plusieurs œuvres. Notamment, une contribution à l’étude géologique du gisement aurifère de Yatela. Il est co-auteur de la publication sur les Glaucophanes d’Ansongo ; mais aussi, de la publication « Adrar des Iforas : 1/200.000 géological map »…

 

 

En dépit de la fortune colossale qu’on lui prête, Dramane Dembelé n’est pourtant pas né avec une cuillère en or dans la bouché. Né dans une famille modeste, un certain 8 avril 1967 à Ségou, il est resté humble. Très humble.

 

 

« Ce que j’apprécie, le plus chez lui, c’est le respect profond qu’il a vis-à-vis de tout le monde au sein du parti », nous confie un de ses aînés de l’Adema –PASJ, qui a requis l’anonymat. Et un autre d’ajouter, avec des gestes hauts et forts : « Il est calme, il est sérieux et il sait ce qu’il a à faire, quand il faut le faire ».

 

 

Avec sa taille au dessus de la moyenne, son tient « café au lait », les cheveux coupés à ras et son visage d’ange, Dramane Dembelé a, aussi, été entre 1991 et 1992, membre du bureau de coordination de l’AEEM (Association des Elèves et Etudiants du Mali). Avant de gravir toutes les marches de l’Adema –PASJ jusqu’au Comité Exécutif : secrétaire général de la sous –section de Faladié ; membre de la section Adema –PASJ de Ségou, chargé des Relations Extérieures ; membre du Comité Exécutif de l’Adema –PASJ (2008), secrétaire chargé des Mines et de l’Industrie.

 

 

Il est, enfin, président et fondateur du réseau « Alternative pour un Mali Debout ».

Le choix porté sur lui, le 11 avril, pour défendre les couleurs de son parti à l’élection présidentielle de juillet prochain, marque un tournant générationnel dans la vie de l’Adema –PASJ, créé il y a, environ, 24 ans.

Dramane Dembelé est marié. Il est père de trois enfants. Il aime la lecture, la natation et le football.

 

 

Oumar Babi

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